« Les entrepreneurs ne sont pas confrontés à une problématique de remboursement du PGE « (Philippe Renaudi, CCI Provence Alpes Côte d’Azur)

Une économie résistante qui voit le chiffre d’affaires des entreprises progresser de 25%, les promesses d’embauches augmenter et le chômage baisser… Si la croissance du Sud se trouve ralentie par la conjoncture macro-économique, malgré tout, la tendance est toujours dynamique. Des indicateurs qui réjouissent le président de la chambre de commerce et d’industrie régionale, ce qui n’empêche pas évidemment de déployer un accompagnement auprès des TPE PME sur le sujet extrêmement sensible de la sobriété énergétique.
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« Nos entrepreneurs ne sont pas confrontés à des problèmes de remboursement du PGE, globalement », se réjouit Philippe Renaudi. Un président de la chambre de commerce et d'industrie Provence Alpes Côte d'Azur plutôt content de la bonne tenue de l'économie régionale, démontrée, chiffres à l'appui par la note publiée par la CCI régionale, issue non pas des estimations des chefs d'entreprises eux-mêmes mais des données récoltées auprès de l'Urssaf, de la Chambre des métiers et de l'artisanat, de la Préfecture ou encore de Pôle Emploi.

Mais, souligne tout de même Philippe Renaudi, si les patrons sont confiants à 65% dans leur entreprise, cette confiance s'érode quelque peu dès que ces mêmes chefs d'entreprises considèrent l'économie à une échelle régionale, nationale ou internationale, contexte macro-économique oblige.

Mieux que le national

Des dirigeants confrontés depuis 2020 à moult soubresauts, perturbations, obligation de faire preuve d'agilité... Finalement, des dirigeants qui sont dans une forme de résilience, allant puiser dans les difficultés passées, la force et la résilience nécessaires pour affronter les prochains mois. « Les dirigeants ont besoin de visibilité », rappelle Philippe Renaudi. « Pourtant nous avons des difficultés sur le coût de l'énergie, mais les 380.000 entreprises de la région Sud résistent, la région étant la 5ème ou 6ème région française ».

Effet collatéral, les carnets de commande continuent à être pleins, la difficulté d'approvisionnement en matières premières rallongeant de fait, ces derniers. « Les entreprises n'arrivent pas à fournir car elles n'arrivent pas à se fournir en matériaux pour produire les produits finis », souligne le président de la CCI régionale.

Autres données de nature à rassurer sur la tenue de l'économie régionale, la baisse du chômage de l'ordre de 16,8% et concomitamment, la hausse des promesses d'embauches de 14%. « L'économie en Provence Alpes Côte d'Azur se porte mieux que l'économie nationale ».

Une économie, des patrons et des secteurs qui sont tous en rechercher de compétences. « Tous les secteurs sont en tension », indique Philippe Renaudi même si l'hôtellerie-restauration, le BTP, les services d'aide à la personne sont particulièrement concernés. Tous ont beaucoup de mal à recruter ».

Le Sud, un petit Danemark ?

La hausse globale du chiffre d'affaires des entreprises régionales - à hauteur de 25% - est un autre élément qui dit que la croissance, « même si elle est ralentie, reste une belle croissance ». 162 milliards d'euros de chiffre d'affaires en Provence Alpes Côte d'Azur sur 6 mois, c'est une jolie perspective qui doit mener à 380 milliards d'euros pour l'année. « Pour donner un ordre d'idée, le PIB du Danemark s'établit à 320 milliards d'euros », fait remarquer Philippe Renaudi.

Des entreprises confiantes mais confrontées à la problématique énergétique. Les chambres de commerce et d'industrie territoriales devraient se voir confier par le gouvernement la sensibilisation des TPE PME à la sobriété énergétique. Ce qui se traduira par des conventions passées avec le pôle de compétitivité Cap Energies, TotalEnergies, EDF, Engie... afin de mettre en place des conseillers en énergie chargés de cette sensibilisation. Une sobriété qui ne signifie pas que les dépenses énergétiques incompressibles seront résolues - c'est le cas pour certains métiers qui font face à des besoins en énergie qui ne peuvent être davantage rationnés - mais pour Philippe Renaudi, la sobriété appliquée là où c'est possible permet de réaliser tout de même quelques économies. « Le coût de l'énergie, c'est en effet un autre sujet. Nous avons alerté le gouvernement à plusieurs reprises. Tout ce qui relève du tarif réglementé est tenu par le gouvernement, capable de faire un boucler tarifaire. Ce qui relève du tarif non réglementé, c'est à la main de l'Europe et l'Allemagne n'est pas d'accord pour la mise en place d'un bouclier tarifaire sur le gaz et l'électricité ».

Tama prend (aussi) le virage énergétique

Rassembler les institutions liées à l'économie - Urssaf, Pôle Emploi, Préfecture de région, Chambre des métiers... - c'est l'objectif du Club de la conjoncture, né il y a quelques mois et qui ne vise pas, précise bien Philippe Renaudi, « à produire l'énième note de conjoncture » mais à dresser un tableau de bords, constitué de quelques données « qui s'adressent au grand public ».

Mais Philippe Renaudi voit aussi la conjoncture économique de l'œil du patron qu'il est dans le civil, à la tête du groupe familial Tama, basé à Cagnes-sur-mer, qui produit un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros et emploie 200 personnes. Et qui fêtera ses 60 ans en 2024. « Nous avons été présents sur le tramway à Nice, sur le bus-tram à Cannes, dans les Vallées, après la tempête Alex », égraine Philippe Renaudi. Un groupe spécialisé dans les TP qui n'ignore pas lui-même les enjeux actuels, qui a décidé de faire « le virage de la transition écologique et de la dématérialisation », en investissant notamment dans les véhicules hybrides et en faisant le pari des biocarburants. Un vrai sujet quand on travaille avec d'imposants machines...

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Azur Business Renaudi CCI R PACA

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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