Une macrorégion méditerranéenne pour quoi faire ?

Les trois collectivités régionales Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Corse poussent pour la création d’une stratégie macrorégionale méditerranéenne auprès de l’Europe. Un cadre qui doit permettre de concentrer les différents acteurs des territoires, ceux des deux rives, afin de capter davantage de financements.
Provence Alpes Côte d'Azur, L'Occitanie et la Corse plaident pour la création d'une macrorégion méditerranéenne
Provence Alpes Côte d'Azur, L'Occitanie et la Corse plaident pour la création d'une macrorégion méditerranéenne (Crédits : Regis Cintas Flores / Region Sud)

Dans le grand mille-feuilles des cadres institutionnels, un nouveau fait son apparition en Provence-Alpes-Côte d'Azur : la macrorégion méditerranéenne. Contrairement à ce que le terme peut laisser penser, il ne s'agit pas d'une nouvelle strate administrative qui viendrait ajouter de nouvelles législations ou permettrait de devenir éligible à un fond dédié. « C'est une coopération décentralisée », résume Renaud Muselier, président (Renaissance) de la Région Sud, en ouverture de la 6e édition de Méditerranée du futur.

D'un point de vue administratif, il s'agit d'un cadre politique de l'Union européenne dont le vrai nom est « stratégie macrorégionale ». Cette stratégie vise à encourager la coopération entre différents pays pour « optimiser les ressources financières » déjà existantes. « C'est l'équivalent d'un syndicat mixte », précise Nora Mebarek, députée (PS) européenne.

Officiellement, il en existe déjà quatre : en mer Baltique, pour la région du Danube, dans les Alpes et sur les bords des mers Adriatique et Ionienne... Des macrorégions ou stratégies qui ne sont pas toutes optimales. « L'Eurorégion Alpes‑Méditerranée est inactive depuis plusieurs années, notamment en raison de désaccords politiques ou d'un désintérêt des régions membres », indique Thomas Perrin, maître de conférence en aménagement et sciences humaines dans une publication de 2021 sur le sujet.

« Canaliser tous les financements »

Pour celle qui doit voir le jour en Méditerranée, l'Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Corse jouent le rôle de moteur. Différents territoires espagnols et italiens seraient aussi prêts à s'intégrer, assure Renaud Muselier. « C'est un projet absolument nécessaire », défend Carole Delga, présidente (PS) d'Occitanie et de Régions de France. L'élue connaît bien les coopérations entre territoires voisins puisque sa région faisait déjà partie d'une Eurorégion, un autre cadre, avec la Catalogne et les îles Baléares. « Mais la macrorégion permet d'être plus nombreux et d'incorporer des pays qui ne sont pas dans l'Union européenne », souligne-t-elle. Avec la zone méditerranéenne, cela permet notamment d'inclure des pays d'Afrique et de candidater à des fonds européens prévus pour la coopération avec ce continent.

Clairement l'objectif de cette démarche est de réunir le maximum de fonds. « La cohésion permet de mobiliser des financements », avance François Alfonsi, député européen et porteur du rapport sur la stratégie macrorégionale méditerranéenne. « Beaucoup d'efforts ont été faits pour la Méditerranée, mais de manière trop fragmentée. Il faut canaliser tous les financements sans avoir recours à une structure trop lourde », abonde Margaritis Schinas, le vice-président de la commission européenne.

Une macrorégion qui n'est pas encore votée

Les problématiques à résoudre sont déjà bien connues entre le surtourisme, le manque d'eau, le réchauffement climatique qui impacte plus fortement le bassin méditerranéen que le reste de l'Europe ou encore les différentes pollutions de l'air et de la mer. Des défis communs et qui souvent ne peuvent pas se régler de manière éparpillée mais seulement avec une approche globale. « Il y a une responsabilité de l'Union Européenne d'être moteur des réponses à apporter car elle couvre la moitié de l'espace méditerranéen et elle dispose de moyens techniques, financiers et universitaires », juge François Alfonsi.

De son côté, Carole Delga souhaite également que cette coopération entre régions favorise le développement ferroviaire en Europe du Sud, avec de la grande vitesse de Perpignan jusqu'à Nice notamment, « car cela permet de mieux connecter la péninsule ibérique et l'Italie mais aussi d'encourager le commerce ».

De nombreux projets qui vont toutefois devoir attendre à minima la naissance officielle de cette stratégie macrorégionale méditerranéenne. Le rapport a été voté au parlement européen en mai dernier, vient maintenant l'étape du Conseil. « Nous devons trouver la bonne formule, notamment sur la coordination des financements, pour passer », glisse Margaritis Schinas qui espère que cette deuxième étape soit effectuée avant juin prochain, date des élections...

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Commentaires 2
à écrit le 22/09/2023 à 19:03
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Pour se créer des postes...c’est simple

le 23/09/2023 à 11:27
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Exactement, plus c'est gros plus c'est louche.

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