« X (ex-Twitter NDLR) est devenu un lieu de propagande de fake news, de contenu haineux, illicites ou violents, rentrant en contradiction avec notre mission de transmission des savoirs et de la science, d'ouverture aux autres et de tolérance ». L'argumentaire laconique est celui d'Aix-Marseille Université (AMU) qui a annoncé ce mardi, via un message posté sur le réseau social américain, sa décision de suspendre son compte X « compte tenu de son évolution éditoriale ». Une position que suit Eric Berton, le président d'Aix-Marseille Université.
Créé en mai 2022, le compte d'AMU compte un peu plus de 20.000 followers, ce qui est plutôt dans la moyenne des autres universités, et poste ou relaie des messages quotidiennement. Si le profil reste en ligne pour le moment, il va donc arrêter d'être actif. Dans son dernier X, il invite à suivre l'actualité de l'université sur ses autres réseaux, à savoir LinkedIn, Facebook et Instagram. Aix-Marseille n'est pas la première université à faire ce choix puisque depuis cet été, Rennes 2 et l'institut d'études politiques de Toulouse ont également pris cette décision, l'IEP de la Ville Rose ayant même supprimé son compte.
Une modération appauvrie
Un virage important puisque que les réseaux sociaux, et en particulier Twitter, sont devenus au fil des années un véritable canal de diffusion officiel pour les personnalités publiques ou les établissements. Mais comme le mentionne AMU dans son message, X est devenu le théâtre de nombreux messages haineux ou relayant des fake news. La modération a toujours été un enjeu important pour les réseaux sociaux, malgré cela Elon Musk lors du rachat de Twitter en octobre 2022 a supprimé de nombreux postes notamment dans les équipes de modération. Ce qui a forcément entraîné une augmentation de messages haineux ou relayant de fausses informations. Harcelés, des spécialistes du climat ont d'ailleurs fait le choix de se retirer.
L'université d'Aix-Marseille rappelle d'ailleurs qu'X s'est retiré en mai du code européen des bonnes pratiques contre la désinformation. Ce texte définit des engagements, il a été élaboré et signé par une trentaine d'acteurs comme Meta, Microsoft, TikTok ou encore des organisations non gouvernementales. Depuis, le ton est monté entre l'Europe et X, dès fin septembre Bruxelles épinglait l'Américain pour le taux de désinformation présent sur sa plateforme.
Plainte de l'Europe
Avec le début du conflit entre le Hamas et Israël, le nombre de fake news a été particulièrement fort. La Commission européenne a annoncé jeudi l'ouverture d'une enquête visant le réseau social X (ex-Twitter) pour la diffusion présumée de « fausses informations », « contenus violents et à caractère terroriste » ou « discours de haine », après les attaques du Hamas contre Israël. Meta et TikTok ont eux été mis en garde.
Dans ce contexte la potentielle perte de vitesse d'X n'est pas connue puisqu'aucun chiffre sur l'évolution du nombre d'utilisateurs n'est diffusé. Elon Musk avait toutefois indiqué durant l'été que les revenus publicitaires avaient chuté de moitié. Les difficultés de la plateforme américaine ont permis à des concurrents de se positionner, sans toutefois encore vraiment s'imposer. L'université d'Aix-Marseille n'a pas donné d'information sur un éventuel lancement sur un nouveau réseau social.
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