Pionnière du made in space, SpacePharma s’amarre à la Côte d’Azur pour toucher le marché européen

Pionnière du made in space, la deeptech helvèto-israélienne développe des modules de recherche et de production en orbite à destination des chercheurs et industriels du domaine des sciences de la vie et de la santé en général. Déjà présente dans quatre pays, elle a choisi la France, et plus particulièrement Sophia Antipolis et Strasbourg comme têtes de pont de son activité au sein de l’Union européenne.
(Crédits : DR)

On connaît le made in France, le made in China, le made in USA... Voici désormais le made in space. Cette nouvelle révolution industrielle vise à installer des usines en orbite pour produire directement dans l'espace des éléments dédiés aux missions spatiales ou à usages terrestres. « C'est un des grands changements de paradigme de ces quinze prochaines années, tant sur le plan des process, optimisés, que des produits réalisés », avance Paul Kamoun, directeur commercial de SpacePharma. Née en 2012, cette jeune pousse basée en Suisse fait partie des pionnières du sujet. Avec ses laboratoires miniaturisés placés en orbite, pas plus grands qu'une boîte à chaussures, entièrement robotisés et commandables à distance, elle permet de planifier, développer et d'exécuter des projets de recherche et de production en l'absence de gravité dans le domaine des sciences de la vie et de la santé en général.

Deux sites stratégiques

Déjà présente en Angleterre, en Israël et aux Etats-Unis (Floride), SpacePharma s'implante en France pour adresser le marché européen intra-communautaire. Plus précisément, à Sophia Antipolis et à Strasbourg. Deux sites stratégiques identifiés selon des critères d'écosystèmes, d'infrastructures et de familiarité avec les régions hôtes. « Nous avons défini deux grands pôles pour démarrer le développement de nos activités au sein de l'union européenne, détaille le directeur, ancien de chez Thalès Alenia Space, basé à Cannes. Le pôle Sud-Est d'abord, en lien avec l'Italie et Rhône-Alpes. Basé sur la technopole azuréenne, il abritera un laboratoire qui nous permettra de couvrir notre chaine de valeur de A à Z, de la R&D aux simulations et intégrations des expériences au sol, en passant par l'analyse des résultats en retour de mission. Le Grand-Est ensuite, via un site proche des institutions européennes, de l'Allemagne et de notre siège situé à une heure de Bâle, le hub mondial de la pharma. » La filiale française, dont les statuts sont en cours de dépôt, sera dirigée par Paul Kamoun. Elle comptera 5 personnes dès cet automne et s'annonce d'ores et déjà active.

Partenariats innovants

SpacePharma compte en effet investir fortement les écosystèmes locaux, en particulier celui du Sud-Est où la deeptech a déjà noué des partenariats avec la biotech Cutiss (innovation en médecine régénérative) et la start-up Enova Aérospace, en attendant de se rapprocher des grands comptes tels Nuvisan avec qui des discussions sont en cours. « Je crois beaucoup aux petites sociétés innovantes qui ont des idées très porteuses en termes de nouvelles thérapies et pour lesquels l'espace est particulièrement bien adapté pour tester tout ce qui touche au vieillissement des organes, de la peau, des cellules... » Accompagné par Team Côte d'Azur, les pôles de compétitivité Safe et Eurobiomed, SpacePharma est par ailleurs partie prenante de l'organisation du congrès Space For Health, dont la première édition se déroulera en février 2023 à Cannes. « 400 à 500 personnes sont attendues pour cet événement qui exposera aussi les dernières avancées dans le domaine du space manufacturing. »

new Space

Série B

Totalement opérationnelle, la technologie SpacePharma a déjà participé à 7 vols dans l'espace, 5 au sein de l'ISS (Station spatiale internationale) et 2 via des nanosatellites développés en interne. L'entreprise, qui emploie une trentaine de personnes, annonce 28 clients (universités, hôpitaux, pharma) et a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires compris entre 3 et 4 millions d'euros. Un niveau d'affaires qu'elle devrait retrouver, « voire dépasser » en 2022. « Nous sommes aujourd'hui à la porte de l'industrialisation, reprend Paul Kamoun, dont le premier module de production en orbite devrait monter à bord de la navette européenne Space Rider fin 2023, début 2024. En attendant, SpacePharma, qui a déjà levé 10 millions d'euros, finalise un second tour de table (série B).

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