En détruisant maisons, paysage et routes sur son passage Alex a laissé des stigmates qui dureront longtemps dans les esprits. Qui ont également fortement impacté l'activité économique, mettant à mal outils de production, ateliers, locaux industriels et artisanaux... Une situation qui est commune aux Vallées mais que le hameau de Castérino, notamment, vit encore plus intensément. Car de route départementale pour le rejoindre il n'y a plus. Et avec elle, plus de tourisme et, par conséquent, une activité économique frôlant le nul.
De quoi fragiliser véritablement les entreprises installées sur cette partie du territoire, des TPE et PME essentiellement spécialisées dans les loisirs et le tourisme. D'autant qu'elles vivent un second hiver sans accès et donc sans perspectives de reprise. Alors que toute la France parle de relance, à Tende, on est loin d'un renouveau économique.
Une situation qui aussi un sujet pour le préfet en charge de la reconstruction des Vallées, Xavier Pelletier. Un préfet « tempête » qui ne cesse d'arpenter le terrain et qui le redit bien, « l'aide de l'Etat doit être le plus en adéquation avec les besoins des entreprises ».
Des dispositifs pour soulager les finances
Un « sur-mesure » qui a nourri les différents dispositifs proposés aux TPE et PME concernées. Où il est question de considérer de près les dettes fiscales et sociales de chacune des entités et de trouver une solution de sortie la plus « positive possible ».
Une aide pourra également être proposée sur les coûts fixes mais, reconnaît Xavier Pelletier, cela « concerne peu d'entreprises ». Beaucoup plus impactante parce qu'elle représente la bouffée d'oxygène aussi utile que nécessaire, l'aide à la trésorerie serait un vrai soulagement pour ces petites et moyennes entreprises spécialistes de l'hôtellerie/restauration, d'activités nature et de refuges de montagne. « La majorité d'entre elles ne désire pas recourir à l'emprunt », note Xavier Pelletier. « Cette aide à la trésorerie leur permettrait de tenir jusqu'à ce que la route soit rétablie, moment où nous estimons que l'activité pourra reprendre ».
Un Fonds et 4 millions d'euros pour aider le retour d'activité
Autre levier, un Fonds d'aide à la reconstruction des outils industriels vient ajouter une couche d'aide financière et par conséquent matérielle, ciblant les reconstructions de locaux ou la mobilisation des véhicules. Doté de 4 millions, il est financé à hauteur de 2 millions d'euros par l'Etat, la Région Sud apportant 1 million d'euro, la Métropole Nice Côte d'Azur et le Conseil départemental, abondant respectivement pour 500.000 euros. L'instruction et la mise en service sont attendus pour le mois de février. La Chambre de commerce et d'industrie ainsi que la chambre des métiers de l'artisanat seront à la manœuvre pour ce qui est de la délégation de crédits. Une façon de jouer à plein la carte proximité territoriale, les chambres connaissant, par définition, les entreprises du territoire, leur histoire, leurs succès, difficultés et donc besoins.
« D'ici la fin de ce mois de janvier nous allons faire un point précis sur le sujet comptable, sur quels sont les talons d'Achille et sur quoi nous pouvons jouer », annonce Xavier Pelletier, qui promet de faire remonter à Bercy tous les cas particuliers, délicats.
La concertation citoyenne, le levier d'aujourd'hui pour demain
Mais un autre levier existe et il s'appelle concertation citoyenne. Une concertation qui concerne autant les maires que les habitants. Une première phase de dépôt de contributions via une e-plateforme dédiée, ouverte dès la fin décembre, doit se conclure le 28 janvier prochain, avant de débuter tout une série d'ateliers avec les premiers magistrats et les habitants. Et c'est là aussi un outil dont les entreprises peuvent s'emparer pour faire connaître, appuyer, leurs besoins et éventuellement toute suggestion qui n'aurait jamais été envisagée mais qui pourrait être porteuse de solution économiquement valable. « C'est le moment de réfléchir à demain, d'envisager des développements, des perspectives pour imaginer le rebond économique », encourage le préfet Pelletier. De quoi créer un appel d'air, pourquoi pas (aussi), pour l'investissement privé...
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