Le Port de Marseille Fos joue la carte de l'éco-conception

Sur quatre de ses sites, le Port Marseille-Fos est le laboratoire du projet Cystore, un plan d'éco-conception visant à transplanter des algues en surface et participer ainsi à la réhabilitation de l'écosystème marin.

La proposition a vu le jour en 2010 : utiliser le port de Marseille-Fos pour en faire la zone-test d'un projet environnemental d'envergure : Cystore ou la valorisation écologique des ouvrages maritimes par la transplantation en mer, entre 30 à 50 cm de la surface, des algues du genre cystoseira. Une initiative qui s'inscrit dans le cadre du programme GIREL (Gestion des Infrastructures pour le Restauration Ecologique du Littoral), porté par le Grand Port Maritime de Marseille (GPMM) pour un budget global estimé à 5 M€ sur 5 ans (2011- 2016). Soit, le plus gros projet sélectionné suite à un appel à projets sur la restauration écologique en milieu marin, lancé par l'agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse (financeur à hauteur de 80 %, les 20 % restants provenant des maîtres d'ouvrage) et le Pôle Mer Méditerranée.

Alliance entre le génie civil et les écologistes

Cystore est le fruit d'un PPP (partenariat public-privé) entre la société d'ingénierie conseil SAFEGE, basée à Aix-en-Provence et filiale du groupe Suez Environnement, des chercheurs de l'Institut Méditerranéen d'Océanologie et ECTM, une entreprise de travaux spécialisée dans les interventions complexes en milieu marin. "C'est un mariage entre le génie civil et les écologistes", clame Jean-Michel Bocognamo, responsable de l'activité développement durable au sein du GPMM. "Nous sommes fiers d'être les précurseurs de ce projet, mais nous espérons surtout que nous ne serons pas les seuls", enchaîne-t-il.

50 km d'aménagements côtiers pourraient être valorisés sur le plan écologique

Démarré en 2012, l'étape des transplantations en quatre sites du GPMM répartis sur la rade de Marseille s'est soldée début avril. Accrochées sur un support spécifique, accélérant notamment leur développement, les algues du type cystoseira, espèce naturellement présente sur l'ensemble des côtes méditerranéennes, ont ainsi été enfouies en surface dans l'espoir de les voir se reproduire et attirer à elles poissons et autres crustacés qui constituent la biodiversité marine. "À partir de l'automne, un suivi spécifique sera mené pour comptabiliser et microcartographier les jeunes pousses de part et d'autre des supports de transplantation", commente Frédéric Bailly de la SAFEGE. "En cas de réussite, nous pourrons envisager des applications à une échelle régionale. Plus de 100 km d'aménagements côtiers sont recensés en PACA, dont au moins la moitié est susceptible d'être valorisée sur le plan écologique par la transplantation et la colonisation par les cystoseires", poursuit-il. Reste que Dame Nature, on le sait, aime prendre son temps : les résultats de l'expérience ne devraient pas être connus avant mai 2015. Date à laquelle, l'homme pourra peut-être envisager qu'elle reprenne ensuite ses droits. Sur l'ensemble des côtes de la région donc, comme dans les 222 ports méditerranéens.

F. JACQUEMIN

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