Technofirst : Réduire le bruit par le contre bruit

La société aubagnaise développe des produits professionnels de contrôle actif du bruit. Des procédés uniques protégés par 20 brevets. Le dernier en date est partagé avec Porsche.


Réduire le bruit en créant un contre bruit. Sur le papier, le principe est simple. Dans les faits, personne n'y était parvenu avant Christian Carme. Et c'est précisément pour exploiter son brevet, déposé au titre de chercheur au CNRS, qu'il a créé Technofirst en 1990. Installée à Aubagne, la société (C.A de 5,1 M€ en 2012, 15 salariés en France, 4 aux États-Unis et 2 au Brésil), est positionnée sur les marchés des transports, du bâtiment et de l'industrie. Avec 20 brevets déposés depuis sa création, elle n'a jamais cessé d'innover. Le dernier en date (septembre 2012), partagé avec Porsche, permet de réduire le volume sonore des échappements tout en recréant le son d'origine de la marque. En 2012, la société de Christian Carme a encore réinvesti 52% de son CA en R&D.


"Si on veut rester en vie, la seule clé de voûte qui peut soutenir notre édifice, c'est l'innovation !",
commente Christian Carme. C'est cette politique qui lui a permis de convaincre Porsche, Eurocopter ou Caterpillar. Car Technofirst parvient à insérer sa technologie dans de très nombreux secteurs, en complément des techniques classiques (écran, mousse, caoutchouc...). Le bruit est donc analysé afin de calculer un contre bruit qui va être diffusé par un haut-parleur. Le tout étant suffisamment miniaturisé pour être inséré entre les deux parois en verre d'un double-vitrage par exemple : un procédé qui n'en est encore qu'au stade de la R&D mais qui devrait être commercialisable en 2015. Sachant que le contre bruit ne s'entend jamais puisqu'il n'est généré qu'à partir du moment où il doit annuler un premier son.
Technofirst compte bien passer la vitesse supérieure et accélérer son développement dans les 5 prochaines années avec notamment un renforcement du marketing et du commercial. Ses produits équipent déjà toute l'armée française. Et la société, qui est actuellement en contact avec Dassault Aviation, prévoit aussi une offre "grand public".


Damien FROSSARD


Photo : L'ANCAS : Bulle de silence pour siège d'avion

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