Spécialiste de la data dans le sport, MyCoach Pro structure sa stratégie de souveraineté et le marché des AMS

Produit de récolte et d’analyses des données, destiné au marché BtoB, la jeune entreprise – elle est désormais une filiale à part entière de MyCoach – a validé son approche par la signature de contrats avec des acteurs de référence dont, dernièrement, le PSG. Mais derrière la jolie vitrine réside le vrai sujet de la souveraineté tricolore, de la taille des acteurs concernés et de comment, sur son marché domestique même, celui de l’Athlete Management System, certains réflexes doivent évoluer. Autant de challenges pour Cindy Spaziani sa (nouvelle) directrice générale.
(Crédits : DR)

Elle est née produit de celle qui était alors une jeune startup montante, My Coach. La voici désormais structurée en filiale à part entière. Un choix qui s'inscrit dans une logique, celle d'un produit qui a fait sa place, conquis des acteurs et qui répond à une problématique de plus en plus prégnante dans le sport dont on sait que le sujet de la performance sportive est moins celui de l'athlète que de tout l'écosystème qui va avec dont celui des grandes manifestations sportives, très liées à l'attractivité et à l'impact économique.

Marché BtoB

Mais pour recommencer du début, MyCoach Pro a d'abord été le produit de MyCoach, startup née en 2011, pionnière sur un segment particulier, la sportech. Avec la particularité de permettre la récolte et l'analyse de la data, un sujet qui a pris de l'ampleur au fil du temps. Ce qui explique, en partie, que MyCoach Pro ait, elle aussi, changé de taille. Au point donc de devenir une entreprise à part entière. Avec une directrice générale qui connaît bien son « bébé », puisque Cindy Spaziani en est la directrice de la R&D.

MyCoach Pro, qui adresse spécifiquement le marché BtoB des clubs de sports, a connu une accélération dans son développement en 2020, ajoutant des fonctionnalités à celles déjà existante, lui permettant, en parallèle de s'ancrer sur la thématique de la démocratisation de l'utilisation de la data. Quand on sait ô combien les enjeux de performance sportive sont liés à des enjeux de retombées économiques, on touche du doigt toute l'appétence que la data génère.

2020, c'est surtout l'année où la Fédération française de football lance une consultation à laquelle MyCoach Pro participe. L'entreprise basée à Nice est alors une sorte de Petit Poucet qui fait face à des concurrents sérieux, français et européens, disposant d'une expérience plus ancienne. Pourtant c'est elle qui est choisie, ce qui, avoue Cindy Spaziani « a fini de nous légitimer dans le football ». La Coupe du Monde est alors quelques mois plus tard. Mais une consultation n'arrivant jamais seule, c'est au tour du PSG de lancer le même type d'opération. Sauf que le contexte concurrentiel ici n'est pas européen, il est mondial. De quoi être tentant, mais de quoi effrayer aussi. Un choix qui se révèle être pertinent puisque l'entreprise niçoise l'emporte. Ce qui lui ouvre un champ des possibles en termes d'application, le football n'étant pas la seule discipline concernée, mais le handball et le judo également.

La sécurisation des données, prérequis avant, aujourd'hui gagnant

Et puisque l'adage l'affirme, jamais deux sans trois, c'est au tour de la FIFA de lancer un challenge innovation, centré sur l'évaluation des risques de blessures. Pour lequel My Coach Pro est retenu. « Le sujet est de travailler autour du pattern de la prévention. Auparavant on traitait les données à l'ancienne, or les nouvelles technologies offrent des opportunités plus fines de comprendre les raisons qui conduisent à une blessure », raconte Cindy Spaziani. Un projet qui incite aussi MyCoach Pro à remettre une couche de R&D, car la sécurisation des données est évidemment parmi les sujets majeurs.

La sécurisation des données qui a été un prérequis dès l'origine pour MyCoach Pro. A une époque où le sujet n'était pas si prégnant et où nombreux sont les acteurs qui ont fait l'impasse, allant alors plus vite mais aujourd'hui davantage dépourvus. « Nous savions qu'un jour, le sujet serait majeur », indique Cindy Spaziani. « Nous nous sommes imposé des contraintes qui coûtent plus cher », mais qui actuellement n'ont pas de prix.

C'est tout cela mis bout à bout qui drive la croissance de MyCoach Pro, qui veut scaler. Qui estime que détenir un outil capable de récolter et analyser la donnée est incontournable à partir du moment où un club s'équipe d'une plateforme. Mais, insiste Cyndi Spaziani, « MyCoach Pro n'est pas une plateforme qui vient structurer, il faut déjà être dans une stratégie de gestion de la donnée ». La directrice générale de l'entreprise de dire aussi que c'est toute la filière qui doit être considérée, pas uniquement les équipes professionnelles. Car la data participe à l'accompagnement de l'athlète depuis ses premiers pas. Qu'à l'heure des grands événements sportifs, l'enjeu de l'athlète médaillé se joue très en amont. Certaines disciplines françaises ne sont pas forcément très en avance sur le sujet. Ce qui laisse des marges de progression. Pour le sport français et pour MyCoach Pro, qui emploie 10 personnes, revendique l'accompagnement de 150 clubs, 2.500 équipes et table sur un chiffre d'affaires de 1,2 million d'euros pour l'exercice en cours et de 4 millions d'euros pour l'exercice 2023-2024.

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