Voyager aux quatre coins de la planète n'a peut-être jamais paru aussi simple de prime abord. Pourtant, à regarder de plus près, la carte du monde se réduit. En tout cas si l'on se fie aux recommandations du ministère des Affaires étrangères qui classe de nombreux pays en "formellement déconseillé", "déconseillé sauf raison impérative" et même "vigilance renforcée". Des conseils qui concernent une vaste partie de l'Amérique du Sud, l'Afrique ou encore le Moyen-Orient et certaines zones de l'Asie. Pour des entreprises, se rendre sur ces territoires reste parfois une nécessité. Pour assurer la sécurité de leurs collaborateurs, elles peuvent disposer d'une direction de sûreté ou passer par un prestataire. C'est ce rôle que veut jouer Ilios International. "Nous fournissions une prestation de sécurité et d'assistance aux voyageurs d'affaires", résume son directeur général Thibault Janin.

La société basée à Aix-en-Provence exerce depuis 2011. "Mais notre histoire n'est pas celle d'une start-up classique", glisse le dirigeant. "Mon père, Francis Janin, qui était directeur de sûreté dans un grand groupe, l'a fondée seul. C'est en 2015 qu'il m'a demandé de le rejoindre", raconte-t-il. A l'époque, il ne connaît pas grand-chose de cette entreprise. "J'avais des discussions comme un enfant et son père ont, donc pas forcément sur le travail", explique-t-il. Découvrir les détails d'Ilios International l'a "intéressé", d'autant plus qu'il était habitué à voyager à l'étranger dans des pays à risque.

Des correspondants sur place

"Nous avons voulu faire évoluer les choses sur l'offre existante", avance Thibault Janin. Concrètement, Ilios International propose aux voyageurs une application qui s'appuie sur du geofencing ou géorepérage. Il s'agit d'une technologie qui crée des barrières ou zones virtuelles. Elle a été développée par la société aixoise d'une trentaine de salariés en se basant "sur de l'analyse de données et l'expérience de nos partenaires qui interviennent sur place".

Cette cartographie permet de transmettre d'éventuelles alertes sur des évènements qui auraient lieu à proximité et d'indiquer à la personne lorsqu'elle se rend dans une partie de la ville à éviter. "Lorsqu'elle s'y trouve, l'information est relayée à notre plateau d'assistance pour que si l'utilisateur appuie sur le bouton d'alerte, nous gagnons du temps en sachant déjà où il se trouve et à quel problème probable il est confronté", détaille Thibault Janin. Il peut s'agir de difficultés administratives, d'une arrestation par des policiers zélés, d'une agression, d'un mouvement de foule ou encore d'un accident.

En cas de besoin, le plateau situé à Aix-en-Provence définit d'abord en deux minutes si une intervention est nécessaire ou non.  Si c'est le cas, Ilios International compte sur ses partenaires. Il peut s'agir de correspondants présents sur place pour régler des sujets administratifs, d'échange avec la police, de droit et d'immigration. Pour des situations plus délicates, des sociétés de sécurités se rendent sur place. "Notre priorité, c'est la mise en sécurité", souligne Thibault Janin.

Agrandir le réseau

Cette rapidité d'intervention, c'est l'élément différenciant d'Ilios International. "Habituellement, les assisteurs n'entrent en jeu que lorsque la personne est au point de stabilisation, c'est-à-dire à souvent l'hôpital. Nous nous agissons dès l'accident pour aider la personne à quitter la zone où elle se trouve", défend le dirigeant. L'activité se réalise sans se substituer aux autorités locales.

Sur le second semestre de l'année dernière, la société a enregistré 3.000 dossiers, avec un taux d'intervention "de 2 ou 3%". Si ce taux va rester stable selon Thibault Janin, les demandes devraient, elles, augmentées selon "les projections du nombreux de voyages prévus par nos clients". Le marché d'Ilios International est du "B to B corporate pur", le profil des entreprises lui va de la PME ou grand groupe. Désormais, l'ambition de la direction est d'éteindre son réseau. Aujourd'hui, elle peut intervenir dans 53 pays. "Arriver à 70 cette année serait bien", avance Thibault Janin. Agrandir sa carte du monde en somme.