La marque de haute-fantaisie Ley Nat fait le choix de la production raisonnée

Créée il y a dix ans à Cannes, la marque de bijoux s’est installée sur une niche, le marché de la haute-fantaisie. Si son modèle économique a initialement fait le choix d’une distribution BtoB, la crise sanitaire tout comme l’expansion du numérique lui font désormais privilégier une cible BtoC. Impliquée dans le Made in France, soutien de l’artisanat, l’entreprise a également fait le choix d’une production raisonnée.
(Crédits : DR)

En dix ans, tout marché connait des évolutions plus ou moins sensibles. Celui de la haute fantaisie est un segment particulier où les bijoux se situent entre haute joaillerie et fantaisie, privilégiant des matières premières de qualité et une fabrication artisanale. Un marché de niche où se positionnent quelques marques tricolores, dont Ley Nat.

C'est en 2014 que Nathalie Askayo, issue d'une famille de créateurs, fait le choix de la haute-fantaisie en créant Ley Nat. Installée à Cannes, son premier produit est un jonc, simple, inspiré d'un bijou familial. Il est rapidement rejoint par d'autres pièces, des bracelets reprenant des citations d'auteurs et poètes célèbres, notamment Victor Hugo. Une façon de donner à Ley Nat une identité propre et de se démarquer dans l'univers du bijou, où le consommateur ne fait pas toujours la différence entre fantaisie et haute-fantaisie.

S'adapter aux évolutions du marché

Ce que souligne d'ailleurs Nathalie Askayo. « Peu de consommateurs savent que la haute-fantaisie est soumise à une réglementation de la commission européenne, qui interdit par exemple, l'utilisation de certaines matières, comme le nickel ou le cadmium... Je délivre, pour chaque bijou, un certificat qui atteste du respect de cette réglementation » insiste la créatrice qui appuie aussi sur un autre élément, peu visible pour le consommateur final, les marques qui fabriquent réellement en France et celles qui font de l'assemblage. « Tous mes modèles naissent d'un dessin, déposé, breveté. Puis nous faisons une maquette et travaillons avec des usines, implantées en France ».

Si la méthode de fabrication demeure inchangée depuis dix ans, en revanche, la stratégie de distribution a évolué, poussée en cela par deux facteurs, l'émergence du numérique - qui contribue à rebattre les cartes du processus d'achat - ainsi que la crise sanitaire qui a clairement renforcé le rôle du numérique dans l'acte de consommation. Dès sa naissance, Ley Nat fait le choix de s'appuyer sur des réseaux installés et des grandes chaînes comme Le Printemps. Une façon d'acquérir rapidement une certaine visibilité et d'atteindre la clientèle cible. Mais le mouvement des Gilets jaunes et la crise sanitaire vont pousser la créatrice à modifier sa stratégie. En mars 2023, elle ouvre une boutique à Cannes, intégrant l'atelier artisanal où sont fabriqués les différents produits de ses collections. « Des boutiques-atelier où l'on peut modifier, personnaliser un bijou, cela n'existe pas sur la Côte d'Azur », assure Nathalie Askayo, qui insiste sur la distorsion de concurrence qui existe avec la Chine et la nécessité absolue de préserver le savoir-faire artisanal et ses différentes compétences.

Le fabriqué en France, un choix à défendre farouchement

Farouche défenseuse du fabriqué en France, Nathalie Askayo a maintes fois refusé de céder aux sirènes d'une fabrication à l'étranger, en Chine ou en Thaïlande. Et pour être encore davantage alignée avec les modes de consommation, la marque a opté pour une production raisonnée, c'est-à-dire préférant les petites séries et les capsules. En termes de positionnement et de communication, les réseaux sociaux viennent jouer tout leur rôle de mise en avant, venant conforter la stratégie en montrant notamment les coulisses de la création. « Il existe un véritable engagement dès que nous montrons l'atelier ou quand nous dévoilons les différentes étapes de fabrication ».

Et si on aborde souvent le sujet au travers des startupeuses et du financement de l'innovation, l'entreprenariat féminin continue de faire face à de nombreux challenges, ce que reconnaît aisément Nathalie Askayo. « Il est vrai que c'est compliqué de trouver sa place en tant que femme. Quand on est installée sur la Côte d'Azur - et pas à Paris - ça génère aussi un regard différent. Mais à force de travail et d'acharnement, on y arrive ».

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Azur Business Ley Nzt

Un décideur économique invité chaque semaine

Depuis novembre 2021La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique économique, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son analyse sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Céline Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef Méditerranée-Afrique du quotidien économique La Tribune.

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