Comment Flex-O s’impose sur le marché de la proptech

Née il y a deux ans, la startup basée à Sophia-Antipolis propose des solutions de flex-office dans des bâtiments neufs, environnementalement certifiés, si possible via les labels les plus exigeants. Avec huit projets déployés en deux ans dans plusieurs métropoles hexagonales, c’est surtout son expertise digitale et organisationnelle qui lui permet d’aller vite et de se distinguer sur un marché extrêmement appétant.
(Crédits : DR)

Le bureau de demain, flexible, ouvert, avec des possibilités de co-working est déjà - beaucoup - le bureau d'aujourd'hui. Il suffit pour s'en convaincre de regarder le marché où nombres d'acteurs se positionnent, certains, historiques, effectuant un pivot nécessaire, bousculés par de nouveaux entrants qui ne craignent pas de venir secouer un secteur de l'immobilier tertiaire qui effectue sa mue un peu à marche forcée.

Nouvelles habitudes de consommation

Certes, le développement et surtout l'entrée que l'on pense définitive du télé-travail dans les nouvelles habitudes de consommation appuie cette stratégie d'un bureau souple et adaptable. Mais si le bureau se vit différemment, il n'y a pas que l'offre du bureau elle-même qui compte mais bien tout ce qui va avec. Son écosystème, d'une certaine façon.

Et Christophe Courtin l'a rapidement compris. Installé à Sophia-Antipolis depuis de nombreuses années, celui qui a été le fondateur de l'une des premières insurtech - Santiane fondée en 2006 - a pu observer comment l'offre vieillissante de la technopôle constituait un frein à l'attractivité et ne correspondait pas à la promesse d'une technopôle réputée comme première d'Europe quand, en même temps, elle ne satisfaisait pas les entreprises endogènes, principalement des entreprises tournées vers l'innovation, avec des besoins autres qu'une offre classique. Mais le constat n'est pas que sophipolitain et concerne l'ensemble de l'Hexagone.

Aller vite... et bien

Pour adresser ce nouveau besoin, Christophe Courtin structure son activité entre la promotion immobilière, via Courtin Real Estate (CRE), et le développement du flex-office, avec Flex-O. La promotion immobilière lui permet ainsi de réhabiliter entièrement les bâtiments anciens, énergivores et non adaptés aux usages, en bâtiments revus et corrigés, disposant des meilleurs labels environnementaux. Sur ce point, Christophe Courtin a déployé une stratégie qui a vu CRE redonner vie à de nombreux bâtiments historiques de Sophia-Antipolis, dont le dernier en date, en décembre dernier, qui l'a vu finaliser l'acquisition, après appel d'offres, du Navigator. Un nom qui, dit ainsi, ne signifie pas grand-chose mais qui est l'un des sites au sein duquel Amadeus était installé et que son départ laisse vide à 92%. Un tout de 5.600 m2 de bureaux qui va donc être réhabilité à neuf et dont la mise sur le marché est programmée pour le troisième trimestre 2022. Une réalisation à venir - la huitième - qui devrait booster l'attractivité de Sophia-Antipolis.

Huit, c'est aussi le nombre d'implantations de Flex-O en France. Car l'offre de flex offices imaginée par Christophe Courtin poursuit la même cadence soutenue de développement. Et c'est à Montpellier, encore, que le projet voit le jour, prévu pour fin 2023 et pour s'installer dans le nouveau quartier d'affaires de Cambaceres à Montpellier, soit la seconde installation dans la cité occitane après une première dans le quartier de la gare St Roch, annoncée il y a quasi un an. Une annonce qui fait suite, il y a moins d'un mois, à celle de l'installation au sein de l'Eco-Vallée à Nice, dans l'immeuble Air Promenade, dès septembre prochain.

Penser la notion d'écosystème

Au-delà de proposer une offre de bureau flexible, le principe de Flex-O est de s'installer dans des zones d'activités ou des quartiers d'affaires où il n'est pas question que de bureau mais de beaucoup d'autres éléments. Car ce que demande aujourd'hui le salarié, ce n'est pas simplement disposer d'un endroit mais de disposer d'une offre globale. En se démocratisant, le télé-travail a aussi introduit une notion de qualité de vie qui va au-delà du fait de ne plus faire systématiquement le trajet domicile-entreprise, mais d'avoir à portée de main tout un ensemble de facilitées, sous forme de services. L'espace de travail est aussi un lieu de vie. « Il y a 4 ans, lorsque je revendiquais la volonté de faire des bâtiments prime, avec des services associés, on me disait, « c'est bien ». Aujourd'hui tout le monde trouve cela formidable », expliquait Christophe Courtin à La Tribune lors d'un entretien, il y a un an. Et le service, digitalisé si possible, est la clé de la différenciation. Une compétence numérique que le groupe Courtin dispose et développe en interne avec un pôle R&D dédié. C'est par exemple ce qui lui permet de générer des QR Code, sorte de forfait qui apporte toute la flexibilité attendue aux collaborateurs qui ont ainsi la possibilité de « consommer » le bureau comme ils le souhaitent. C'est aussi offrir des accès à certains services via une application qui permet de posséder, en quelque sorte, son bureau dans sa poche. Car c'est ça aussi, la flexibilité...

En phase rapide de déploiement, Flex-O s'appuie sur un carburant financier qui lui permet d'aller vite. La proptech a levé 15 millions d'euros en mars 2021, lui donnant ainsi les moyens de ses ambitions. Qui ne devraient pas se tarir en 2022.

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