Ecoat prépare une levée de 5 M ?

La start-up grassoise spécialisée dans la conception de composants végétaux pour les peintures industrielles et le revêtement veut accélérer son développement en levant 5 M?. Une somme qui devrait notamment lui permettre d'acquérir un site industriel.


Tout juste auréolée du Prix Chem' Start-Up obtenu en septembre dernier et qui récompense les initiatives de l'industrie chimique envers le développement durable, forte de son équipe de 10 salariés dont 8 chercheurs, Ecoat continue de dérouler sa stratégie. En juin dernier, elle mettait sur le marché sa première résine d'origine végétale.

Une suite logique pour cette jeune entreprise innovante née à Grasse en 2011, passée par l'incubateur Paca-Est et désormais hébergée au sein de la pépinière InnovaGrasse. Tout commence il y a presque 3 ans, début 2011, lorsque Olivier Choulet et Pierre Chevalier, alors à des postes à responsabilité au sein du groupe Rohm & Haas (filiale de Dow Chemical) installé à Sophia Antipolis, décident de franchir le pas de l'entreprenariat, persuadés que la chimie végétale a de beaux jours devant elle. "Selon notre analyse, il y avait à la fois une demande alors que parallèlement les prix des matières premières fossiles augmentaient", raconte Olivier Choulet.

Rapidement, deux chercheurs rejoignent le duo et l'équipe s'attelle alors à la mise au point de polymères bio-sourcés. Autrement dit, à fournir des composants pour les peintures plus "verts" et donc plus respectueux de l'environnement. Les matières premières végétales (polyols, glycérols et certaines huiles) sont destinées à remplacer les ingrédients traditionnels provenant de la pétrochimie. Des ingrédients qui donnent couleur et opacité à la peinture. "Des matières végétales sont déjà présentes sur le marché cependant leur qualité n'est pas à la hauteur des attentes des fabricants de peinture", détaille Olivier Choulet.

Ecoat a donc pour objectif de rendre ses résines bio-végétales aussi résistantes que les ingrédients traditionnels déjà existants. "Nous sommes sur des innovations de rupture". En avril 2011, un premier brevet concernant un procédé de réticulation est déposé : il permet à la peinture de sécher sans catalyseur à base de sels de cobalt.

À Grasse, la start-up possède deux laboratoires mais elle collabore également avec l'Université de Nice et celle de Lyon. Outre la synthèse des résines, elle travaille à leur émulsification et effectue des tests dans les conditions d'utilisation de ses clients, essentiellement les fabricants de peinture, pour un marché, qui est européen.

Afin de s'assurer des revenus, la start-up distribue dès sa première année d'activité les produits de la marque finlandaise FP-Pigments, qui souhaitait s'introduire sur le marché français. C'est grâce à cela que le chiffre d'affaires du premier exercice atteint les 550 K€. En 2012, il sera de 1,5 M€. Mais pour continuer ses recherches et se développer, Ecoat a besoin de financement. 5 M€ exactement. "Nous comptons lever la moitié par le biais de prêts bancaires et prêts Oséo, mais l'autre moitié le sera en faisant appel au venture capital ou au family office", poursuit le dirigeant. La somme servira notamment pour moitié à l'acquisition d'un site industriel et pour le reste, dédié au renforcement de la force commerciale et marketing.

L.B
Photo : Les matières premières végétales (polyols, glycérols et certaines huiles) sont destinées à remplacer les ingrédients traditionnels provenant de la pétrochimie

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