Nice Climate Summit : les élus locaux, maillons clés des politiques environnementales

Réunis dans le cadre d’un débat lors du Nice Climate Summit, Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur, Flora Ghebali, fondatrice et co-présidente de Coalitions, Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia et Giuseppe Fossati, premier adjoint au maire d'Imperia en Italie, ont défendu les initiatives - essentielles - des acteurs locaux dans la lutte contre le dérèglement climatique. Chargés de porter sur le terrain les politiques nationales et européennes, les élus revendiquent en outre des coopérations transfrontières.
(Crédits : DR)

Dévoilés lors du Nice Climate Summit, les résultats du sondage La Tribune/Ifop sur l'acceptabilité des enjeux de la transition écologique font apparaître que huit Français sur 10 font confiance à leurs élus locaux pour relever ce défi. Une statistique qui conforte la philosophie de Christian Estrosi, maire de Nice, président de la Métropole Nice Côte d'Azur et président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour qui « les questions environnementales seront en grande partie résolues par le local ». L'assertion peut paraître contre-intuitive, puisque, par définition, les enjeux sont mondiaux. Mais si, au-delà de cet aspect planétaire, le cadre, en France, est d'abord celui des règlementations européennes et nationales, il n'en reste pas moins que ce sont les élus locaux qui le font vivre au quotidien. Au point que Christian Estrosi milite pour une décentralisation encore plus forte, puisqu'il l'assure : « Les collectivités font beaucoup d'efforts, tandis que l'Etat nous soutient à peine ».

Zéro plastique à Nice

Il a d'ailleurs profité du Nice Climate Summit pour annoncer une décision « unilatérale » : celle d'un Nice zéro plastique dès 2025.

« Une approche déjà appliquée pour la future centrale d'épuration des eaux, qui filtrera tous les microplastiques, incluse dans les appels d'offres et qui sera imposée aux cantines, aux restaurants, à la grande distribution... », détaille-t-il.

Sa volonté de s'affranchir, d'une certaine façon, de l'Etat central ne s'arrête pas là. S'il a invité des représentants des villes d'Alexandrie en Egypte et d'Abidjan en Côte d'Ivoire, ce n'est pas par hasard. Christian Estrosi veut mettre en œuvre des coopérations régionales et transfrontières, « qui ne transiteront plus par les Etats», dit-il. Certaines, pour la lutte contre la pollution dans les villes ou les déchets plastiques en mer, sont déjà en place avec ces deux pays.

« Si nous réussissons au nord de la Méditerranée mais pas au sud, nous aurons finalement échoué », assène-t-il. La troisième Conférence des Nations Unies sur l'Océan, qui se tiendra à Nice en juin 2025, devrait également être l'occasion, espère-t-il, « de mettre le local et la coopération au service d'objectifs mondiaux. »

La solidarité régionale c'est aussi le choix de Giuseppe Fossati, premier adjoint au maire d'Imperia, ville italienne située à 80 kilomètres de Nice. Et l'élu de décrire les efforts menés pour doter l'agglomération de 70.000 habitants d'un parc photovoltaïque, rendre le port autonome en énergie et encourager l'utilisation de véhicules électriques, en offrant des places de parking gratuites en centre-ville et en montrant l'exemple avec la flotte municipale. « Si, en moyenne, 3 à 4 % du parc automobile est constitué de voitures électriques ou hybrides en Italie, à Imperia, c'est 7 % », s'enorgueillit ainsi le premier adjoint.

D'autant que pour accepter de faire des efforts, les administrés ont besoin de voir des exemples et des effets concrets - air plus pur, ville moins bruyante - dans leur vie de tous les jours, affirment de concert, le maire de Nice et l'élu d'Imperia.

Les entreprises à la manœuvre

Le sondage La Tribune/Ifop montre également que les entreprises sont elles aussi attendues sur l'environnement et la lutte contre le dérèglement climatique par les citoyens. « Nos clients expriment de plus en plus l'envie d'accélérer », relève à cet égard Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia. Toutes les parties prenantes doivent donc faire leur part, ensemble. « La France et l'Europe peuvent inventer une transition écologique coopérative, différente de celle, autoritaire, de la Chine, ou privatisée, avec les Gafa, comme aux Etats-Unis », avance-t-elle.

Veolia profite aussi de ses expériences internationales - comme à Santiago, qui doit faire face à un recul de 75 % du débit de la rivière qui traverse la capitale du Chili - pour appliquer certaines recettes ailleurs. Autant dire que le global et le local ne font qu'un...

« Je crois aux coalitions, car c'est main dans la main que tous les acteurs, élus locaux, entreprises, représentants de la société civile, doivent travailler », conclut Flora Ghebali, fondatrice et co-présidente de Coalitions, une agence d'innovation écologique et sociale. Une façon, selon elle, de libérer les énergies pour faire toujours plus en faveur de l'environnement et de la qualité de vie.

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