Numérique : Advans Group veut peser plus lourd sur le marché des ESN

Basé à Sophia Antipolis, terre d’accueil de sa filiale logiciel Avisto, et à Aix-en-Provence, le groupe de services numériques francilien cherche à recruter 350 ingénieurs en 2024, dont 125 en région Sud où le turn-over s’avère un peu plus élevé qu’ailleurs. D’où la stratégie de croissance externe mise en place depuis l’entrée du fonds Azulis à son capital pour prendre du poids sur un marché très concurrentiel et mieux attirer les talents, nerfs de la guerre.
(Crédits : DR)

Si l'effervescence post-Covid est belle et bien retombée, le secteur numérique français garde une certaine forme. Selon le bilan 2023 de l'organisation professionnelle du numérique, Numeum, publié en décembre dernier, le marché a subi un - léger - ralentissement avec une croissance de 6,5%, contre 7,7% en 2022, pour un chiffre d'affaires s'établissant à 66,2 milliards d'euros. Une contraction qui devrait se poursuivre en 2024, se traduisant selon les prévisions par une nouvelle baisse d'activité limitée à 0,7 point.

Dynamique continue

Toutefois, explique Radomir Jovanovic, "je ne vois pas de crise généralisée se profiler". Pour le dirigeant-fondateur d'Advans Group, "le marché du numérique, dont celui des ESN (Entreprises de Services Numériques qui représentent 33,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023, en progression de 4,1%, NDLR), est entré dans une phase de stabilisation. Le contexte a évidemment changé en un an, quelques clients ont arrêté leur projet, d'autres réduisent leurs perspectives de développement, mais rien d'alarmant concernant les segments couverts pour le groupe. La dynamique reste réelle".

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Fondé en 2000, le groupe de services numériques francilien intervient sur trois grandes verticales, chacune représentée par une filiale dédiée : Elsys Design, pour l'ingénierie des systèmes électroniques ; Avisto, spécialiste du logiciel dont le siège est basé à Sophia Antipolis ; et depuis 2021 Mecagine, consacrée à la mécanique. Un positionnement métier qui cherche à se différencier des grandes ESN généralistes et qui adresse un large spectre de marchés (l'industrie, le spatial, le militaire, le transport, l'IoT ou encore les semi-conducteurs) avec une coloration "très technologique". Présent en France, via une dizaine d'implantations régionales, ainsi qu'en Serbie, au Portugal et aux Etats-Unis, Advans Group réunit 1.200 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 84 millions d'euros.

Une matière grise plus volatile

Si la dynamique est réelle, elle reste toutefois conditionnée au recrutement. Le nerf de la guerre sur ce marché à haute valeur ajoutée étant la matière grise. Et ce, dans le contexte que l'on sait, où les mouvements de compétence, quand on ne parle pas de pénurie, sont légions. Quel que soit le secteur d'activité. Or, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, celle-ci s'avère plus volatile. L'ESN y compte 360 ingénieurs, répartis entre Sophia Antipolis (où évolue le gros des troupes) et Aix-en-Provence. En 2024, elle prévoit d'embaucher à l'échelle du groupe 350 personnes, dont 125 pour servir les activités azuréennes et provençales. "Ici, le turn-over est plus élevé. Il était supérieur à 20% l'an passé quand il se situe ailleurs généralement autour des 15%. Les ingénieurs du Sud aiment visiblement bouger", sourit le dirigeant. Un goût du déplacement probablement encouragé par une concurrence agressive, entre ESN elles-mêmes, mais aussi entre ESN et grands comptes clients, sur un périmètre géographiquement finalement assez réduit.

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Croissance externe

Alors, comment attirer les talents ? Comment les conserver ? "Par la variété des projets que nous sommes capables de leur offrir", répond le dirigeant du groupe qui a ouvert, en mai 2023, son capital à hauteur de 25% au fonds Azulis, spécialisé dans le soutien des PME à fort potentiel. Une réorganisation qui s'est accompagnée d'une enveloppe de 50 millions d'euros afin d'accélérer sa croissance. En mode externe.

"Des discussions sont en cours, avance Radomir Jovanovic. L'idée étant à la fois d'enrichir l'existant dans les régions et domaines d'application où nous ne sommes pas assez présents, et d'élargir notre savoir-faire de façon plus rapide que par le développement organique".

La cybersécurité et l'intelligence artificielle sont particulièrement visées.

Le groupe entre ainsi dans "sa deuxième phase de développement", laquelle vise à le conforter et à le renforcer sur un marché très concurrentiel, en mouvement de concentration permanent. "Il y a les très gros qui essaient de racheter tout ce qui bouge, les tout petits qui apparaissent sur un ou deux segments, souvent de niches, et nous, les PME, qui voulons aussi jouer notre partition dans une dynamique de croissance externe".

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