Wiziboat veut entrer en bourse pour naviguer vers l’international

Industrialiser les process, améliorer l’expérience client et développer l’export, tels sont les objectifs affichés de la jeune pousse basée à Cannes, spécialiste du bateau partagé en libre-service et dont l’introduction sur le marché Euronext Access est programmée en juin.
(Crédits : DR)

Le compte à rebours est lancé. Dans quelques semaines, Wiziboat devrait franchir le Rubicon et procéder à son introduction en bourse sur le marché Euronext Access. Une étape capitale pour la jeune pousse implantée à Cannes et fondée par Pierre Olivier Bidault-Sire qui espère ainsi lever 2 millions d'euros. L'objectif : soutenir le déploiement d'une offre qui ambitionne de révolutionner la navigation de plaisance et les loisirs nautiques.

Il faut dire qu'en appliquant le concept de l'autopartage au monde du nautisme, l'entreprise née en 2017 vient bousculer un secteur un brin conservateur, et créer une nouvelle chaîne de valeur en permettant aux concessionnaires de bateaux d'accompagner et de répondre à l'évolution des consommateurs qui, dans le nautisme comme ailleurs, préfèrent désormais l'usage à l'achat. "Nous nous sommes aperçus que les contraintes associées à la propriété d'un bateau, au coût souvent prohibitif, l'emportaient sur le plaisir, et que la solution consistait à privilégier une consommation simple à l'usage, orientée loisirs et en totale liberté", explique le dirigeant, lui-même importateur-distributeur de bateaux à moteur.

Fluidifier et démocratiser l'accès au nautisme

Ainsi est née Wiziboat, une application permettant aux abonnés de réserver en ligne un bateau à la journée auprès de concessionnaires partenaires et de réaliser de façon autonome le check-in, le démarrage du bateau et le check out à la restitution. Soit, une offre de location de courte durée de bateaux partagés en libre-service testée durant trois saisons afin de valider le modèle économique, commercial et technologique dont le parti-pris 100% numérique vise à fluidifier l'accès au nautisme.

"A ce jour, nous avons acquis plus de 260 abonnés et visons le triple à la fin de cette saison". Une clientèle composée au départ "des déçus de la navigation en propriété" à laquelle se sont ajoutés au fil des étés "ceux qui avaient envie de naviguer mais qui étaient freinés par les barrières de prix, de formation" (celle-ci étant comprise dans certaines offres) et désormais "ceux qui n'y avaient jamais pensé et qui s'y mettent". "Nous sommes sortis du marché unique de la plaisance pour entrer dans celui des loisirs de plein air, infiniment plus large".

Développements techniques et déploiement géographique

Présente dans 21 bases en France, Wiziboat dispose d'une flotte d'une soixantaine de bateaux en Méditerranée, sur la façade Atlantique ainsi qu'en eaux intérieures. Tous sont équipés de boitier permettant le suivi en temps réel de la position pendant la navigation ainsi que d'un système d'alerte en cas de situations non normées. "Notre objectif est de proposer 50 bases et 150 bateaux d'ici à deux ans", reprend le dirigeant. Qui envisage, dès septembre, de larguer les amarres vers l'international. "Nous sommes techniquement prêts pour démarcher les marchés exports, en particulier l'Angleterre, l'Allemagne et l'Autriche qui comptent beaucoup de plans d'eau, et évidemment l'Espagne, l'Italie et le Portugal".

Le deuxième objectif de la jeune pousse est technologique. "Il s'agit de transformer l'appli dédiée à l'utilisateur en aide à la navigation, un peu comme un GPS intelligent". L'idée, ici, étant "de faire monter en compétence nos abonnés", lesquels pourront également intégrer une Wizischool que l'entreprise prévoit de déployer sur chacune de ses bases en collaboration avec ses partenaires concessionnaires. Enfin, "il nous faut travailler l'industrialisation et la rationalisation de nos process afin de proposer une offre structurée" capable d'accompagner la montée en charge. Laquelle supposera d'enrichir l'effectif et de le porter de 12 à 17 personnes d'ici à la fin de l'année.

Le choix de la bourse

Selon Pierre Olivier Bidault-Sire, le choix du financement par Euronext présente une triple valeur pour la jeune pousse. La possibilité d'abord à sa communauté de s'impliquer dans le développement de l'entreprise. "Beaucoup de nos abonnés ont fait part de leur envie d'accompagner notre projet, c'est une façon pour nous de leur ouvrir la porte." La visibilité ensuite qu'offre la période IPO (introduction en bourse ou Initial Public Offering). "C'est une communication naturelle importante ainsi qu'un gage de sérieux". Dernier avantage, argumente-t-il, "la possibilité pour les institutionnels de prendre des petits tickets sur lesquels ils peuvent se décider rapidement et sans l'engagement que suppose un investissement direct en capital". "Un super outil, conclut-il, malheureusement méconnu".

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