Fatec s'ambitionne en ETI de la gestion de flotte automobile

La PME basée à Marseille s'occupe des véhicules légers et industriels des entreprises qui externalisent ce service. Avec près de 100 000 véhicules et 160 clients, elle se reste un petit acteur du marché mais s'appuie sur une solide croissance. Pour atteindre ses objectifs de développement, digitalisation et contrat à international sont au programme.

Pour beaucoup d'entreprises, la gestion de flotte est un élément clef de leur organisation. Le sujet étant complexe et lourd, elles ont bien souvent recours à un intermédiaire pour s'en occuper. Un credo sur lequel se positionne Fatec. La société installée à Marseille compte aujourd'hui en gestion 77.000 véhicules. Elle devrait atteindre les 100.000 d'ici la fin de l'année. "Je suis très content d'arriver à ce seuil symbolique, mais il faut rester humble. Notre marché potentiel est de cinq millions de véhicules, nous ne sommes qu'un petit acteur", nuance Théophane Courau, président de Fatec.

Le discours est mesuré, mais loin d'être dénué d'ambition puisque le dirigeant veut voir Fatec devenir une ETI. Un long chemin pour la PME de 137 salariés. Fondée en 1993 en tant que filiale du courtier en assurance AON, elle est reprise par Théophane Courau en 2003 et devient donc indépendante. "Cela nous a permis de remettre la gestion de flotte au cœur de notre stratégie et de redonner une identité", explique-t-il. A l'époque, la structure ne compte que 43 salariés.

Gérer des flottes complexes

Presqu'une décennie plus tard, la société marseillaise connaît une croissance continue en témoigne l'évolution de ses effectifs. Mais aussi du chiffre d'affaires, passé en 2019 de 40 millions d'euros, à 60 millions d'euros en 2020 et qui devrait atteindre les 80 millions d'euros cette année. "Cela reste des chiffres, mais ils illustrent notre évolution", souligne Théophane Courau.

Fatec accompagne 160 clients de tous les secteurs confondus. Une diversité qui lui a parmi de connaître une bonne année 2020 malgré la crise sanitaire. Parmi ses grands comptes se trouvent la SNCF, Suez, Veolia, la Ville de Limoges ou encore Michelin. "Plus d'un tiers des sociétés du CAC 40 figurent parmi nos clients", se félicite l'entrepreneur. "Nous ciblons des entreprises ou collectivités qui ont une grande flotte et dont la gestion est complexe comme par exemple 250 véhicules de trois marques différentes et répartis sur dix sites. C'est là que nous apportons une plus-value", précise-t-il.

Il s'agit donc de s'occuper de la commande et du suivi des véhicules. "Nous proposons une palette de services et le client choisit. Nous lui disons ce qui nous semble être le mieux pour ses besoins, mais s'il préfère un constructeur nous suivons sa demande", développe Théophane Courau. Les nouvelles ou futures réglementations et le développement des énergies vertes font partie des questions qu'il faut savoir anticiper ou a minima savoir répondre. Les véhicules électriques devraient ainsi atteindre 7% de la flotte de Fatec, contre 1% en 2019.

Les retards de livraison en ligne de mire

En étant indépendant, Fatec n'est pas lié à une marque ou un financeur en particulier et peut donc choisir au mieux entre tous. "Nous avons aussi la spécificité par rapport à des gros acteurs de proposer des véhicules légers et industriel", défend le PDG. Vis-à-vis des autres indépendants, Fatec revendique être le seul à posséder un plateau technique qui permet de centraliser les demandes des clients.

Pour continuer à se développer, Théophane Courau mène depuis trois une accélération de la digitalisation de ses services. Ce sont 20 personnes qui travaillent depuis l'Estaque à la gestion de la data. Un moyen de donner une photo précise d'une flotte et de son usage afin de voir les leviers d'amélioration.

Un autre projet plus ambition est dans les tuyaux. Il s'attaque à un problème structurel du secteur, les retards dans la livraison. "Il y a plusieurs intervenants pour personnaliser chaque véhicule mais il n'y a aucune communication entre eux ce qui crée des dysfonctionnement", explose Théophane Courau. Une plateforme pour digitaliser le suivi est donc en cours de test, et ce pour toute l'année, auprès de deux constructeurs.

Expansion à l'international

Côté commercial, les projets sont à l'international pour accompagner les clients. Un premier contrat avait été noué en Suisse en 2019, un autre est prévu en Belgique en mai prochain. Des pays francophones mais qui ont leurs propres législations ce qui nécessite donc de s'adapter. "Nous voulons nous étendre à un autre pays limitrophe, mais nous avons besoin de nous rencontrer donc pour l'instant nous sommes dans l'attente", prévient Théophane Courau.

Des ambitions qui, au-delà de se matérialiser par un nouveau siège trois fois plus grands, se voient aussi dans la levée de capital du début d'année. Isatis Capital et Bpifrance ont misé quatre millions d'euros. Pour le dirigeant, l'objectif est clair : "Nous avons besoin d'associés qui ont déjà une certaine expérience pour nous épauler. Pour devenir une ETI nous allons chercher des partenaires".

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