Spécialiste des emballages, Claranor promeut le réemploi et intéresse l’industrie

Pionnière et leader de la décontamination des emballages par lumière pulsée, la PME basée à Avignon propose une alternative aux procédés traditionnels chimiques et contribue à rendre les pratiques industrielles plus durables. C’est donc assez logiquement qu’elle s’est emparée de la problématique du réemploi, identifiée comme l’un de ses principaux axes de développement et pour laquelle elle multiplie les innovations.
(Crédits : DR)

Portée par la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) de février 2020, la filière du réemploi dans l'emballage se met en ordre de bataille. Ici et là, les initiatives se multiplient, expérimentant les modalités d'usage, le modèle économique, l'adhésion des consommateurs. Car le calendrier se raccourcit drastiquement. D'ici à la fin de l'année 2025, par exemple, la grande distribution devra réduire de 20% ses emballages plastiques à usage unique, dont au moins la moitié par recours au réemploi et à la réutilisation. Un objectif qui pousse tout un écosystème à se repenser, "à s'exposer au sujet pour développer des solutions et les proposer à nos clients", souligne Christophe Riedel, directeur général de Claranor.

600 machines dans le monde

Fondée en 2004, cette PME basée à Avignon est pionnière et leader de la décontamination des emballages par lumière pulsée, à savoir l'application de flashs intenses de lumière blanche à l'effet germicide générés par une lampe au xénon. Labellisée par la Fondation Solar Impulse, cette alternative physique aux technologies chimiques conventionnelles, économe en eau et en énergie, répond aux objectifs de développement durable de l'ONU et contribue à rendre les pratiques industrielles plus éco-friendly. A ce jour, 600 machines sont installées dans une soixantaine de pays sur des lignes de production dédiées à l'agro-alimentaire essentiellement, des bouchons de bouteilles aux pots et opercules de produits laitiers. Les mastodontes Nestlé, Danone, Lactalis font assez logiquement partie de ses clients, historiques par ailleurs, mais pas seulement. Le secteur de la pharmacie et de la cosmétique a lui aussi fait appel à ses services, dans le cadre de la décontamination des emballages secondaires, comme les barquettes de seringues, pour le premier, dans le cadre du réemploi, pour le second.

Le vrac à l'honneur

C'est le cas de l'Occitane et de ses fontaines à vrac. Depuis 2021, la marque de cosmétiques propose en effet un système de remplissage des produits, directement en magasin, dans des flacons en aluminium recyclés et recyclables, incitant les consommateurs à s'approvisionner à la source et ainsi éviter de générer du plastique supplémentaire. Ces stations de recharge, développées sous la forme d'un meuble, comportent un module de désinfection, pas plus grand qu'une tour d'ordinateur, élaboré par Claranor. La PME, qui emploie une quarantaine de personnes pour un chiffre d'affaires d'environ 6 millions d'euros, signait-là une première incursion sur le marché du réemploi. Qui en a appelé d'autres.

Ainsi, en collaboration avec Areco, entreprise grassoise spécialisée dans la nébulisation, donc la conservation, des rayons de produits frais, Claranor a-t-elle conçu la solution BYOC 100. Acronyme de Bring your own containers with 100% safety, cette machine de désinfection par lumière pulsée des contenants réemployables a été primée dans la catégorie Transition écologique lors des derniers Perifem Awards qui récompensent les innovations dans le secteur de la GMS. Elle est en phase de test au sein de deux enseignes de la grande distribution, dans les rayons à la coupe. "Nous nous sommes intéressés à la problématique de la transmission de la contamination par les mains, celles du consommateur qui apporte le contenant, celles de l'opérateur qui le remplit, pour sécuriser l'opération. Ce qui a débouché sur un système de décontamination de l'intérieur et de l'extérieur du contenant", explique Christophe Riedel. Pour qui, le secteur de l'emballage entre en phase continue d'innovation pour faire face aux enjeux de performance, d'alimentarité, de praticité et de décarbonation.

Plastic bashing

Toutefois, si le vrac est présenté comme une alternative à l'utilisation du plastique, "il ne va pas résoudre l'ensemble de nos problèmes". Tout comme le réemploi, qui ne convient pas à toutes les formes de consommation, et qui demande, dans le cas de la consigne par exemple, une standardisation indispensable des contenants. Loin de faire l'unanimité. "Il existe un fort plastic bashing mais c'est avoir une courte vue que de penser qu'on n'en a et qu'on n'en aura pas besoin. Si nous travaillons à développer de nouvelles applications afin de maîtriser la décontamination des emballages en métal et en aluminium, nos marchés sont pour beaucoup liés au plastique." D'où, finalement, le principal enjeu de Claranor : convaincre les industriels de basculer sur les nouvelles technologies physiques, pratiques, efficaces et plus respectueuses de l'environnement.

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