Le positionnement innovant d'Œnodia

La filiale œnologique du groupe Eurodia, le spécialiste des traitements par voie membranaire pour l'industrie alimentaire, poursuit ses efforts en innovation notamment grâce à l'électrodialyse.

Le nom peut prêter à sourire ou sembler étrange, et même Yannick Le Gratiet, directeur d'Œnodia, le reconnaît. Mais c'est bien là le positionnement innovant de la filiale du groupe Eurodia : l'électrodialyse. Une méthode 100 % naturelle, qui n'entraîne aucune modification organoleptique et qui ne nécessite aucun ajout d'additifs. Parfaite donc pour répondre aux exigences environnementales et à celles des producteurs de vins. Surtout, si Eurodia, l'un des acteurs mondiaux spécialisés dans les traitements par voie membranaire, crée une filiale dédiée en 2010, c'est parce que la part de l'activité œnologique s'accroît, atteignant 25 % du chiffre d'affaires. La demande était là, il fallait donc la combler.

Couplage gagnant

Parce que l'on n'arrête pas le progrès, la PME basée à Pertuis dans le Vaucluse, ne s'est pas contentée de concevoir des écosystèmes membranaires - par ailleurs développés en partenariat avec l'INRA - elle a aussi mis au point Starline, une machine qui permet non seulement de filtrer mais aussi de stabiliser le vin : un couplage qui permet au divin nectar d'arriver brut et de ressortir, traité, directement à la cave. Cette ligne de process - baptisée Starline - que seule la filiale vauclusienne possède, prépare donc le vin en continu par le biais de procédés physiques soustractifs. Des procédés qui ont permis à Eurodia, dès sa naissance en 1988, de prendre des parts de marché, jusqu'à devenir un leader mondial, ayant dans son portefeuille des clients tels Danone, Nestlé ou Lactalis.

Problématique

"Les caves ont besoin de produire le plus rapidement possible", explique Yannick Le Gratiet, directeur d'Œnodia et œnologue de formation. Et de fait, Stars Line répond à cette problématique. Aujourd'hui la PME dispose de 200 clients dans le monde et produit 3 % de la production mondiale de vin stabilisé, soit 800 millions de litres sur 27 milliards de litres. "Nous visons la production de 10 à 15 % de la production mondiale dans les dix ans", annonce Yannick Le Gratiet.

Cheval de bataille

100 % naturelle et sans additif, la technologie déployée par Œnodia ne satisfait cependant pas la législation européenne du bio qui en 2012 a publié un décret interdisant certaines techniques comme l'électrodialyse. Le sujet demeure un cheval de bataille pour l'entreprise. Qui poursuit ses efforts en R&D, "la base de notre développement", souligne Yannick Le Gratiet. Les projets portent sur les jus de fruits, notamment les jus d'orange, de pomme ou encore l'eau de coco.
Œnodia emploie 12 personnes, Eurodia 75 salariés. Le chiffre d'affaires s'élève à 37 M€ dont 7 M€ pour la filiale vinicole. Le groupe, qui est présent dans 30 pays dans le monde, dispose d'une filiale, Ameridia, aux Etats-Unis et de bureaux en Chine et en Russie.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.