Le réemploi, l’autre solution « durable » d’Uzaje qui investit 1 million d’euros à Avignon

Spécialisée dans les solutions de lavage industriel pour contenants alimentaires, l’entreprise originaire de Neuilly-sur-Seine s’inscrit comme acteur du réemploi, apportant ainsi une alternative au recyclage, qui n’est pas toujours possible, aux secteurs de la restauration collective et commerciale comme aux industriels de l’agro-alimentaire. Dans le Sud, elle intéresse même le monde viticole.
(Crédits : DR)

Le recyclage est au cœur du sujet de la transition énergétique. Mais en termes d'économie circulaire, le réemploi est tout autant une solution qui répond à des besoins précis. C'est sur ce segment que se positionne Uzaje. Fondée par un expert de l'emballage et ex-PDG de Saint-Gobain Verralia en 2018, la PME, basée à Neuilly-sur-Seine compte bien apporter une solution aux secteurs pour lesquels le recyclage n'est pas toujours une solution possible ou facile. « Le réemploi n'est pas révolutionnaire dans son usage, il ne s'agit pas de rupture technologique, mais il est parfois complexe à mettre en place », explique Emmanuel Auberger. « Assembler un puzzle, c'est notre enjeu d'innovation ».

Car le réemploi est à la fois poussé par une demande des usagers et par le cadre législatif, en l'occurrence par les lois anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) et EGalim. Un contexte favorable donc. Et la levée de 4 millions d'euros effectuée par Uzaje en janvier dernier va dans ce sens, permettant à l'entreprise d'aller plus vite dans son développement.

Des solutions de lavage industriel

Ce que propose Uzaje ce sont des solutions de lavage industriel pour tout ce qui est bocaux, plats, lunchbox, couverts, bouteilles, caisses et que ceux-ci soient en verre, inox ou plastique. Pour laver, deux technologies sont utilisées : le lavage par aspersion, dédié aux contenants et le lavage par immersion qui concerne les bouteilles à col. Une première unité a déjà été installée à Neuilly-sur-Marne en 2021 permettant le lavage de près de 370.000 contenants, entraînant l'économie de 71 tonnes d'emballages à usage unique.

A Avignon, l'implantation d'une nouvelle unité est une façon de répondre aux attentes du marché, l'industrie agro-alimentaire - que cible prioritairement Uzaje - représente un chiffre d'affaires de 8 milliards d'euros, réalisé par 1.000 entreprises et 37.100 salariés.

Provence-Alpes-Côte d'Azur qui est une région où les cultures maraichères, arboricoles et viticoles représentent une part importante de l'économie et autant d'axes de développement pour la PME qui a précisément opté pour une installation dans le Vaucluse afin de mailler au mieux cette partie du territoire, le département étant proche d'axes routiers et au centre de trois régions viticoles que sont la Provence, le Languedoc-Roussillon et la Vallée du Rhône. La viticulture qui regarde Uzaje avec intérêt.

L'AOC Ventoux intéressée

Une installation dans le Sud qui s'inscrit par l'installation d'une unité proposant un tunnel de lavage par aspersion - pour les contenants donc - mobilisant un investissement de 1 million d'euros. Et qui s'est implantée, intelligemment, au sein du Marché d'Intérêt National. Une installation qui a déjà convaincu la Ville d'Avignon ainsi que la société de restauration collective Terres de cuisine. « Nous démarrons d'autres expérimentations avec d'autres acteurs », révèle Emmanuel Auberger. Le président-fondateur de la PME prévoit déjà l'installation d'une seconde unité d'ici 2023, dédiée en revanche au lavage par immersion, ce qui ne laisse pas indifférents certains acteurs de la viticulture - comme l'AOC Ventoux - qui n'ont pas manqué de faire connaître leur intérêt. D'autres entreprises, dont la conserverie artisanale Local en Bocal ont également fait savoir leur intérêt.

« Ce qui est important pour nous c'est de convaincre d'autres acteurs. Nous avons pris un risque en nous installant sans avoir une activité pleine, mais il est de notre rôle de prendre ce risque », explique Emmanuel Auberger.

Une R&D pour fortifier l'innovation

S'il n'est pas question d'innovation technologique, il est tout de même question d'innovation, Uzaje ayant travaillé sur la modernisation des machines de lavage. « Nous les faisons passer à l'électrique alors qu'elles fonctionnaient au gaz », détaille Emmanuel Auberger qui précise que les tunnels de lavage par aspersion équipent, notamment, les paquebots de croisières. « Nous faisons en sorte d'adapter les machines aux besoins. Plus nous avançons, plus nous faisons de R&D ». Une activité de recherche et développement qui a, elle-même, bénéficié d'un investissement de 1 million d'euros, portant sur la qualité de lavage des contenants très sale, le grattage des étiquettes, le design des contenants réemployables, la conception de meubles de collecte...

Des régions plus favorables que d'autres

Uzaje qui prévoit - grâce notamment au tour de table conclu en janvier dernier - d'accélérer dans son maillage du territoire hexagonal en installant 8 centres en France. Probablement en passant prioritairement par des régions et villes très appétentes sur le sujet, comme l'Alsace, les Hauts-de-France, Lyon, Nantes, Bordeaux ou Toulouse. L'objectif est de créer, d'ici 2025, 250 emplois pour un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros, grâce au traitement de 300 millions d'emballages.

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