Comment, après le BtoC, la marque de sportswear éco-responsable Noliju séduit le secteur du tourisme

Spécialiste du sportswear, revendiquée comme marque éco-responsable, la startup installée près de Sophia-Antipolis, poursuit son développement en apportant sa pierre à l’édification d’un Made in France innovant, notamment en trouvant ses matières premières parmi les filets de pêche recyclés. Jusqu’alors axée sur un segment BtoC, la marque fondée par Norah Luttway intéresse désormais le segment BtoB. Ce qui offre de nouvelles perspectives de croissance, à l’heure d’un retail secoué par les nouvelles attentes des consommateurs.
(Crédits : DR)

Quand on défend l'éco-responsabilité, rien ne doit être laissé au hasard. Y compris, et surtout même, les matières premières ou le transport emprunté par celles-ci. Positionnée comme marque éco-responsable, Noliju travaille spécifiquement sur des matières qui viennent d'Europe et de France. Et pas n'importe lesquelles. « Je travaille sur des tissus techniques, c'est-à-dire qu'ils doivent être respirants et stretch, permettre le mouvement. Nous travaillons avec un polyamide recyclé issu de la récupération des filets de pêches. Une pollution des océans dont on ne se doute pas », détaille Norah Luttway.

Du BtoC au BtoB ou quand le tourisme bouleverse le business-modèle

Hormis les filets de pêche, Noliju habille aussi avec les bouteilles en plastique, fondues, broyées avant de devenir un nouveau fil. « Il est toujours intéressant de regarder d'où viennent les matières premières. Nous le faisons figurer sur toutes nos fiches produit. Il y a certes la fabrication mais il y a aussi les matières premières et c'est pour ça que j'estime que dans le made in Europe, on ne doit pas considérer que la confection mais aussi les matières premières. C'est important du point de vue de l'empreinte carbone ».

Norah Luttway qui pousse plus globalement à toujours regarder les étiquettes, même quand le produit se revendique à base de matières premières bio. Car les matières premières, certes bio, proviennent finalement parfois de très loin... Ce qui n'est pas forcément compatible avec le respect de l'environnement. Or voilà un geste qui devrait rapidement, si ce n'est déjà fait, devenir un réflexe...

Jusqu'alors exclusivement dédiée à un marché BtoC, Noliju a soulevé l'intérêt du segment BtoB. Et c'est le tourisme, filière qui accélère sur sa durabilité et son empreinte carbone, qui a fait part de son intérêt à la startup azuréenne. Un intérêt qui provient, pour l'heure, principalement de l'hôtellerie. « L'hôtellerie est venue à moi et je me suis dit que cela correspondait tout à fait avec l'ADN de la marque, alliant confort, éco-responsabilité et élégance », souligne Norah Luttway. Qui, pour le coup, a adapté sa collection comme ce pantalon à pinces qui convient aussi bien pour la clientèle BtoC que BtoB. « J'ai également développé des produits spécifiques, le patron et le modèle ont été faits sur la Côte d'Azur et tout a été cousu sur la Côte d'Azur ». Comme cette chemise ou ce blazer, qui est en train d'être finalisé. « On peut imaginer des uniformes dans beaucoup d'autres domaines, comme le yachting, la restauration ou les compagnies aériennes ».

Test retail concluant

DNVB tricolore, Noliju est aussi venue sur le terrain du réseau physique via différents pop-up stores, en France comme à l'étranger. Depuis quelques mois, et parce que la demande provenait de ses clientes, désireuses de pouvoir toucher les matières, la marque a ouvert un showroom au centre du village de Valbonne, près de Sophia-Antipolis. Un show-room qui s'est vite transformé en show-room boutique comme le raconte Norah Luttway. « Je n'avais pas de lieu pour montrer l'entièreté de la collection. J'ai eu une opportunité, je l'ai saisie. C'est un test retail très concluant », qui pourrait peut-être se dupliquer ailleurs... Noliju qui se place à contre-courant d'un secteur retail particulièrement secoué sur ses fondamentaux.

Un changement de paradigme dans la consommation qui pousse le secteur à aller sur des concepts revendiquant un positionnement, du sens... « Les clients sont à la recherche de sens. Je le constate puisque j'échange au quotidien avec les clientes qui font la démarche de venir au show-room. Ce sont des échanges particulièrement intéressants. Cela apporte une valeur supplémentaire lorsqu'on explique la provenance, le processus de recyclage des matières premières. C'est cela que le consommateur recherche aujourd'hui ».

Si Noliju se porte bien, le sujet du financement, globalement, demeure toujours un petit défi, les investisseurs, constate Norah Luttway, étant plus attirés par l'innovation tech que l'innovation d'usage. « Mais certains investisseurs comprennent bien l'intérêt de l'innovation d'usage... »

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Azur Business Noliju

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis 2021, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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