Numvision contre les Goliaths du Cloud

Basée à La Ciotat, la start-up vient d’obtenir un nouveau brevet pour sa solution logicielle phare, NumSync. Celle-ci vise au partage, à la synchronisation et à la sauvegarde de données à travers le cloud storage, à l’instar de ce que proposent les Google et autres Microsoft. Quand David s’invite dans le gotha des Goliaths…

Elle affiche clairement ses ambitions : jouer dans la cour des (très) grands. L'entreprise basée à La Ciotat et éditeur de solutions logicielles appliquée au BtoB, entend jouer des coudes avec sa solution, la nouvellement brevetée NumSync. Dans le détail, il s'agit d'une solution de synchronisation, de partage et de sauvegarde de fichiers via le cloud computing.

Avec NumSync, Numvision concurrence de fait directement les géants américains que sont les Google, Microsoft et autres Dropbox. La solution made in France a ses atouts : elle conjugue tout à la fois traçabilité complète des mouvements de fichiers et synchronisation de données allant jusqu'à plusieurs dizaines de Go, en tenant compte de l'arborescence du poste utilisateur. Mais la valeur ajoutée majeure de NumSync, c'est son adaptabilité, explique Laeticia Pelissier, présidente de Numvision : "le monde du cloud s'est fortement développé depuis 3 ans. Nous avons donc créé, pour les entreprises, un outil qui leur apporte une plateforme pouvant s'installer où elles veulent, sur n'importe quelle infrastructure. Ce peut être directement chez le client final (on parle alors de "on-premises"),  ou encore en mode cloud. A savoir qu'aujourd'hui, nos concurrents imposent leur cloud. La seule autre alternative proposée par ces derniers passant par l'open source, qui demande énormément de travail humain au client".

 "Du vrai cloud privé"

NumSync offre donc aux entreprises une alternative intéressante, puisqu'elle permet aux données d'être hébergées en France. En cela, Numvision, labellisée entreprise innovante et soutenue par BPIfrance depuis 2009, se trouve en symbiose avec son cœur de métier, qui est de "proposer des solutions répondant à des besoins utilisateurs tout en privilégiant l'aspect sécurité. Certains géants américains, comme Dropbox, avancent que leur cloud est localisé en Allemagne. Mais où exactement en Allemagne ? On ne le sait pas... Ainsi, ce que proposons, c'est ni plus ni moins du vrai cloud privé", appuie la présidente. Pour se faire, Numvision s'est constitué un réseau d'une soixantaine de partenaires distributeurs, dont des hébergeurs, au travers desquels elle commercialise ses solutions logicielles.

Et le Cloud "à la française" semble séduire. Les investisseurs tout d'abord, qui à l'instar de BPIfrance, Veymont participations, Paris Business Angels ou Bouygues Telecom Initiatives - le groupe étant également client et distributeur - n'ont pas hésité à soutenir la start-up. Laquelle, qui prévoit cette année de doubler son chiffre d'affaires 2015, a bouclé, en 2014 et 2015, deux levées de fonds.  De quoi poursuivre le développement de ses solutions logicielles et approcher le marché des grands comptes. Parmi ses clients, France Télévisions, GPMR (Port de Rouen), les groupes CSTI et Rougier...

Des clients en Europe et en Tunisie

Et quid de l'international ?

"Notre politique à l'export, c'est de réaliser hors frontières ce que l'on a fait en France, avec des hébergeurs basés dans chaque pays cible. Mais nous n'avons pas encore pour l'instant la force de frappe pour mettre en place de tels réseaux à l'étranger, et nous nous contentons de répondre à la demande".

Ce qui permet toutefois d'avoir déjà des touches en Europe et en Tunisie... "Ainsi travaillons-nous avec des entreprises telles que Cisel en Suisse et Connectis en Belgique, auprès desquelles nous revendons la solution en marque blanche". La provençale dispose donc d'une belle marge de manœuvre en matière d'export de sa technologie. Le but, à plus long terme, sera donc "d'accélérer la communication à l'international et de ne pas se laisser arrêter par la distance".

Mais bien avant cela, 2016 sera avant tout l'année du développement d'une nouvelle solution logicielle, à même de compléter l'offre de Numvision. "Celle-ci portera sur l'édition en ligne, le travail collaboratif, et permettra donc de travailler sur un même document à plusieurs", conclut Laeticia Pelisser. Numvision concurrencerait directement Google Drive, le seul à proposer actuellement cette fonctionnalité.

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