« La Banque des Territoires est un investisseur patient » (Alexis Rouque)

Réinventer les villes, grandes comme plus petites, accompagner la montagne dans ses transitions – économiques et énergétiques notamment –, participer à une structuration plus forte de l’industrie, soutenir l’innovation… la feuille de route de la marque déployée par la Caisse des Dépôts dans la Sud est nourrie. Avec des sujets d’attention particuliers qui concernent le territoire, dans ses besoins et toutes ses mutations.
(Crédits : DR)

Patience et longueur de temps disent l'adage... En cette période post-crise et en plein mouvement de relance, voilà deux vertus cardinales qui doivent laisser l'économie reprendre son rythme de croisière et essuyer les effets de la tempête subie depuis deux ans. Même si le contexte géopolitique génère de la tension.

Mais faire preuve de patience ne signifie pas ne pas être dans l'action. Bien au contraire, d'autant que la crise a profondément marqué la façon de vivre, de « consommer », la ville comme les énergies.

Et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, les mutations concernent autant les métropoles que les territoires plus ruraux, comme les stations de montagne. Chacun avec ses défis, pas si différents dans le fond, mais plutôt dans la forme.

La foncière commerciale, bras armé du nouveau centre-ville

Pour accompagner les changements, il y a des outils. Notamment, peut-être le plus connu, Action Cœur de Ville qui concerne 13 communes de la région dont Arles, Grasse, Draguignan, Cavaillon, Gap ou encore Avignon et Vallauris. Des villes qui font face à un besoin de redynamisation, ce qui passe effectivement par une refonte de ce que « propose » leur centre-ville. Forcément, il est question de commerces. Et de proximité. C'était déjà un défi avant le Covid, ça l'est d'autant plus après la pandémie, qui a clairement remis le sujet d'une offre ultra-locale nécessaire. Mais le commerce souffre, plusieurs causes y sont liées, d'où la nécessité de réunir les efforts des parties prenantes dans un même mouvement commun. C'est principalement à cela que servent les foncières commerciales qui ont été initiées à Grasse, Brignoles ou Draguignan. « Beaucoup d'élus se sont emparés du sujet. Nous poussons beaucoup à la création de foncières mais toujours en concertation avec un projet plus global », note Alexis Rouque. Et ce mouvement d'ensemble « permet de réenclencher un cercle vertueux », car chaque sujet dans le sujet est ici obligatoirement réfléchi de façon globale, de l'aménagement urbain à la mobilité. « Cela ne sert à rien si on n'imagine pas ce qui va avec le commerce, autour et au-dessus », comprendre sur ce dernier point, le logement. Et la foncière peut tout à fait être portée avec un organisme HLM. Le commerce qui est un « sujet majeur ». Action Cœur de Ville qui parfois reprend un projet déjà dans les cartons, revu et corrigé. « Action Cœur de Ville profite des opérations passées, s'appuie sur elles mais nous les étendons, nous déringardisons le projet. Il n'est pas tant question de résoudre un problème que de valoriser un territoire, un territoire auquel on croit ».

Le principe de foncière commerciale est, lui, déployé partout en France avec, dit le directeur régional, « un objectif de 100 foncières créées au niveau national ». Dans le Sud, 13 millions d'euros de prêts ont été accordés en 2021.

Un avenir « urbain », toute taille confondue

L'autre levier s'appelle Petites Villes de Demain. Des villes de moins de 20.000 habitants, qui représentent des centralités mais n'en sont pas moins fragilisées. Des villes qu'il faut autant accompagner que les plus grandes, la Banque des Territoires intervenant en ingénierie, une soixantaine de communes étant concernées, majoritairement dans le Var et les Hautes-Alpes. L'engouement s'est révélé fort en 2021, ce qui n'étonne pas Alexis Rouque outre mesure. « L'avenir est plus urbain, quelle que soit la taille de la ville ». Mais cela soulève d'autres enjeux, dont celui de la mobilité dans la ville. « La France a un objectif de neutralité carbone à horizon 2030. Cela signifie que la ville ne sera pas la même ville que ce que l'on connaît aujourd'hui ». Avec en clé de voûte les questions d'aménagement. Et celle aussi que pose la zéro artificialisation des sols.

Participer à la réindustrialisation

Autre levier, initié bien avant la crise et qui s'inscrivait déjà dans un mouvement de réindustrialisation, Territoires d'industrie concerne 8 zones identifiées sur l'ensemble de la région. Là où des projets sont invités à s'implanter. Ce qui a été le cas en 2021 via Biowatt, unité de production de vapeur et d'électricité à partir de la biomasse et de sous-produits de fabrication papier, installée à Tarascon et l'unité de valorisation énergétique des déchets, basée à Nice. Deux écoles de production dont FASK spécialisée dans la confection textile, la seconde l'étant dans le photovoltaïque, ont également été accompagnées.

La montagne, où la CDC est présente notamment via les SEM d'exploitation, a aussi son propre plan, baptisé Plan Avenir Montagne où la Banque des Territoires intervient via de l'ingénierie. Et la montagne c'est du tourisme. « Cela a toujours été un sujet d'investissement pour la CDC », rappelle Alexis Rouque qui pointe la problématique centrale, celle de générer davantage de lits chauds tout en luttant contre les lits froids. « L'enjeu est de réinventer une économie très dépendante de la neige ».

En dehors de ces outils spécifiques, la Banque des Territoires n'est pas absente de certains projets qui structurent le territoire régional et son devenir. Le J1, qui vise à redonner une vie à l'ancien hangar posé sur le port de Marseille, devrait voir ses travaux s'amorcer en fin d'année promet Alexis Rouque, estimant qu'il ne « s'agit pas d'un macro-lot de ZAC », pour en souligner toute la complexité, notamment dans son montage comme dans son contenu. Mais le tout « suit son cours ». Sur le projet de PPP qui concerne le nouveau siège du GPMM, en revanche, la Banque des Territoires passe son tour. Non par manque d'intérêt, précise Alexis Rouque mais pour se laisser tout le loisir de « travailler sur d'autres sujets » avec le Grand Port Maritime.

2022 qui devraient voir la Banque des Territoires continuer à accompagner la région en engageant des tickets moins importants mais en étant encore plus présent sur des projets de taille plus modestes. « L'enjeu est d'être présent dans ce qui unit ».

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