On la résume souvent à ses acronymes, comme NF ou ISO. La norme est entrée assez facilement dans le vocabulaire quotidien, aidée en cela par les besoins d'une société qui pousse les entreprises et les organisations à faire de la norme une sorte de label qui donne confiance.

Pourtant, comme le rappelle assez finement Olivier Constant, la norme n'est pas la réglementation et la confusion est facile alors que quand l'une part de la démarche volontaire, l'autre a tout à faire avec l'obligation.

"La norme c'est démontrer que l'on a atteint un certain niveau", résume Olivier Constant. "Elle accompagne une démarche de projet, de valorisation". Elle vient donc saluer des efforts ou des compétences qui ainsi apparaissent visibles pour tout le monde.

Modernité

"L'avantage de la norme, c'est qu'elle est écrite par des experts, elle prend l'ensemble de la problématique, c'est une façon de communiquer - pour les entreprises ou les organisations - et d'expliquer ce qu'elles font".

Une communication, précise Oliver Constant qui sert aussi bien en externe - pour l'image, la reconnaissance, le confortement auprès des partenaires... - qu'en interne, valorisant souvent les employés, pour qui c'est aussi une reconnaissance de leurs expertises.

Ainsi l'AFNOR intervient sur des marchés et des thématiques extrêmement diverses, comme la réforme de la formation professionnelle, la silver économie, la sécurité sanitaire des aliments, l'environnement, la confiance numérique...

"La norme est moderne, elle est au cœur des problématiques des entreprises", détaille encore Olivier Constant, donnant l'exemple de l'ISO 26 000 portant sur les achats responsables, qui a pour effet "d'embarquer différentes départements de l'entreprise, du management des risques à la supply chain".

Avec Origine Label France Garantie, "on accompagne les produits locaux élaborés par les entreprises". Et en ces temps de recherche et de valorisation des circuits courts, c'est typiquement de l'assurance apportée.

De même, la norme "parle" de l'évolution des problématiques des entreprises. C'est ce que prouve la norme ISO, 9001 comme 14 001, qui suit en quelque sorte les évolutions sur le sujet et démontre "a posteriori, l'importance de la question RSE".

Contrat de confiance

Et dans un environnement de mondialisation, la norme est ce qui procure un certain niveau de confiance, ajoute le directeur régional de l'AFNOR, alors même que la réglementation n'est pas constante en fonction des pays mais change en fonction des règles de ces derniers Surtout, "avec la crise on est encore plus dans la notion de confiance. La réglementation, parfois, ne suffit pas pour cela". Comme quoi ce qui est obligatoire n'a pas forcément la même puissance que ce qui est optionnel.

Si on parle d'innovation, la norme apparaît illico. "La normalisation apparaît dès qu'il y a innovation, car qui dit innovation, dit problématiques nouvelles". L'AFNOR échange donc naturellement avec les écosystèmes French Tech, de la Côte d'Azur à Aix-Marseille. "La normalisation est l'un des outils nécessaires aux entreprises de l'intelligence économique pour leur développement. C'est pour cela qu'il est important que l'AFNOR discute en amont avec les entreprises innovantes afin qu'elles aient conscience de tous les enjeux, avant la mise sur le marché".

Et Olivier Constant va même encore plus loin : "plus le monde bouge, plus on a besoin de normes".