Garder les aliments frais, l'atout d'Areco pour devenir une ETI

Née il y a vingt ans, la PME basée à Grasse, exploite le principe d'humidification de l'air pour maintenir fruits et légumes frais. Une spécialisation qui lui a ouvert les portes de l'international, mais qui lui permet aussi de jouer un rôle dans la transition alimentaire.
(Crédits : DR)

Lorsqu'elle voit le jour en 1998, Areco arrive sur le marché avec un procédé - la nébulisation - empruntée à l'industrie. Différent de la brumisation, laquelle consiste à projeter des gouttes d'eau par l'intermédiaire de buses, la nébulisation humidifie l'air ambiant afin de maintenir les produits dans un taux d'humidité qui va bien.

Développée par le centre IMRA Europe, appartenant au groupe Toyota, ce procédé est développé exclusivement par Areco, ce qui donne immédiatement à la petite entreprise, une longueur d'avance. Si elle équipe aujourd'hui 4 000 magasins, elle ne se cantonne pas uniquement à fournir la grande distribution, mais continue via son pôle R&D à innover en matière de conservation optimisée des aliments. Celle qui détient 23 brevets, a mis au point, entre autres, un module de conservation des herbes fraîches qui optimise le taux d'hydratation et permet ainsi de prolonger la durée de mise en rayon. Et c'est aussi ce système de refroidissement par contact, sans flux asséchant, qui équipe les meubles frigorifiques, que la législation a voulu équipés de portes, ce qui a pour conséquence d'augmenter la température de ces meubles, de 2 à 5°. Les plaques viennent "annuler" en quelque sorte cette hausse qui entraînerait une dégradation plus rapide des produits frais.

 Acteur de la transition alimentaire

"Nous ne voulons plus être uniquement des prestataires de service en nébulisation", indique Michel Gschwind, le co-fondateur d'Areco. De fait, la PME veut apporter son expertise dans ce que l'on appelle la transition alimentaire. C'est-à-dire fournir services et conseils à ses clients afin d'éviter le gaspillage notamment. En partenariat avec l'INRIA de Sophia-Antipolis, les images des aliments sont analysées afin "demain, d'être capable d'analyser leur fraîcheur" et ce, grâce à l'IA, ce qui in fine, apporte un service enrichi à la grande distribution, celui d'une gestion intelligente, qui permet par exemple une mesure de stock automatique. "Notre rôle est d'aider les responsables des rayons de fruits et légumes frais à moduler et gérer leurs besoins", poursuit Michel Gschwind. Mais c'est aussi aider le consommateur à opter pour des produits frais. Ça, c'est le rôle d'Addachef, une tablette tactile installée en rayon et qui dispense saisonnalité, informations nutritionnelles, modes d'emploi ainsi que des recettes, imprimables en magasin.

Export renforcé

De son savoir-faire, Areco en fait une vraie valeur d'exportation. Dès 2004, c'est le Chili qui ouvre le bal des présences à l'international. En 2011, cap vers le Brésil, les Etats-Unis et la Russie. Cette année, choisie par la chaîne Woolworths, la PME fait ses premiers pas en Australie. Elle est également présente en Nouvelle-Zélande, en Belgique, en Italie, en Espagne, en Afrique et dans l'Océan Indien. L'Allemagne représente par ailleurs un marché prioritaire. Le Japon est attentivement regardé, "maintenant que nous sommes présents du côté de l'Asie nous sommes dans le même fuseau horaire". Surtout, Michel Gscwind insiste sur les embauches qui se font, à l'export, en local, obligatoirement puisque "nous développons une technologie spécifique". Au total, la part à l'international représente 17 %.

Mais si Areco devrait partir à la conquête de 2 à 3 nouveaux pays chaque année, son vrai défi consiste à atteindre un objectif ambitieux, celui de devenir un ETI. Pour cela, l'entreprise azuréenne a intégré l'accélérateur Bpifrance dédié, après avoir été accompagnée par Rising Sud, l'agence de développement à l'export porté par la Région Sud. "Nous travaillons sur des modèles de développement qui ne nécessitent pas trop de fonds", précise Michel Gschwind, qui a comme horizon, 2023. Pour l'heure, Areco emploie 110 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 15 M€. Lequel devrait atteindre 20 M€ en 2021 pour un effectif de 150 personnes.

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