Spécialiste de la fertilisation, OvinAlp prévoit une implantation au Brésil et au Viêt-Nam

La PME des Hautes-Alpes qui propose des solutions de fertilisation réalise déjà 10% de son chiffre d'affaires à l'international, mais dans des pays limitrophes à la France. Elle travaille depuis deux au lancement d'unité hors de l'Europe.
(Crédits : Fritz_the_Cat/Pixabay)

Quand on parle d'export ou d'international, il s'agit au stricto sensu de toute l'activité hors des frontières françaises. Un bien grand mot donc pour une réalité où chaque pays nécessite bien souvent d'adapter son process au cas par cas. Et c'est d'autant plus vrai quand la distance devient de plus en plus grande. Pas étonnant donc que Mathieu Giovale, directeur stratégie et développement d'OvinAlp, parle spontanément de "grand export" lorsqu'il évoque les projets de développement hors de l'Europe.

L'export, essentiel

Pour la PME installée à Ribiers, à proximité de Sisteron, le développement à l'étranger est essentiel. En effet, elle propose des solutions de fertilisations ou autrement dit "des produits pour favoriser la nutrition du sol pour que les plantes puissent s'en nourrir" comme le résume le dirigeant. La société haut-alpine d'une centaine de salariés et qui génère un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros se positionne historiquement sur le secteur de la vigne, arboriculture et maraîchage.

Un marché saturé en France qui l'a poussé à se tourner vers l'étranger depuis 2018. "Aujourd'hui, nous travaillons dans tous les pays limitrophes de la France", présente Mathieu Giovale. Son fumier, en granulé, va même parfois jusqu'en Pologne. L'entreprise fait son principe actif sur place puis passe par un prestataire pour la production dans les pays étrangers.

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Développer toute une filière au Brésil

Mais depuis deux ans, le dirigeant qui devrait, avec son frère, prendre la succession de son père Eric Giovale, actuel PDG, travaille sur du "grand export". Deux pays sont ciblés : le Brésil et le Viêt-Nam. "Nous voulons reproduire notre modèle là-bas", expose Mathieu Giovale qui n'en dévoile pas plus sur sa chaîne de valeur. Des "OvinAlp bis" qui répondent à "l'impossibilité d'envoyer des micro-organismes vivants hors de l'Europe" et ne devraient pas voir le jour avant 2025.

Les choix du Brésil et du Viêt-Nam répondent à des enjeux différents. Le premier "a 20 ans d'avance dans le développement microbien mais pas encore de stratégie de produits décarbonés", explique Mathieu Giovale. Outre-Atlantique, il espère développer une filière sur tout le circuit du produit en travaillant avec des bergeries ou étables. Pour ce qui est du second, "c'est un pays qui tend vers le bio" avance le dirigeant. Le contexte pour les investisseurs étrangers est également plus favorable depuis quelques années.

Une R&D essentielle pour le développement national

Ces projets internationaux importants ne signifient pas toutefois qu'OvinAlp ne réfléchit plus à des développements en France. Au contraire, elle envisage de se lancer sur des nouveaux marchés à savoir ceux des céréaliers et de la culture industrielle. Des potentiels clients qu'il est désormais possible d'approcher grâce au développement d'un nouveau produit fruit d'une longue phase de recherche et développement.

Le laboratoire de l'entreprise constitué de quatre personnes, accompagné par divers partenaires comme le Museum d'histoire naturelle de Paris ou l'institut de recherche pour le développement (IRD), a d'abord identifié l'ensemble des principes actifs du fumier d'OvinAlp. "Cela nous a permis de voir exactement ce qu'il y avait dans nos produits et ce qui est efficace", explique Mathieu Giovale.

La main sur la matière première

De quoi permettre d'analyser des bactéries et champignons capables d'apporter des réponses à des problèmes agronomiques. Deux ont obtenu une homologation, elles visent à renforcer l'efficacité soit de l'azote et soit du phosphore inorganique, deux éléments nutritifs majeurs pour les végétaux. Pour Mathieu Giovale, ces solutions vont permettre "d'améliorer les rendements". Un aspect essentiel pour les grande cultures "où le coût est calculé au centime près" que vise désormais le dirigeant.

Toujours en France, et plus précisément dans les Hautes-Alpes, OvinAlp souhaite dès cette année sourcer dans la région la matière sèche qu'elle utilise dans sa fermentation. "Il s'agit de drèche végétal humide que nous feront sécher", présente Mathieu Giovale. Aujourd'hui, la moitié provient de France et l'autre d'Espagne, désormais ce sera via des plateformes. Cette relocalisation permet de mieux maitriser les coûts et l'approvisionnement de la matière.

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