L’hyper-local et la communication digitale, la stratégie du Matelas niçois pour concurrencer les leaders du marché

Près de trois mois après avoir lancé sa marque de literie made in Côte d’Aur, la Maison de la Mousse, implantée à Nice, veut faire la preuve du concept : vendre en proximité – pas plus loin que le périmètre régional – un produit fabriqué de façon raisonnée, c’est-à-dire à la commande. Positionnée comme alternative aux leaders du secteur qu’elle entend bien concurrencer, la marque niçoise déploie en parallèle une stratégie de communication décalée, axée réseaux sociaux et conseils pratiques du quotidien.
(Crédits : DR)

La Maison de la Mousse en 2021 n'a plus rien à voir avec la Maison de la Mousse version 2019. La reprise à cette date de cette institution un peu poussiéreuse, installée au cœur de Nice, par Julianne Costes et Julien Bounicaud lui a fait prendre un virage en accéléré, sans pour autant perdre les fondamentaux, bien au contraire. La Maison s'appuie toujours sur le savoir-faire artisanal tout en usant des codes du digital pour conforter son positionnement.

Si, sur le métier historique - celui de l'aménagement intérieur et extérieur à base de mousse et de tissu - le duo a modernisé l'approche, c'est le lancement en janvier 2021 de sa propre marque de literie qui constitue la première brique d'un plan de développement assez ambitieux.

En créant un matelas, fait de mousse à base de soja, originaire de Troyes, les autres matériaux étant également sourcés en France, la PME souhaite démontrer que les 100% local est tout à fait réalisable et qu'il est surtout une façon d'organiser un cercle vertueux, en poussant le soutien d'entreprises tricolores entre elles. Depuis janvier dernier, Le Matelas Niçois et ses dix modèles ont donc pris position sur le marché de la literie. Un marché ultra-concurrentiel que la PME aborde avec sa fraîcheur, son enthousiasme et... sa stratégie.

Des pop-up store pour mailler le territoire

Sur le mode de distribution, d'abord. En toute cohérence - durable, ça vaut aussi pour les kilomètres - Julianne Costes et Julien Bounicaud ont opté pour l'hyper-local. Comprendre le périmètre de la région Provence-Alpes Côte d'Azur. Et la proximité vaut en amont de l'acte d'achat : pour qui veut, il est possible d'aller tester le matelas au show-room niçois. A court terme, ce sera aussi possible via des pop-up stores. « Nous sommes Niçois mais nous voulons faire découvrir nos matelas un peu partout sur le territoire », indique Julien Bounicaud. Pas question pour l'heure de pousser plus les frontières du périmètre de distribution. « Nous maîtrisons le transport, les livraisons... Nous voulons maintenir les prix de façon cohérente ».

La proximité, c'est aussi le lien très direct avec le fabricant. Au point d'avoir créé une ligne téléphonique direct et une ligne WhatsApp, dédiée. « Cela nous permet de répondre directement aux questions » et de jouer beaucoup sur la corde du service agile et facile. « Nous voulons un service client avec un avant et un après-vente parfaits », dit Julien Bounicaud. Dix matelas ont été commandés durant le mois de mars. L'objectif étant d'atteindre un rythme de 30 matelas mensuels.

Du bon usage « décalé » des réseaux sociaux

Mais pour faire connaître ce Matelas niçois, il faut communiquer. Sans bénéficier, pour le faire, du même budget dédié que les leaders du secteur. Ce qui demande de l'inventivité. Outre une campagne radio locale et de l'affichage c'est du côté des réseaux, notamment des réseaux sociaux que je joue la différenciation. Avec Le Drap Français, basé dans le Vosges, un jeu concours a été mis en place. Le 1er avril, lendemain de l'annonce du troisième confinement, c'est sur les réseaux sociaux que Julien Bounicaud et Julianne Costes proposaient d'offrir un Matelas niçois à Emmanuel Macron, « pour prendre soin de son sommeil ». Sans réponse pour l'heure de l'Elysée... Des partenariats avec des influenceurs vont également être concrétisés. Pour continuer d'agréger et faire vivre une communauté axée 100% naturel, le Matelas Niçois distille aussi, via les réseaux sociaux, des infos utiles tous les vendredis et des conseils « Les tips de Mamie », le dimanche.

Accroître l'activité sellerie

En parallèle, la Maison de la Mousse poursuit le développement de son autre marque, la Maison du bois, lancée il y a moins d'un an. Une activité qui croît, notamment auprès des résidences hôtelières de la région. Le segment du bureau est venu aussi chercher le savoir-faire de la PME niçoise pour le meublement d'une cantine d'entreprise située au Mans. Pour assurer la croissance, le recrutement de deux menuisiers est en cours afin de compléter l'équipe actuelle, constituée de trois professionnels. Et l'atelier, acquis l'an dernier, pousse même les murs, passant de 300 à 500 m2.

Quant à la Maison de la Mousse et son activité ameublement, elle est actuellement extrêmement sollicitée par les plages, prêtes à entamer la saison estivale.

« Nous aimerions booster l'activité de sellerie bateau, nous pensons que le potentiel existe », souligne Julien Bounicaud. L'idée, déjà évoquée l'an dernier, de création de sa propre marque de décoration, prend forme. Elle pourrait être suivie d'une marque de mobilier. « Nous avons des envies de tables, de canapés, de bureaux... ». La PME, qui emploie 6 personnes ainsi que deux alternants, table sur un chiffre d'affaires de 600 000 euros pour l'exercice en cours, contre 300 000 euros en 2020.

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