L’Atelier Grinda démocratise le DIY en maroquinerie

Artisan maroquinier originaire de Monaco, niché sur le segment luxe, Nicolas Grinda fait partie de cette jeune génération hyper connectée qui opère un retour au travail manuel. Une tendance qui ne se dément pas et à laquelle il contribue avec le lancement récent de l’Ecole du Cuir, plateforme en ligne dédiée à la maroquinerie et au Do it yourself.
(Crédits : DR)

Le marché de la maroquinerie est un secteur très concurrentiel. D'un côté, quelques acteurs clés détiennent une part majeure du marché. Selon le Conseil national du cuir, une trentaine d'entreprises réalise 86% des facturations du secteur et emploie près des trois-quarts des salariés. Dans le segment du luxe, la concentration se fait plus grande encore avec deux groupes français dominants. En face, une myriade de petits acteurs, souvent passionnés, s'attachent à se faire une place. Nicolas Grinda est de ceux-là. Monégasque, la vingtaine, diplôme de commerce en poche, première expérience en banque d'affaires, judoka et trilingue, celui que tout conduisait vers une carrière dans la finance choisit une autre voie. Celle de l'artisanat. Comme une illustration de cette génération hyper connectée qui opère un retour aux sources. Où le travail manuel prend tout son sens.

Positionnement luxe et sur-mesure

Créé en 2020, l'Atelier Grinda conçoit chaque année une cinquantaine de produits de petite maroquinerie et sacs de voyage premium, en cuir, réalisés à la main et sur-mesure. "C'est l'image et la valeur de la marque. Nous prônons l'artisanat à l'échelle humaine, la qualité des finitions, des matériaux et des cuirs d'exception, issus de tanneries centenaires et travaillés de façon traditionnelle", détaille l'artisan. Lequel s'occupe donc personnellement de l'ensemble du parcours client, de la prise de contact à la définition exacte du besoin, de la production à la remise finale du portefeuille, du sac à main ou de la pochette. Chaque pièce est unique. Ainsi, "l'Atelier Grinda rassemble tous les paramètres du vrai luxe", insiste-t-il.

Evidemment, génération Z oblige, c'est sur les réseaux sociaux, Instagram en tête, que Nicolas Grinda s'est fait connaître. C'est donc là qu'il adresse une clientèle internationale représentant une cinquantaine de nationalités. A cet égard, relève-t-il, "la puissance de l'algorithme est phénoménale, souvent un bon hashtag déclenche des commandes". C'est là aussi qu'il perçoit un intérêt marqué pour la maroquinerie de la part du grand public, de plus en plus friand de contenus DIY (Do it yourself). "Chaque post engendrait beaucoup de questions, notamment sur la façon de faire." L'artisan autodidacte, qui a lui-même appris en surfant sur Internet et en interrogeant ses pairs, y voit alors l'opportunité de diversifier son activité vers la formation. Ainsi naît l'Ecole du cuir.

Plateforme trilingue

Dédiée au travail du cuir et à la maroquinerie, cette plateforme en ligne disponible en français, anglais et espagnol vise à permettre aux novices comme aux expérimentés de créer leurs propres pièces à travers une série de tutoriels vidéo. Certains s'intéressent aux bases de la pratique, "l'alphabet de la maroquinerie en somme comme la couture sellier, la teinture de tranches ou encore le marquage à chaud", d'autres à des projets de création de pièces complètes, tous incluant la liste des matériaux nécessaires et des gabarits téléchargeables. "La maroquinerie a l'avantage, au départ, de nécessiter de peu d'outils et d'espace : un coin de table, un bout de cuir, une paire d'aiguilles, un fil et un petit marteau, et on peut commencer à faire de petits accessoires".

Lancée au cœur de l'été, l'Ecole du Cuir revendique déjà 275 élèves, issus de 30 pays différents. Un début jugé prometteur, qui confirme l'intérêt du public pour la chose artisanale en général, la maroquinerie en particulier. Un segment de marché dont le chiffre d'affaires a progressé en France de 28% entre 2016 et 2021, bien que chahuté par une conscience environnementale et animale croissante de la population. Qu'il convient donc, pour Nicolas Grinda, de démocratiser pour diffuser les savoir-faire et par la même occasion tordre le coup à certaines idées reçues.

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