Comment Eurodia conjugue croissance et éco-conception

Fondée sur l’éco-responsabilité, la démarche adoptée par le groupe basé dans le Vaucluse et spécialisé dans la fourniture de solutions process, lui permet de se démarquer de ses concurrents. Voire même de s’offrir une place de leader mondial sur certains segments de marché.

Il est l'un des lauréats 2016 des trophées "Nova Terra", ce projet porté entre autres par la Région et l'Ademe et qui vise à assurer le développement économique durable du sud Lubéron et du Val de Durance. Une récompense qui vient couronner tout un positionnement en matière d'éco-conception. Les technologies propres ne sont en effet pas un vain mot pour celui qui "consacre 15% de son budget de fonctionnement à la R&D", explique Mathieu Bailly, directeur général délégué de la division commerciale. Electrodialyse, filtration membranaire, échange d'ions, chromatographie : les solutions de ce spécialiste de la purification des fluides conduisent en effet à "une minimisation des effluents et de la consommation d'eau".  Une démarche transversale dans ses quatre domaines d'activités, synonyme de nouveau modèle économique et de position différenciante par rapport à ses concurrents. Stratégie apparemment porteuse puisqu'Eurodia a réalisé 35 M€ de chiffre d'affaires en 2014, à 80 % hors de l'Hexagone. Et cela grâce à une politique d'implantation portée vers l'international, puisque le groupe est présent aux Etats-Unis via sa filiale Ameridia, en Russie et plus récemment au Brésil.

Premiers démonstrateurs pour le CDI

Elle occupe de fait une place importante sur le marché de ses deux secteurs historiques, et notamment sur le fractionnement et la valorisation des lactosérums (utilisé dans la production d'alimentation infantile, NDLR), représentant à elle seule 40 % du chiffre d'affaires du groupe. "La PME de 70 salariés que nous sommes se pose en leader en la matière, puisque nous assurons 70 % de la production mondiale de lactosérum déminéralisé haute qualité", poursuit le directeur général délégué. Idem pour la purification des sucres, pesant 25 à 30 % du chiffre d'affaires. Cette activité devrait connaître à moyen terme un regain de croissance à la faveur d'une prise de participation, en 2015, de la start-up canadienne Enpar Technology Inc. Laquelle se pose en spécialiste d'une nouvelle technologie électrochimique complémentaire de celles d'Eurodia nommée CDI, ou capacitive deionization. Une nouvelle corde à l'arc de la PME vauclusienne.

"Le CDI vise à purifier les sucres sans libérer d'effluents... Nous allons industrialiser ce procédé. Les premiers démonstrateurs sont développés en ce moment, nous visons une commercialisation en 2017".

Techniques inédites dans le traitement du vin

Eurodia complète ce panel d'activités historiques avec deux autres, organisées, elles, en divisions. Besoin de visibilité et d'identification oblige.

"Sur les vins, via Oenodia, nous sommes extrêmement innovants. On s'inscrit dans une démarche du traitement soustractif, quand toutes les techniques de nos concurrents consistent quant à elles à utiliser des additifs à effet inhibiteur. Aujourd'hui, nous traitons 4 à 5 % de la production mondiale du vin. Un chiffre faible compte tenu de nos objectifs de départ, qui se situaient plutôt à 10-15 %".

Mais l'évolution est exponentielle pour Oenodia, qui se trouve en position forte en France, en Espagne et en Italie. Elle s'est également implantée aux USA, avec un bureau et un atelier en Californie, dans la Napa Valley... Une implantation stratégique qui lui permet de regarder également en direction de l'Amérique du Sud.

"Nous pensons donc atteindre cet objectif de 10 à 15 % d'ici 10 ans".

Chemistria, division dédiée à la chimie du renouvelable, pèse enfin entre 10 et 15 % de l'activité du groupe. Un résultat plus faible, lié non seulement au nombre d'acteurs sur le marché de la chimie du renouvelable, mais aussi à l'utilisation encore centrale du pétrole dans l'industrie des plastiques. "De ce fait, la chimie du renouvelable apparaît toujours comme un secteur qui se cherche. Malgré tout, nous nous différencions là encore par nos technologies", conclut Mathieu Bailly.

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