Spécialiste de la livraison, Cogepart tend vers le haut de gamme

L'entreprise implantée à Marseille se positionne sur des territoires et livraisons complexes. Pour s'étendre géographiquement, elle passe par des opérations de croissance externe. Un moyen "d'aller plus vite" mais aussi d'acquérir certaines compétences. En parallèle, elle lance un programme de formation calquée sur "l'hôtellerie haut de gamme" afin d'améliorer son niveau de service.
(Crédits : Cogepart)

L'histoire peut paraître au départ assez anodine. Alors étudiant, Jérôme Dor cherche un moyen pour gagner de l'argent de poche. "Je récoltais le courrier en fin de journée auprès de clients pour l'amener au bureau de poste", raconte-t-il. Une activité qui avait pour "seule ambition" de récolter un revenu le temps de poursuivre les études, mais qui donne naissance à l'entreprise Cogepart en 1986. Plus de 30 ans plus tard, la société marseillaise continue la livraison et s'appuie sur 2.500 véhicules, 2.800 employés et génère un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros. Elle a aussi changé de secteur. Fini le courrier place désormais aux pièces automobiles et maritimes, ses spécialités. "Nous servons différents métiers comme la grande distribution alimentaire pour Carrefour par exemple, le mobilier ou encore les matériaux de construction", complète Jérôme Dor.

Le cas de la construction illustre parfaitement la vision qui anime Cogepart. Le marché n'est "pas encore mature" selon le dirigeant "mais il a besoin d'évoluer c'est un non-sens qu'un électricien ou un plombier perde du temps en faisant la queue dans un magasin pour acheter quelque chose qu'il va ensuite mettre dans sa camionnette". Pour la PME, le choix stratégique est clair : celui de se positionner sur un marché de niche. Ce qui signifie aller sur des trajets et des territoires pas forcément évidents. "Peu d'acteurs sont capables d'aller sur ces sujets, mais c'est notre univers et nous sommes organisés pour cela", expose le dirigeant.

La croissance externe

Si Cogepart ne réalise du stockage qu'à la marge, le groupe dispose tout de même de 80 entrepôts pour regrouper les lignes de différents clients lorsque cela est possible. Il sort aussi un peu de l'Hexagone, en Belgique et au Luxembourg, mais le président se dit "à l'affut d'opportunités" pour s'étendre à l'étranger. Les pays limitrophes européens sont les cibles les plus évidentes, car ils se situent à proximité des bases du groupe, mais l'extension des activités pourrait aussi aller plus loin comme en Afrique du Nord.

Depuis quelques années, pour étendre son maillage géographique le dirigeant s'appuie sur une forte politique de croissance externe à l'image de l'acquisition du savoyard Léman Courses en 2017, du basque Etcheverry Hariscain en 2022 ou encore plus récemment de l'alpin Groupe distri, présent dans les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes. "La croissance externe nous permet d'aller où nous ne sommes pas", résume Jérôme Dor. D'après le dirigeant, ces acquisitions ne contribuent qu'à 30% à la croissance de l'entreprise dont le volume d'activité a été multiplié par trois en cinq ans.

Toutefois, ce choix stratégique permet "d'aller plus vite, de rencontrer des personnes que l'on n'aurait pas pu avoir chez nous et de découvrir des métiers que l'on ne connaissait pas", explique-t-il. L'acquisition fin 2021 de Course@Dom, un spécialiste de la livraison de produits frais, qui réalise 20% de son chiffre d'affaires avec son offre "prestige" dédié à des clients comme Pierre Hermé est un exemple d'une compétence que Cogepart a appris.

Vers de la livraison haut de gamme

Le haut de gamme, c'est justement vers quoi veut tendre Cogepart avec la mise un programme dédié. "Nous voulons augmenter considérablement la qualité de nos opérations sur le terrain", prévient Jérôme Dor. Cela passe par une amélioration du suivi, via plusieurs outils et technologies, mais aussi de la formation "sur la posture en prenant le standard de l'hôtellerie haut de gamme". Ce positionnement répond à une volonté d'améliorer le niveau de prestation sur les métiers.

Autre évolution, celle climatique. L'entreprise souligne sa signature dès 2009 de la charge d'engagement volontaire. En début d'année, elle a annoncé 2,5 millions d'euros d'investissement pour décarboner son parc automobile. Un enjeu climatique, mais aussi réglementaire puisqu'avec le développement des zones à faibles émissions certains véhicules n'ont plus accès à certains centres-villes. Le rachat de Vlove s'inscrit dans ce cadre-là.

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