« Notre lunette intelligente à vocation à devenir une plateforme de capteurs capable de monitorer la santé » (Philippe Peyrard, Ellcie Healthy)

Eviter l’endormissement au volant, prévenir des chutes, mesurer la température… les fonctionnalités de la startup basée à Sophia-Antipolis sont multiples et prometteuses. Ou comment devenir un acteur de la santé dématérialisée, à l’heure de l’e-santé comme réponse aux déserts médicaux, entre autres. Même Google ne s’y est pas trompée, venant chercher chez la pépite azuréenne un service bien précis, comme l’explique son dirigeant.
(Crédits : DR)

Si Ellcie Healthy est née en 2016 c'est parce que son fondateur, après plus de vingt-cinq années passées dans l'optique n'en revenait toujours pas que les lunettes, « qui équipent plus de 75% des bipèdes de cette planète, ne puissent pas être utilisées à autre chose que pour loger des verres correcteurs ». Un constat qui mène Philippe Peyrard à se pencher plus sérieusement sur le sujet et à imaginer « loger des capteurs dans la face et dans les branches des lunettes ». Chose faite donc. Et cela notamment en s'appuyant sur des laboratoires de recherche, participant ainsi à montrer que les liens entre entreprises et laboratoires existent bel et bien.

Labos et grands groupes pour performer

« Aujourd'hui nous sommes basés dans le bassin de Sophia-Antipolis et c'est vrai que c'est là le bassin de la French Valley qui nous permet de travailler avec des labos d'excellence notamment sur des problématiques d'intelligence artificielle. Et depuis le démarrage d'Ellcie Helathy, des partenariats ont été signés avec divers labos tels le Lamess à Nice sur des problématiques bio-mécaniques ou le LEAT à Sophia-Antipolis sur les problématiques d'intelligence artificielle », note Philippe Peyrard. Et, c'est loin d'être une aide ponctuelle.  « C'est un vrai supplément. Si nous regroupons une vingtaine de collaborateurs, grâce aux laboratoires c'est plutôt une équipe de 40 personnes qui travaille sur le projet Ellcie Healthy », souligne le dirigeant de la startup.

Laquelle intègre donc une quinzaine de capteurs qui permet de récupérer des données physiques, physiologiques et environnementales. « Et l'ensemble de ces données qui sont traitées par une petite puce, nous permet de prévenir le porteur de dangers qu'il encourt ». Avec des problématiques adressées qui sont l'endormissement au volant, la chute chez les personnes âgées ou les personnes isolées.

Dès qu'un problème est détecté, les lunettes émettent une sonnerie et un bip, lesquels préviennent le porteur.

Repérée par Google

Mais outre les labos, il y a d'autres partenariats qui aident la startup à se développer, tels les rapprochements avec les grands groupes. Si Valéo a déjà été un interlocuteur notamment sur la problématique de l'endormissement au volant, c'est l'opérateur Orange qui a également mis Ellcie Healthy à son catalogue, après, explique Philippe Peyrard, plusieurs mois de tests. « L'agilité que l'on peut apporter intéresse les grands groupes ». Et pas n'importe lesquels, mêle à l'international puisqu'une filiale de Google s'est intéressée à l'expertise de la jeune pousse française. « Ils cherchaient une lunette qui permettait d'étalonner un nouveau device qui sera lancé sur le marché de la santé. En faisant le tour des innovations dans le monde, c'est notre petite entreprise française qui a pu leur apporter le service recherché ».

Faut-il y voir un effet French Tech ? Et d'ailleurs, être labelisé French Tech, est-ce une véritable plus-value ? Oui, répond, sans hésiter, Philippe Peyrard. « Non pas que cela se traduise toujours en espèces sonnantes et trébuchantes, mais il y a une aura toute particulière de la French Tech à l'international. Et cela nous le mesurons puisque nos produits sont commercialisés en Australie, au Japon, en Europe, qu'aux Etats-Unis ou au Canada. On a une belle image, il faut continuer à la développer mais Clara Chappaz (directrice générale de la mission au niveau national NDLR) fait parfaitement le travail ».

Devenir plateforme de santé

Ellcie Helathy qui travaille, évidemment, à sa propre croissance. Ce qui passe par l'intégration de davantage de capteurs encore - et sur ce point, la startup recherche des fonds qui pourraient l'aider à aller plus vite - « afin d'ajouter des fonctionnalités supplémentaires, de façon à ce que notre lunette soit une plateforme de capteurs qui soit capable de monitorer la santé. Notre lunette demain devait être multisensorielle pour récupérer la température corporelle, des informations cardiaques de façon à prévenir dès qu'il y a dysfonctionnement ». Un déploiement qui passe aussi par l'étranger, notamment le Japon ou les Etats-Unis qui demeurent des marchés intéressants.

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR), 374 (Orange) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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