Seged rachetée par le belge Abo-Group, ou comment ne plus rater de marchés

La société d'ingénierie spécialisée dans l'environnement et installée à Saint-Maximin, dans le Var passe sous le giron de l'entité belge. Un rapprochement qui doit servir l'entreprise varoise dans la diversification de ses marchés.
(Crédits : DR)

"Il a fallu le temps de la réflexion", reconnaît Florent Marie. Le fondateur de Seged, acronyme pour société d'études et gestion de l'environnement et des déchets, le rappelle : un rachat "est une étape importante pour un chef d'entreprise". Surtout après un peu plus de 20 ans à la barre de l'entité installée à Saint-Maximin dans le Var et qui joue le rôle d'assistance à maîtrise d'ouvrage sur les questions environnementales. Pourtant, l'idée lui a trotté dans la tête il y a un moment. "J'ai commencé à y réfléchir car nous avions besoin d'un soutien organisationnel, technique et de moyens", raconte-t-il. Mais à ce moment-là, le dirigeant n'est pas vraiment prêt.

Le déclic intervient il y a deux ans. Quand Seged ne peut répondre au marché d'une maîtrise d'ouvrage, la personne physique ou morale pour qui est réalisé le projet, "car il y avait besoin de compétences de sondage et de géotechnique". Des cordes manquantes à l'arc de l'entreprise de 38 salariés qui lui auraient permis de se positionner sur ces "deux opérations". En plus de ce rendez-vous manqué, Florent Marie voit Géo+Environnement, un spécialiste français de l'industrie minérale avec qui il travaille, être repris par le bureau d'ingénierie belge Abo-group, dont le siège français se situe à La Seyne-sur-Mer. "Cela m'a titillé", glisse le dirigeant. Des discussions démarrent alors avec l'entreprise cotée en bourse. Des échanges qui portent sur leurs "points de vue" respectifs du métier et de la manière de développer leur travail. Le rachat s'officialise finalement le 15 février 2023.

Franchir une étape

Le dirigeant qui reste directeur général de Seged, mais aussi directeur du développement de l'offre multi-métiers d'Abo-Group, évoque le début "d'une deuxième vie professionnelle". Il confie "son enthousiasme" et parle d'un "aboutissement" d'avoir créé sa société et l'avoir "emmenée jusque-là". Après 22 ans d'existence, Seged compte de nombreux clients importants comme la SNCF, RTE, les Dreal ou encore des collectivités. Elle effectue pour eux les études d'impact, propose des solutions pour y remédier et réalise le suivi après la réalisation.

"Pour nous il n'y a pas de petits ou de grands travaux, c'est l'impact sur l'environnement qu'ils peuvent avoir qui compte", décrit Florent Marie. L'environnement était un positionnement novateur lors de la création de l'entreprise au début des années 2000. Depuis, la réglementation et les intérêts des décideurs sur le sujet ont beaucoup évolué. "Notre force c'est de proposer aux maîtrises d'ouvrage d'aller plus loin que la réglementation", défend-il.

Désormais, Florent Marie espère franchir une étape dans son développement. "Ce rachat nous permet de disposer de nouveaux outils et de compétences supplémentaires pour proposer des études plus poussées". Cette vision s'aligne parfaitement avec celle de Frank De Palmenaer, le PDG d'ABO-Group Environment : "Il y a un potentiel de synergies métier sur le secteur de l'eau à réaliser : l'expertise de SEGED et l'expérience d'ABO-ERG Environnement en France et d'ABO aux Pays-Bas permettront ensemble de renforcer notre offre de service relative à la gestion de l'eau et de développer des solutions innovantes, comme la réhabilitation naturelle des cours d'eau, thématique faisant également appel à nos compétences de géotechniciens".

Toucher de nouveaux marchés

L'intérêt est double. Sur l'organisation d'abord, Seged dispose de quatre implantations en France en plus de son siège social varois. Elles se situent en Normandie, en Loire-Atlantique, en Rhône-Alpes, en Occitanie. "ABO-Group a des bureaux où nous pourrons nous installer et embaucher pour être présents dans de nouvelles régions. C'est un gain de temps", note-t-il.

Sur les moyens, humains notamment, l'idée est "d'apporter un soutien technique sur des thématiques proches que nous avons". Un échange qui fonctionne dans les deux sens et qui permet d'ajouter des cordes à l'arc de Seged. Pour éviter de rater des marchés faute de compétences sur certains domaines comme cela a été le cas précédent. "Dans les trois ans, nous voulons offrir une réponse technique globale sur des projets d'envergure qui demandent un savoir-faire dans de nombreux domaines", détaille Florent Marie. Il veut aussi toucher de nouvelles thématiques comme "la lutte inondation" et plus largement sur des nombreuses études allant de la naturalisation à la nature du sol en passant par la sédimentation. "Nous sommes convaincu que Florent Marie peut nous aider à développer le groupe en France", abonde Frank De Palmenaer.

Avec ces développements, Florent Marie vise une progression du chiffre d'affaires de Seged, actuellement de 2,6 millions d'euros, de 10% par an. Une croissance qui va s'accompagner d'une augmentation des effectifs. "Nous étions en moyenne à quatre ou cinq personnes de plus chaque année", précise l'entrepreneur qui prône "une évolution maîtrisée".

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