Comment la 5ème librairie indépendante de France veut retrouver le chemin de la croissance

Elle a connu le succès puis l'épreuve du redressement. L'arrivée d'un nouveau propriétaire doit mener Le Bleuet vers la stabilité économique. Un challenge pour celle qui est installée non pas dans une métropole ou une grande agglomération mais dans un village des Alpes de Haute-Provence, à Banon.

Une entreprise est toujours synonyme d'aventure. Cependant, certaines plus que d'autres. Et celle du Bleuet est une histoire à plusieurs chapitres. Qui commence avec l'essor que lui donne son fondateur Joël Gatefossé. De librairie de village, elle devient l'une des premières librairies indépendantes de France, véritable caverne d'Ali-Baba avec plus 120 000 livres dont des références nationales pointues et un bâtiment de plusieurs niveaux, attirant une clientèle régionale en provenance des Alpes-Maritimes, du Languedoc-Roussillon ou même de la Drôme. Un succès qui donne l'idée à son propriétaire de lancer un service de vente en ligne, persuadé de transformer l'essai de la fréquentation physique en achats "virtuels". Sauf que ne concurrence pas Amazon qui veut.

"Effet barbecue"

Malgré un investissement de 5 M€, le projet - qui a nécessité l'acquisition d'un entrepôt de 3 000 m2 - ne déclenche pas l'engouement escompté. Surtout, cet échec de diversification entraîne la librairie elle-même dans les ennuis financiers et juridiques. Le Bleuet - reprise à la barre du Tribunal de commerce - ouvre son second chapitre avec de nouveaux propriétaires. Qui ont passé la barre depuis quelques mois, à un nouveau capitaine. "Nous suivions les péripéties de la librairie depuis Lyon où nous vivions" expliquent Marc et Isabelle Gaucherand dont la stratégie de relance s'appuie sur... ce qui a fait le succès de la librairie. "Nous voulons redonner son identité au Bleuet, en refaire un lieu où l'on vient vivre une expérience forte". Car il y a dans le Bleuet, "quelque chose du concept store".

Ce qui signifie créer des événements capables d'attirer divers types de clientèle. "Notre proposition c'est de faire vivre un effet live en chair et en os, les clients ont besoin de vivre une expérience qui n'est pas numérique. Notre alternative forte est de dire qu'il n'y a pas que des livres sur les rayonnages". Sont prévues pour la période estivale, les siestes littéraires et les nocturnes.

Stabiliser

Pour autant, pas question de ne pas conserver la vente par Internet, "qui permet de conserver le lien et de correspondre avec nos clients", explique Marc Gaucherand. "Mais ce n'est pas la première brique de notre stratégie". Si Le Bleuet a réalisé jusqu'à 2,6 M€ de chiffre d'affaires, il génère actuellement 1,3 M€. L'objectif en la matière n'est pas forcément de viser les chiffres d'antan - surtout que "la crise et Amazon sont passés par là" considère Marc Gaucherand - mais de continuer à stabiliser une entreprise qui emploie 11 personnes et dont l'une des particularités est d'être ouverte 365 jours par an. Dans les projets en cours de développement, l'un des plus avancés est celui de l'acquisition du bâtiment qui héberge Le Bleuet, les négociations étant en cours.

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