Bpifrance veut accélérer le déploiement des industries dans le Sud

A travers ses dispositifs pour soutenir le développement et l’implantation d’usines, mais aussi le verdissement de l’activité, la banque publique d’investissement veut être un véritable acteur de la réindustrialisation sur le territoire.
(Crédits : DR)

Le message de Nicolas Magenties, le directeur régional de Bpifrance, est clair. "La région Sud est souvent associé au tourisme, mais il y a aussi des industriels. Nous voulons les accompagner et qu'il y en ait encore plus", prévient-il. Un axe important pour la banque publique d'investissement qui a été "opérateur pour le compte de l'État et de la région de territoires d'industrie et du plan France 2030". Pour réussir au mieux son objectif, elle a également mis en place plusieurs outils afin de soutenir les industriels à tous les stades de maturité. Cela commence dès le stade embryonnaire avec le plan Deeptech, qu'elle veut renforcer pour faire émerger 500 startups d'ici 2027. "Il s'agit de trouver des innovations de rupture qui sortent de laboratoire ou de l'université et qui vont devenir les usines de demain", détaille Nicolas Magenties.

L'étape suivante concerne la création de sites industriels. Bpifrance annonce un objectif d'une centaine de nouveaux par an à "horizon 2025". En 2022, elle a par exemple accompagné l'émergence d'Eranova, qui produit du plastique à partir d'algues, et d'Hysilabs, positionnée sur le transport de l'hydrogène. Si ces projets démarrent seulement, le support financier de Bpifrance concerne aussi des entreprises déjà bien installées puisque l'on trouve également dans les créations d'usines le varois Lauvige, spécialiste de l'embouteillage. "Au-delà de nouveaux projets nous sommes là pour accompagner la croissance et la performance de nos entreprises industrielles", souligne Nicolas Magenties. Que ce soit en fond propre ou en crédits, cela doit "permettre de financer l'industrie 4.0 jusqu'à l'export qui est l'un de nos dada".

Industrie et verdissement

Une volonté qui se traduit dans les chiffres. "Nous avons davantage financé l'industrie, le commerce et les services en 2022 par rapport à 2021", expose le directeur régional sans toutefois donner de chiffres de comparaison. Pour 2022 en tout cas, l'industrie, hors agro-alimentaire, représente 19 % du financement totale de Bpifrance dans le Sud. Soit environ 320 millions d'euros sur une enveloppe totale de 1,7 milliard d'euros de financement de la part de la banque publique. A noter que l'effet de levier a permis un total de 4,6 milliards de financement, tous secteurs confondus, en ajoutant ceux indirects de différents partenaires.

Ce soutien à l'industrie s'inscrit pleinement dans la politique nationale sur ce sujet et avec les différents dispositifs mis en place comme le plan France 2030. « Il permet de redistribuer pas mal d'argent auprès de chefs d'entreprise pour accompagner majoritairement l'essor des projets industriels de demain », rappelle Nicolas Magenties. Un avenir qui doit se marier avec la notion de durabilité environnementale. Soutenir cette relance de l'industrie « est souvent très lié à des sujets de transition énergétique et économique car il s'agit souvent de projets verts ou qui se verdissent ». De quoi articuler le dispositif propre à l'industrie avec celui baptisé plan climat qui comporte notamment le prêt vert, d'une durée de 10 ans avec deux ans de différés, qui vise à « financer le verdissement des entreprises de notre territoire ». Soit 41 millions d'euros injectés en 2022 et autant par effet levier.

Les TPE en coeur de cible

D'un point de vue plus global, les financements de Bpifrance en Provence Alpes Côte d'Azur ont également particulièrement concerné le commerce et les services. Ils complètement le podium des secteurs le plus financés aussi bien en nombre, avec respectivement 24 % et 15 %, qu'en montant, 19 % et 21 %. Un trio qui pèse pour près de 60 % de l'argent investi.

La taille des entreprises touchée confirme la stratégie de ciblage privilégié des PME. Tous secteurs confondus, cette catégorie ne représente que 25 % des 5.426 entreprises soutenus, contre 72 % pour les TPE, mais 58 % du montant des investissements. Côté  répartition géographique, les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes concentrent presque les trois-quarts des montants des soutiens. Les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes dépassent à peine à eux deux les 100 millions d'euros. « Mais nous avons de plus en plus d'intervention dans ces départements », ajoute Nicolas Magenties.

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