Pierre Ippolito, un président de l'UPE06 « les mains libres »

Élu en mars dernier après une campagne éclair, le directeur général du Groupe Ippolito, basé à Villeneuve-Loubet, prend ce 29 juin la tête de l’Union pour l’Entreprise (UPE) des Alpes-Maritimes avec la volonté d’incarner une nouvelle vision de l’organisation patronale qui fasse le lien entre le territoire et ses institutions et la nouvelle génération d’entrepreneurs qui ne s’y retrouve pas forcément.
(Crédits : DR)

D'emblée, Pierre Ippolito donne le ton. A 34 ans, celui qui succède à Philippe Renaudi à la présidence de l'Union Pour l'Entreprise (UPE) des Alpes-Maritimes, n'entend pas qu'on lui oppose l'argument de sa jeunesse. "Je ne me vois pas jeune, mais comme un chef d'entreprise, et un chef d'entreprise, avant d'avoir un âge, il a des fonctions et des responsabilités." Lui, a pris les siennes dès la fin de sa formation en finance d'entreprise au Céram (ancêtre du Skema), à Sophia Antipolis. Un temps tenté par Saint-Cyr et l'armée de terre, il a à peine 18 ans lorsqu'il fait ses premières armes au sein de la PME familiale éponyme, spécialisée dans les métiers du camion et du véhicule industriel. "Je suis issu d'une famille où l'entreprise tenait une part prépondérante, dans les discours de Noël, dans les repas dominicaux, un peu comme un fil conducteur. Le choix de la reprendre et de la développer sur le tissu économique local s'est naturellement imposé. J'ai en quelque sorte choisi le territoire à la patrie".

Territoire plurisectoriel

Territoire. S'il y a un mot qui revient souvent dans les propos de Pierre Ippolito, c'est bien celui-là. Il s'y dit "viscéralement attaché". Il en a fait d'ailleurs l'Alpha et l'Omega du développement du Groupe Ippolito. Si chaque génération a apporté sa pierre à cet édifice aujourd'hui plus que cinquantenaire, qui regroupe 900 collaborateurs pour un peu plus de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés sur l'ensemble de la région Sud, lui l'a transformé. En une ETI plurisectorielle, à l'image du territoire. "Nous étions arrivés à un moment où pour continuer notre croissance dans le véhicule industriel, il aurait fallu aller au national. Ce n'était pas une option en adéquation avec notre valeur de proximité. Nous avons donc fait le choix de nous orienter vers une diversification conglomérée en dupliquant notre savoir-faire entrepreneurial aux secteurs d'activité à fort potentiel sur notre territoire, à savoir le tourisme, l'immobilier et dernièrement l'industrie".

Territoire apaisé

Territoire toujours, lorsqu'il évoque dans un texte publié en mars sur le site de l'UPE 06 à la suite de son élection à la tête du syndicat patronal, sa volonté de rendre - au territoire - ce qu'il lui a permis de bâtir. Et ce, en jouant notamment la carte de l'apaisement après les tensions qui ont agité le landerneau entrepreneurial azuréen lors des dernières élections à la CCI. "Cela a été l'élément déclencheur de ma candidature, explique-t-il. Face à l'image délétère que cet épisode a créée, j'ai pensé qu'il fallait un nouveau visage pour tourner la page, basculer vers une autre vision de l'UPE et faire ce lien entre les institutions auxquelles ma famille et moi-même sommes attachés et la nouvelle génération d'entrepreneurs qui ne s'y reconnaît pas".

Territoire politique

Dont acte ! "Les mains libres", Pierre Ippolito s'engage dans "cette aventure entrepreneuriale qu'est l'UPE" avec la volonté de placer au cœur de son mandat les volets RSE et transition énergétique. "L'entreprise n'a pas que des sujets économiques à gérer, de plus en plus, le social prend de l'importance, et le rôle de l'UPE est de l'accompagner aussi là-dessus à travers la création de nouveaux services et outils comme un fonds d'investissement ou encore une foncière dédiée à la transition énergétique".

Surtout, le nouveau président souhaite faire de l'organisation patronale "un terrain neutre sur lequel toutes les sensibilités politiques se retrouvent". Autrement dit, "la Suisse" de l'entreprise. Une nécessité, selon lui, face aux tensions politiques que connaît le territoire azuréen depuis quelque temps, et que "les entreprises subissent". "L'UPE ne prendra jamais parti pour un candidat plutôt qu'un autre. Nous travaillerons avec tous", prévient-il. Et le président de dérouler sa vision d'un développement économique territorial rondement mené : "Le développement économique est du ressort et de la responsabilité des entrepreneurs et des entreprises, non pas des politiques. C'est à nous de proposer aux différentes collectivités des propositions en fonction des besoins du territoire car qui mieux qu'un chef d'entreprise peut connaître ses problématiques. C'est à nous de faire de la data, des études, de construire et de proposer des actions. Charge au politique de les prioriser en fonction de ses sensibilités." A bon entendeur...

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