Besoin de main d’œuvre dans le Sud : pourquoi c’est une (très) bonne nouvelle pour l’emploi

Alors que 2022 se présente comme l’année de la confirmation de la relance et que tous les secteurs – tourisme, industrie en tête – font en sorte de le prouver, l’étude annuelle sur les besoins en main d’œuvre que mène Pôle Emploi tend à confirmer dans les intentions ce que Banque de France et études des CCI martèlent depuis plusieurs semaines : l’économie et l’emploi résistent. Ce qui n’empêche pas de demeurer attentif à tout ce qui pourrait enrayer une dynamique bien lancée. Et les près de 300.000 recrutements envisagés.
(Crédits : DR)

C'est l'étude qui pointe officiellement les intentions d'embauche et elle est forcément celle qui vient consolider les intentions énoncées deci delà, celles que l'on sent venir du terrain, ces recrutements vus comme indispensables pour soutenir les projets et les carnets de commande. Où il ressort que les besoins en main d'œuvre dans le Sud pour 2022 sont plutôt au beau fixe, ce qui sous-entend confiance et projection dans l'avenir. Et moral au beau fixe.

Si ces besoins étudiés par Pôle emploi sont 12% supérieurs à ceux enregistrés en 2021, il faut certes s'en réjouir mais aussi raison garder : l'économie n'est pas tout à fait dans le même contexte qu'en 2021 où la relance en était à ses balbutiements et où il était malgré tout  complexe pour les chefs d'entreprise de se projeter dans un avenir plus que très proche.

Les services en tête de pont

Mais 2022 semble partie sous de bons auspices. On en veut donc pour preuve les 291.000 recrutements envisagés par les chefs d'entreprises dans le Sud.

Sans grande surprise, c'est le secteur des services qui concentre le plus de besoins, réunissant à lui seul 64% de ceux exprimés. Soit 187.000 embauches prévues exactement, dont 39% dans les Bouches-du-Rhône, 24% dans les Alpes-Maritimes et 20% dans le Var.

Pas étonnant que les services tirent autant la demande en recrutement. D'abord parce que le tourisme, l'hôtellerie et la restauration ont repris à plein leurs activités, laissant derrière eux les périodes de stop and go et d'obligation de respect du pass vaccinal, ce qui, de fait, joue sur la fréquentation. Et ensuite parce que ces mêmes filières sont durement confrontées à une pénurie de main d'œuvre et un désintérêt pour ces métiers réputés difficiles ce qui, forcément, joue en volume sur les besoins réels et exprimés.

Second secteur demandeur, celui du commerce suit un peu la logique des activités touristiques. Avec une relance sur les rails, une consommation qui s'est certes diversifiée pour partie en regardant beaucoup le digital mais qui « consomme » aussi le magasin et la boutique, les besoins s'élèvent à 38.300 recrutements envisagés. On pointera la recherche de profils de manutentionnaires, notamment, ce qui accompagne pour partie la forte et durable hausse enregistrée par la logistique, pendant du boom du e-commerce.

Adéquation pas toujours possible

L'agro-alimentaire, cette filière hyper-structurée en Provence Alpes Côte d'Azur mais pas forcément visible, reprend, elle aussi, les chemins d'une activité soutenue... et des profils qui vont avec. L'étude publiée par Pôle emploi fait état de 30.600 recrutements estimés nécessaires, ce qui concerne avant tout la viticulture, l'arboriculture, les cueilleurs, les agriculteurs salariés et les ouvriers agricoles. Le Vaucluse, terre agro-alimentaire par définition, est le département le plus demandeur et concentre 37% des besoins.

L'industrie, qui constitue le deuxième pilier de l'économie, est, elle aussi, en recherche de compétences et s'apprête à recruter 9.700 postes. Le volet réindustrialisation de la France et le plan de relance dédié ont été assez bien consommé par les entreprises régionales, qui ont ainsi pu mettre sur le papier des projets, ainsi financés. Les besoins se concentrent surtout autour des industries chimiques et plastiques - très présentes dans les Bouches-du-Rhône - des ouvriers de mécanique comme des ingénieurs et cadres de R&D - les centres de recherche et développement étant très implantés du côté de Sophia-Antipolis.

Si les besoins en compétences sont élevés et sont le signe d'une économie dynamique, créatrice de richesse, en revanche faire venir les compétences utiles relève parfois du parcours du combattant. Et entre le besoin identifié et le besoin comblé, il y a souvent un grand écart. Et c'est là, tout le défi...

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