Grâce à la crise, Sportbak change de braquet et s’ouvre de nouveaux marchés

Jusqu’alors spécialisée dans la récupération de données sportives pour les amateurs de football en salle, la jeune entreprise implantée à Marseille a fait de la pause forcée l’occasion de revoir son business-modèle, effectuant un pivot qui lui permet désormais de s’adresser aux gérants de salle et aux joueurs via une plateforme et une appli proposant un plus large panel de services. Ce qui lui laisse entrevoir la possibilité de cibler aussi de nouveaux segments.
(Crédits : DR)

Comme beaucoup d'entreprises, Sportbak a subi la crise et la suspension de toute activité sportive comme le synonyme d'une perte de chiffre d'affaires et la possibilité de ne pas se relever de ce coup d'arrêt aussi subit que long. Une période délicate a plein d'égards mais qui a poussé l'entreprise à se pencher sur son business-modèle.

Pour rappel, jusqu'alors Sportbak était spécialisée dans la récupération de données pour les amateurs de foot en salle, grâce notamment à sa chevillière connectée et aux capteurs disposés sur le ballon. Une solution que la PME innovante avait commencé à déployer dans divers centres en France et à l'étranger.

Création d'un réseau social

Ça, c'était avant. Avant que la crise stoppe le déploiement commercial et oblige Sportbak a s'interroger sur sa façon d'adresser sa cible, le joueur.

« Nous nous sommes rendus compte que nous fournissions un produit statistique avec l'ambition de professionnaliser les amateurs, sauf que nous ne répondions pas à tous les besoins des pratiquants », raconte Gabriel Cohen, son dirigeant.

Un constat qui, de fait, oblige Sportbak à pivoter et à aller beaucoup plus loin. « Nous avons décidé de couvrir l'ensemble des besoins d'un gestionnaire de centre comme du joueur », ajoute Gabriel Cohen.

Ainsi est née une application dédiée, qui fonctionne à l'image d'un réseau social. Le joueur peut ainsi effectuer une réservation en amont, recevoir ses données après-match, revisionner celui-ci, échanger avec d'autres joueurs, avec ses supporteurs... « Nous avons créé un réseau social du sport indoor. Nous voulons donner les outils de professionnels aux amateurs », résume Gabriel Cohen, rappelant que ¼ des deux millions de pratiquants du sport indoor jouent en championnat et que l'application permet également ce suivi.

Mais Sportbak s'adresse désormais aussi au gestionnaire de centre en lui fournissant un outil qui lui facilite le suivi quotidien et, surtout, le digitalise. Cette plateforme permet de gérer les réservations de salle, entre autres, mais aussi de pousser des notifications aux joueurs, ses « supporters ». Une facilitation qui offre un gain de temps et d'efficacité et qui comble un besoin qui n'était, jusqu'à présent, pas servi.

S'ouvrir de nouveaux marchés

Ce pivot - on pourrait presque dire ce bond en avant - ouvre forcément de nouvelles perspectives à la jeune entreprise, ne serait-ce que par le champ plus large qu'elle couvre, mais aussi parce que d'autres sports indoor lui font des appels du pied, tels le paddle ou le squash.

« Soit on ne faisait rien, soit on changeait tout », indique Gabriel Cohen. « Nous nous sommes ouverts de nouveaux marchés grâce à cet environnement digital complet que nous proposons. Nous voulons continuer à servir la communauté de joueurs indoor », insiste bien le dirigeant qui affiche son ambition principale, devenir l'outil principal de tout pratiquant ».

Des perspectives de croissance qui viennent saluer le travail de réflexion et de remise à plat effectué par l'entreprise, laquelle a su convaincre ses investisseurs historiques - Région Sud Investissement, Jump Ventures, Alumni Business Angels, NetAngels et KapInno - de la suivre dans la nouvelle aventure. Gabriel Cohen salue également l'aide de BNP et de Bpifrance qui ont également soutenu le projet de pivot. « Sans nos investisseurs, l'aventure serait terminée ». 500.000 euros ont été investis dans le développement de la plateforme et de l'application disponible sur Android et iOS. Des recrutements ont même été effectués, l'équipe passant de 10 à 14 salariés.

Les perspectives de croissance se portent aussi vers l'étranger, là où Sportbak a déjà posé des briques, aux Etats-Unis principalement, mais également en Belgique, au Luxembourg, dans les DOMTOM et en Asie. « Notre objectif est de démocratiser l'usage » et d'équiper 300 centres en France et à l'étranger pointe Gabriel Cohen qui envisage un chiffre d'affaires à 240.000 euros pour l'exercice en cours et à 1,4 million d'euros en 2022.

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