Le Secret naturel fait son beurre dans le monde des cosmétiques

Installée à Bollène, cette PME commercialise des produits cosmétiques bio issus des quatre coins du globe avec un produit phare : les beurres végétaux. Après 17 ans d’activité, elle veut continuer à étoffer sa gamme, ce qui nécessite de solides relations avec les fournisseurs d’ingrédients souvent rares.
(Crédits : DR)

C'est un voyage entrepreneurial qui commence à Bollène, en 2002. Janine Blanchard et André Arnaud connaissent bien le domaine des huiles végétales pour y avoir travaillé. Ils ont envie d'aller plus loin et de passer de l'ingrédient au produit fini. D'autant qu'à cette époque émerge un marché des cosmétiques bio, avec des clients plus nombreux, des fournisseurs qui se professionnalisent et une gamme de produits et de notes aromatiques qui s'étoffe.

Rapidement, l'entreprise alors composée de 3 à 4 salariés se dote d'un outil de production : une usine de 1000 m² à Bollène - contre 1 700 m² depuis peu - de laquelle sortent des produits cosmétiques à base d'huiles, des savons bio essentiellement, avec une coloration encore très provençale.

De la Provence à l'Inde, en passant par l'Afrique ou l'Amérique du Sud

C'est seulement ensuite que Le Secret naturel dégote le produit qui deviendra son cœur de métier et dopera son activité : les beurres végétaux. "Ce sont des produits très concentrés, sans eau et sans conservateur. Ils ont une très forte valeur ajoutée", explique Janine Blanchard. Et parmi les ingrédients fréquemment utilisés dans ces beurres : le karité. "Il est agréable à travailler. On peut le faire fondre pour le mélanger à des huiles végétales, essentielles, à des actifs ou avec d'autres beurres". Un premier pas qui conduit la PME à développer sa gamme de beurres en transformant des huiles comme celle d'olive. "On obtient ainsi des beurres végétaux avec des couleurs et des odeurs spécifiques".

Mais surtout, le karité venu d'Afrique initie un nouveau positionnement pour l'entreprise. L'idée est alors de proposer un tour du monde des cosmétiques, avec pour chaque gamme une destination. Ainsi, l'Amérique du Sud apporte le peps et les couleurs de l'ibiscus, des beurres de mangue et de cacao. Le Moyen-Orient offre du lait de chamelle, de la pierre d'alun ou encore du savon d'Alep. "Nous proposons aussi des produits autour de la médecine ayurvédique en Inde". Parmi eux, le beurre de sal issu d'un arbre, le sal, sous lequel serait né Bouddha. "Le bois est utilisé pour la charpente, la résine pour les encens et les graines servent à faire de la graisse végétale pour l'alimentation et les cosmétiques".

Antériorité et engagement environnemental

Des produits que l'entreprise proposait au tout début dans son magasin d'usine, avant de choisir de privilégier la distribution par des intermédiaires : "des plateformes, des centrales d'achat comme Biocoop. Nous travaillons beaucoup par regroupements de magasins".

En 2018, elle réalise un chiffre d'affaire de 1,2 million d'euros dont 20 % à l'export. "Essentiellement en Europe du Nord, avec quelques clients en Asie et au Moyen-Orient " Et pour compter à l'international, elle s'appuie sur trois atouts : son positionnement dans le Sud de la France, son antériorité - "Nous sommes dans les cosmétiques bio depuis 17 ans. Cela rassure" - mais aussi sur ses certifications bio, de plus en plus demandées. Une démarche écologique qu'elle pousse jusqu'à ses emballages. "Ils sont recyclables et, de plus en plus, faits de matières recyclées. Nous avons aussi commencé à remplacer nos emballages plastiques pour le savon par du papier". Autant d'éléments qui encouragent la demande.

Des relations de confiance avec les fournisseurs

Côté offre, il faut veiller à disposer de suffisamment de matières premières, ce qui n'est pas toujours aisé lorsque celles-ci sont rares et de plus en plus sollicitées. Pour cela, l'entreprise a noué depuis longtemps des liens de confiance avec ses fournisseurs. "Nous privilégions ceux de longue date qui sont prêts à retenir des produits pour nous. De plus, nous connaissons bien les produits que nous utilisons, ce qui facilite la formulation. Et cela évite de changer de systèmes de certification".

Des relations solides forgées au fil des années, une reconnaissance auprès de sa clientèle, une équipe d'une douzaine de salariés : voilà ce que Le Secret naturel est parvenue à construire en dix-sept ans de vie. "Désormais, nous sommes dans une phase au cours de laquelle nous devons nous faire connaître encore davantage". Et de miser pour cela sur le bouche à oreille mais pas seulement. "Nous avons un compte Instagram pour avoir un contact plus proche avec les clients et nous faisons un peu de publicité. Il faut garder une place dans la concurrence".

Et cela passera aussi par une proposition continue de produits nouveaux et originaux. "Nous allons continuer avec les destinations déjà établies pour le moment. Et l'an prochain, nous apporterons une nouvelle plante venue d'un autre territoire. Il s'agira d'un beurre végétal un peu particulier pour le visage".

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Commentaire 1
à écrit le 11/07/2019 à 12:22
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Bonjour. En pleine creation d entreprise a base de beurre de karite j aimerais me mettre en relation avec le groupe qui a ecrit cet article. Comment dois je faire? Merci

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