« La Plateforme veut répondre aux besoins réels des entreprises » (Cyril Zimmermann)

En annonçant un partenariat avec Oreegami et le lancement d’une formation en marketing digital, l’école installée à Marseille continue de déployer sa stratégie, celle qui consiste à former pour venir combler les attentes et les trous dans la raquette d’un secteur – le numérique – extrêmement consommateur de compétences tout en ouvrant ce même secteur à ceux qui peuvent s’en sentir éloignés. Une approche large qui veut servir le territoire, dans le bon sens du terme.
(Crédits : DR)

Lorsqu'elle s'installe à Marseille en 2019, La Plateforme arrive avec un modèle et une promesse : développer les formations utiles aux entreprises implantées localement et, par extension, au territoire, en ouvrant les cursus, gratuitement, aux profils - jeunes le plus souvent - qui se trouvent exclus d'un parcours diplômant habituel. Avec une sélection qui se fait par d'autres critères que celui du diplôme, précisément.

Un marché du marketing digital pas assez mature

Une approche différente qui se nourrit alors beaucoup des liens noués avec les grands groupes, ETI et PME, notamment le club Top20 qui rassemble les entreprises réalisant plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires et qui sont considérées, à la fois comme des locomotives et comme assez représentatives des besoins identifiés. Un Top20 qui devient co-fondateur.

C'est qu'Aix-Marseille à des capacités mais fait face à des freins, le recrutement de talents en étant l'un d'eux.

Les premières formations concernent par exemple le web coding, la cybersécurité et l'intelligence artificielle.

Le rapprochement avec Oreegami s'inscrit exactement dans cette logique. « Nous avions identifié la difficulté de recrutement de profils compétents en marketing digital et les énormes besoins qui émanent des différentes structures, que ce soit chez l'annonceur ou en agence par exemple. Clairement, sur le territoire, la maturité en marketing digital n'est pas atteinte », explique Cyril Zimmermann, le fondateur et président de La Plateforme. Or, le marché de la publicité en ligne a généré l'investissement de 7,7 milliards d'euros en 2021, soit une croissance de 24% en une année, le tout porté par l'accélération de la digitalisation.

La mutualisation pour faire vite et bien

C'est donc une formation de 3 mois assortie de 12 mois en alternance qui s'est installée à La Plateforme avec une première promotion, depuis ce mois de mai. Une seconde promotion est prévue pour le mois de septembre, puis sur un rythme trimestriel.

Et ce rapprochement avec Oreegami est une façon d'aller vite et bien. Fondée en 2018, fonctionnant également sur un modèle gratuit, l'académie et son fondateur, Yann Gabay, avaient déjà croisé la route de Cyril Zimmermann. « Il ne nous a pas semblé opportun de réinventer ce qui existait déjà. Avec Oreegami, nous partageons les coûts et les revenus ». Un principe de mutualisation amené à se dupliquer ? Cyril Zimmermann ne dit pas non. « La Plateforme peut organiser, co-organiser ou incuber des formations ». L'objectif étant d'apporter des formations qui se complètent les unes, les autres. Puisque tant qu'à répondre aux besoins des entreprises, autant que la réponse soit la plus rapide et efficace possible.

Un rapprochement et une façon d'opérer qui peuvent participer à donner corps au Plan Marseille en Grand, tout au moins dans la philosophie ? Là encore, Cyril Zimmermann ne dit pas non. « La Plateforme participe au Plan Marseille en Grand via le Carrefour de l'entreprenariat », mais « le rapprochement avec Oreegami en fait partie, dans l'esprit même si ce n'est pas une commande de l'Etat ».

L'apport citoyen, amont et aval

Plus largement, combler les besoins est une mission qui dépasse celle du comblement des entreprises. Car La Plateforme est également sollicitée pour apporter expertise et formations donc, à ceux qui se sentent exclus du numérique. Et cela en amont autant qu'en aval. En amont, en sensibilisant aux premiers pas du digital, ce qui comprend d'ailleurs la féminisation des métiers de la tech, ce qui exige de le faire assez tôt pour « déverrouiller très vite les freins installés ». En aval, en apportant les connaissances basiques mais utiles à tout citoyen, éloigné du digital, pour des besoins de la vie quotidien. Un établissement bancaire aurait d'ailleurs fait part de son intérêt sur ce point.

Icade, partenaire pour construire le futur campus

La Plateforme qui poursuit, en parallèle, la création de son campus. Prévu pour s'implanter au sein du périmètre d'Euroméditerranée 2, sur 25.000 m2, ce tiers-lieu urbain tel qu'il se définit lui-même, se veut un lien entre le monde de la formation, celui de la culture et celui de l'entreprise, en étant ouvert à l'accueil des habitants de la métropole. La meilleure façon sans doute de faire sauter tous les verrous, conscients et inconscients. C'est Icade qui a été choisi comme partenaire pour la construction effective du lieu, avec un permis de construire prévu pour être effectif fin juillet. La Plateforme avait annoncé en juin dernier l'objectif de former 3.000 élèves à l'horizon 2026.

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