La gestion logistique des navires et des ports ressemble souvent à un grand ballet. Chacun y joue un rôle précis pour donner une harmonie générale. La métaphore et surtout vrai pour le conteneur. Dans le milieu de l'énergie, et du pétrole notamment, c'est moins vrai. C'est ce qu'a constaté Arnaud Dianoux, ex-capitaine de la marine marchande. C'est après avoir également travaillé sur un projet de data pour Bourbon qu'il décide de créer Opsealog pour organiser tous ces va-et-vient. "Les armateurs et affréteurs ont très peu de visibilité, la puissance de la donnée et l'expérience humaine offrent un très gros levier pour améliorer la performance maritime", explique-t-il.

Depuis septembre 2015, la société marseillaise travaille donc sur l'optimisation de la chaîne logistique de l'offshore pétrolier et éolien. Concrètement, Opsealog mélange software et consulting en croisant un maximum d'informations pour ensuite les redonner aux clients chaque semaine. "Nous avons investi dans une plateforme pour récupérer des données puis les croiser. Ensuite nos experts de la logistique ou du maritime les analysent pour livrer leurs recommandations", détaille Arnaud Dianoux. Ces spécialistes représentent la moitié des 30 salariés de l'entreprises. Le reste étant dédié à la data.

Un marché en pleine mutation

Les données récoltées sont très larges, de la géolocalisation aux données météorologiques en passant par le débitmètre. Elles doivent permettre d'optimiser les navires, cela peut se traduire par une baisse de la flotte ou moindre consommation de carburant par exemple. "Le planning logistique fonctionne en urgence, il y a de grosses marges d'amélioration à faire sur le temps non-productif d'un navire, c'est-à-dire quand il attend de pouvoir travailler", illustre Arnaud Dianoux. Sur cet aspect-là, on peut dire qu'Opsealog réalise des plannings. "Cela permet également de sécuriser la chaîne logistique", note d'ailleurs le dirigeant. Les conseils de la société marseillaise peuvent aussi influencer lors des renouvellements de flottes pour coller au mieux aux besoins.

Aujourd'hui, Arnaud Dianoux revendique travailler à travers 14 pays avec trois majors pétrolières : Total, Exxon et Addax Petroleum. Un contrat avec une quatrième serait sur le point d'être signé selon le dirigeant. Le dirigeant assure qu'Opsealog est d'ores et déjà auto suffisant financière. La société dégage aujourd'hui un chiffre d'affaires de 3,1 millions d'euros.  Le potentiel est encore important. "Nous sommes sur une niche qui doit représenter entre 3000 et 4000 bateaux et nous pour l'instant 500", chiffre Arnaud Dianoux.

Réduire l'impact environnemental

Pour Opsealog, il va falloir suivre les mutations que connaît cette niche. Nouvelles tendances obligent, les majors touchent à la diversification vers les filières renouvelables pour devenir des "opérateurs d'énergies". Un virage que ne veut pas manquer Arnaud Dianoux. "Nous voulons accompagner nos clients dans cette transition, confirme-t-il. Ils sont en recherchent de performance sur un marché volatile donc cela passe par une réduction des coûts".

Au-delà de l'énergie transportée, l'impact environnemental des allers-retours des navires est aussi un enjeu. Les nouvelles réglementations de l'Organisation maritime internationale (OMI) mettent la pression, y compris financière, sur les entreprises.

Lire aussi : Réduire les émissions de CO2 de la marine marchande coûtera au moins 1.000 milliards de dollars

"Quand nous optimisons la gestion de la flotte, nous réduisons aussi l'impact sur l'environnement, avance Arnaud Dianoux. En agissant seulement sur la pratique opérationnelle nous arrivons à baisser la consommation de 15%". Ce qui renforce les perspectives d'Opsealog.