Pour financer ses vergers, La Compagnie des Amandes engage une levée de fonds et opte pour les obligations convertibles

Installée à Aix-en-Provence, l’entreprise, co-fondée par François Moulias et Arnaud Montebourg vise à la re-création d’une filière d’amandiculture. Une ambition qui sert les entreprises spécialistes de la confiserie notamment et qui correspond aux besoins d’un retour à une certaine souveraineté alimentaire. C’est pour servir ses ambitions que l’entreprise s’est engagée dans un tour de table, faisant le choix du financement participatif et l’émission d’obligations convertibles, le but étant de lever 1 million d’euros.
(Crédits : DR)

Redonner vie à une filière de culture d'amandes c'est le pari et le projet d'entreprise lancé en 2018 par François Moulias et Arnaud Montebourg. Alors que l'on ne parlait pas (autant) de souveraineté alimentaire, les difficultés d'approvisionnement en amandes françaises - exigeant de faire appel à l'importation, majoritairement de Californie - ont validé l'idée de construire une filière tricolore qui serve les entreprises, notamment celles de la confiserie.

Accompagner la maturité des amandiers

Sauf que reconstituer une filière de production d'amandes exige du temps. Car les amandiers « atteignent leur phase de pleine production au bout de 6 ans », souligne François Moulias. Ce qui nécessite d'engranger les hectares. Mais pour engranger des hectares, il faut du financement. D'où un nouveau tour de table engagé.

Mais point de business angels ou appel à un fonds d'investissement. Pour recueillir le million d'euros nécessaire à son développement, la PME fait le choix du financement participatif et plus original encore, d'opter pour les obligations convertibles. Une méthode de financement qui correspond, dit François Moulias à l'esprit de l'entreprise. « Notre projet est un projet sociétal » et c'est en tout logique que la levée de fonds se déroule via la plateforme de financement éthique, Lita. Opter pour des obligations convertibles est également une option qui surprend mais qui est « cohérent » avec le projet porté. « La maturité est prévue à 6 ans et le taux proposé est de 8% », détaille François Moulias. « C'est un taux cohérent car la durée est longue et il est payé in fine ». A ces 8% s'ajoute une prime de reconversion et une prime d'impact, de 2%. Une prime qui avalise l'engagement sociétal et qui est due à l'investisseur, uniquement si cet engagement n'était pas respecté. Une prime labellisée bas carbone qui vient certifier le volume de carbone ainsi séquestré. « Nous trouvons cela vertueux pour pousser les entreprises à tenir des engagements non économiques », commente François Moulias.

Lire aussi 3 mnCo-fondée par Arnaud Montebourg, la Compagnie des Amandes prépare le début de sa production

« Nous voulons des amandes, pas des amandiers »

Si cette levée est un point essentiel dans la feuille de route de La Compagnie des Amandes parce qu'elle permet notamment de tenir l'objectif de 500 hectares d'ici la fin de l'année, c'est bien l'augmentation de capital, à venir, qui va apporter un grand coup d'accélérateur, notamment sur le nombre de projets. 600 autres hectares sont en effet « dans les tuyaux ». « D'ici un an, nous devons avoir dépassé les 800 hectares » souligne François Moulias. Avec en point d'orgue, la production de 2.000 à 5.000 tonnes d'amandes. Des amandes de bouche, précisément, celles qui servent les confiseurs, principalement.

Des projets de développement qui nécessitent de renforcer les équipes. L'embauche de deux ingénieurs agronomes est ainsi prévue, afin d'analyser et valider les dossiers de vergers indépendants, qui pourraient entrer dans le giron de la Compagnie des Amandes. « Nous sommes rigoureux. Nous voulons des amandes pas des amandiers ».

Servir la souveraineté française

Une nécessité de qualité indispensable quand on veut servir une souveraineté française. Ce qui va aussi pour les casseries. Car, pour le moment, les producteurs français se tournent vers les casseries espagnoles, notamment pour des prix de revient. Un positionnement que les casseries françaises ne peuvent tenir, de par leur taille. C'est là aussi un point auquel la Compagnie des Amandes veut répondre, elle qui vient de signer le contrat de construction de la casserie qui va s'installer dans le Var, avec la volonté de servir l'ensemble de la filière française. Un investissement consenti de 12 millions d'euros pour un rendu opérationnel à horizon 2023. « Nous croyons à la force d'un seul outil qui apporte davantage de services aux producteurs que les petites casseries », indique François Moulias.

Côté sociétal encore, La Compagnie des Amandes devrait signer un accord d'intéressement d'ici la fin de l'année assorti d'un pack d'actions gratuite pour les 3 salariés actuellement embauchés. La campagne de financement participatif, qui est en phase de pré-financement - a déjà recueilli 1/3 de la somme désirée et doit se conclure ce 20 juillet.

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