Comment Ezako met la data au service de l'industrie (mais pas que)

Savoir utiliser la data non exploitée pour en faire une donnée bourrée de valeur, c'est la spécificité de la startup basée à Sophia-Antipolis. Si elle adresse majoritairement les industriels, elle regarde aussi des secteurs connexes.
(Crédits : DR)

On place beaucoup d'espoir dans ce que permet le big data, cet "or noir", objet de bien des attentions. Mais sait-on vraiment tout en tirer la substantifique moelle ? Pas forcément. Et c'est tout l'intérêt d'Ezako dont la spécificité est justement de récupérer la donné pertinente.

Créée en 2012 par Julien Muller, ex-IBM, passé d'abord par la Californie, puis la France, la startup s'est d'abord intéressée au big data comme outil de recommandation, s'intéressant alors davantage au secteur des télécoms.

Mais l'arrivée dans l'équipe de Bora Kizil, va bouleverser le modèle. Et Ezako pivote. Nous sommes en 2016.

Algorithme breveté par le CNES

C'est le moment où le big data fait ses premiers pas en France. Comme l'explique Julien Muller, le nombre de capteurs positionnés sur une machine par exemple est de plus en plus important. De quelques centaines auparavant à des milliers désormais. Ce qui ne permet pas de regarder individuellement ce que chacun apporte comme renseignement.

C'est là qu'intervient Ezako et son logiciel Upalgo qui valorise d'ailleurs un algorithme breveté par le CNES. "Notre logiciel ne modifie pas la donnée", explique Julien Muller. C'est au contraire cette donnée brute qui est "remontée" à l'utilisateur, l'intelligence artificielle intervenant justement pour mettre en valeur la donnée pertinente. "Par défaut, le logiciel met en avant ce qui apparaît comme exceptionnel". C'est ensuite de la façon dont est considérée cette information qui importe et fait toute la différence.

"Notre intelligence artificielle se met alors en mode hybride" et réapprend en fonction à la fois de ce que dit l'expert et de ce que dit le big data. Car comme l'explique Julien Muller, c'est de l'expert que vient toute la plus-value. "L'intelligence artificielle, ce n'est pas magique". L'objectif d'Ezako : avoir moins besoin de datascientist mais davantage d'experts, qui apportent toute la plus-value.

La pub et la finance aussi

La maintenance prédictive est l'un des sujets adressés par la startup, tant cette problématique est prégnante pour toutes les entreprises. Tournée vers le BtoB, Ezako adresse surtout le secteur de l'industrie et compte parmi ses clients Safran, Orange ou Bouygues Telecom. Mais Upalgo présente un intérêt pour d'autres domaines comme la publicité, "pour détecter les faux clics", dit Julien Muller, la finance, le e-commerce, ce dernier sur des enjeux de top seller par exemple. "Nous regardons les secteurs pour lesquels nous pouvons apporter de la valeur".

Phase d'accélération

Sans réels concurrents directs, Ezako compte bien conserver cette longueur d'avance pour accélérer. C'est précisément "la promesse d'accélération" qui l'a poussée à candidater au Village by CA où elle est installée depuis quelques mois. Qui dit aller plus vite, dit aussi levée de fonds. Une étape qu'Ezako pourrait bientôt franchir, sans doute vers la fin de l'année, avec un tour de table a concrétiser pour un montant de 1 M€. Pendent ce temps-là, la startup poursuit ses recrutements, essentiellement des datascientists, "de préférence docteurs", ajoute Julien Muller. Elle emploie actuellement 7 personnes et ne communique pas sur son chiffre d'affaires.

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