La chocolaterie de Puyricard poursuit ses invectives hors des frontières, afin d'augmenter sa part d'activité à l'export, avoisinant toujours les 2 %. Un travail de longue haleine, si l'on en croit Solène Roelandts, directrice commerciale et marketing. Et surtout, délicat : exporter un produit tel que le chocolat n'apparaît pas comme une mince affaire. La prudence s'impose alors comme le maître mot.

"Nous avons des pistes, mais nous souhaitons avant tout protéger notre produit et faire en sorte qu'il arrive dans les meilleures conditions dans les pays destinataires et surtout chez le client final. Tous les pays n'ont pas la même notion de produit frais et fragile, c'est pourquoi nous prenons le temps de trouver des partenaires de qualité qui comprennent nos produits et notre histoire".

Les pistes, ce sont déjà trois zones ciblées par cette entreprise familiale : le Canada, Singapour et les pays nordiques.

"Au Canada, nous passerions par des distributeurs. A Singapour, par des acteurs de l'hôtellerie qui destineraient nos chocolats à être des cadeaux en chambre. Enfin, dans les pays nordiques, nous établirions des partenariats avec des épiceries fines, spécialisées dans les produits bio et de qualité. Un type de boutique très prisé en Europe du Nord".

De premiers contacts ont donc été établis, en attente de concrétisation.

Diversification de la gamme

Pour l'heure, la chocolaterie réalise donc l'essentiel de son chiffre d'affaires sur le territoire hexagonal, soit un prévisionnel de 9 M€ pour cette année. Avec une capacité de production de bonbons de chocolat variant selon les saisons, de 200 kg par semaine en été à 2 000 kg par jour en hiver. Et une centaine de variétés fabriquées par 25 chocolatiers permanents à l'année.

"Nous sommes une centaine de salariés en CDI, 126 personnes en ETP à l'année et 350 pour la période de Noël. La gestion de l'intégration de saisonniers est un réel savoir-faire. Chaque salarié permanent de l'entreprise devient un manager pour la saison et encadre une équipe".

La maison Puyricard s'emploie également dans la diversification de sa gamme. Parmi ces derniers, "les tablettes Pure Origine, le rocher en bouchée, qui est notre dernier-né et trois nouveaux parfums de glace pour le 15 juillet : macaron, praliné et chocolat noir, ce dernier retravaillé". Et des éphémères introduits tout au long de l'année. L'ensemble de la production est distribué à travers les points de vente de la marque, soit 15 boutiques en propre, 4 franchises, mais aussi sur trois sites internet.

Fi de la pâtisserie

L'épisode Riederer est donc bel et bien derrière...

"Nous l'avions acheté par cœur et non par raison. C'était une entreprise comme la nôtre, avec une belle image et un nom connu qui faisait de la bonne pâtisserie. Ce rachat nous permettait de faire une croissance externe et intégrer la pâtisserie, projet que nous avions depuis un moment. Mais nous avons racheté beaucoup de problèmes et peu de possibilités, le dossier était pipé, notamment le magasin de Palette qui représentait 70 % de leur chiffre d'affaires, que nous devions avoir dans le rachat. Or, cela n'a pas été le cas... nous avons dû liquider à contre cœur".

La maison Puyricard reste donc à ce jour concentré sur son cœur de métier... Un marché du chocolat en très légère progression en volume depuis des années.

"80 % est détenu par les industriels et distribué en GMS. Pourtant d'année en année, les artisans chocolatiers grappillent de petites parts de marché en présentant de nouveaux produits. Et surtout de la qualité".