La Tribune - Comment et pourquoi EDF s'intéresse à l'innovation ?

Jacques-Thierry Monti - On ne découvre pas l'innovation aujourd'hui, l'innovation fait partie du patrimoine génétique d'EDF. L'électrification du pays, le développement des énergies renouvelables, l'investissement dans la smart city n'auraient pas pu se faire sans innovation, sans que nous ayons été ouverts à tout ce qui fait progresser le process industriel. Pour autant ce qui est nouveau, c'est que l'innovation à pris une autre dimension avec l'émergence du numérique. Tous les grands acteurs se transforment dans cette révolution numérique, qui bouleverse mais amène des solutions. L'innovation permet d'être plus souple, plus agile et ne nécessite pas obligatoirement d'énormes moyens financiers. C'est une opportunité et une façon de contourner le risque.

Vous organisez un concours destiné aux startups, baptisé EDF Pulse. Quel est son objectif ?

Il ne s'agit pas forcément de repérer des entreprises qui nous apporteraient des solutions que nous implémenterions immédiatement. Si nous en identifions, nous n'allons bien sûr, pas nous priver ! Mais nous sommes un grand donneur d'ordre et nous sommes vigilants quant à notre empreinte sur le développement économique du territoire. L'idée c'est que les startups aient la connaissance des marchés où elles peuvent se positionner. C'est permettre aux grands donneurs d'ordre de bénéficier de compétences. Il y a nécessité d'avoir un tissu industriel à la pointe de la nouvelle technologie.

Vous ciblez notamment des filières que sont la ville bas carbone, l'habitat connecté et l'industrie du futur.

Le sujet de la ville bas carbone c'est trouver les solutions liées à l'habitat connecté, à une ville qui se veut de plus en plus exemplaire, qui veut réguler son trafic et avoir des transports propres. Le champ est large. L'industrie du futur, c'est participer à la reconquête industrielle voulue par la Région. Nous avons des pans entiers qui doivent être repensés comme ce qui concerne la pétrochimie, la métallurgie ou la mécanique.

Vous vous intéressez - et cela est plus inattendu - également à l'e-santé. Pourquoi ?

L'e-santé c'est le bien vivre, la silver économie, qui sont des attributs revendiqués. C'est la médecine intelligente, la robotique, des solutions pour l'autonomie ou le suivi individuel. L'innovation est une condition de survie pour notre territoire. C'est un levier de compétitivité, la capacité à transformer nos business.