« L’industrie du futur doit permettre l’accélération d’un processus d’acceptation de l’usine près de chez soi » (Stéphane Magana, Team Henri Fabre)

Depuis 2015, le technocentre basé à Marignane sert l’innovation en accompagnant les grands groupes dans l’ajout de briques technologiques et les PME dans un cheminement qui doit les amener vers l’industrie du futur. Autant de sujets qui n’éludent pas la question de l’image de l’industrie – qui doit mieux se faire connaître – ni celle, prégnante, de la cybersécurité alors que France Relance pousse à la montée en puissance et en technicité des compétences présentes sur le bassin métropolitain.
(Crédits : DR)

Le technocentre est né en 2015 avec le souhait d'être un pôle, une plateforme d'innovation qui serve toute la filière aéronautique et industrielle. Sept ans plus tard, le pari de mutualiser les besoins et les outils pour aller plus vite en termes d'innovation semble avoir trouvé sa place dans l'écosystème local.

« Nous avons deux outils. Nous sommes une plateforme d'accélération vers l'industrie du futur où nous proposons de développer de l'innovation collaborative et collective entre des grands groupes, des PME, des académiques... Sur l'innovation nous sommes plus sur un travail à partir des besoins des industriels, des grands groupes. Nous cherchons à fédérer ces besoins et ensuite à monter des projets et à aller chercher des experts PME pour répondre à ces besoins », explique Stéphane Magana, directeur général de Team Henri-Fabre et président d'Inovsys. « Sur la partie accompagnement vers l'industrie du futur, nous sommes plutôt sur une offre pour les PME. L'idée est de les sensibiliser à ce qu'est l'industrie du futur et de leur permettre de tester des moyens. Dans le technocentre nous bénéficions d'un peu plus de quinze millions d'euros de moyens. L'idée pour eux est de voir ce qu'on peut faire avec de l'intelligence artificielle, avec des imprimantes 3D, des cobots, des robots. Cela permet aussi de tester avant d'investir, de mieux comprendre les enjeux. Ensuite nous les accompagnons sur l'intégration de ces technologies ».

Répondre aux enjeux de l'économie circulaire

Et l'industrie du futur, si elle doit encore être évangélisée, notamment auprès des petites et moyennes industries, sert pourtant les sujets de transition énergétique. Car l'un des piliers de l'industrie du futur est bien d'être une industrie durable. « C'est pour cela que nous avons besoin d'informer les entreprises, afin de les sensibiliser aux enjeux de l'économie d'énergie, mais aussi avec l'envolée du prix des matières premières, aux enjeux de l'économie circulaire, sur le fait de recycler un déchet. Un déchet d'une entreprise peut être une matière première pour une autre entreprise », fait remarquer Stéphane Magana. Qui insiste aussi pour dire que l'industrie du futur doit engendrer un changement de perception aussi de la part du grand public. « Il y a un phénomène d'acceptation qui doit se produire. Accepter que l'entreprise soit à côté de chez soi ».

La cybersécurité, l'autre enjeu encore trop négligé

Plusieurs acteurs du numérique le répètent, l'industrie représente aujourd'hui un secteur sensible aux cyber-attaques. Et Stéphane Magana ne dit pas le contraire.

« Les entreprises sont parfois aussi au début de la numérisation, d'une industrialisation, d'une automatisation et ne perçoivent pas encore l'importance de cet enjeu. Mais il est déjà réel sur l'informatique de gestion, avec les ransomware. A terme ce sera aussi sur l'informatique de l'entreprise, de l'usine. C'est une approche globale. Dans l'industrie du futur la donnée sera de plus en plus importante. Elle permet de piloter l'usine pour optimiser la qualité, la production, les produits. Toutes ces données deviennent cruciales pour l'entreprise, sont un facteur de compétitivité et il est donc d'autant plus important de les protéger ».

Les compétences, enjeu de compétitivité poussé par France Relance

Si on sait que le plan Relance a joué un rôle majeur dans la reprise de l'économie, notamment sur son volet industriel, il a aussi servi d'éperon sur des problématiques de compétences. Lauréat de l'appel à projet Nucléaire France Relance, le technocentre apporte ici sa brique formation et c'est là encore, un moyen de répondre aux besoins des industriels. « Nous avons réussi à fédérer six grands groupes industriels du nucléaire pour aller à une qualification de l'impression 3D dans le domaine du nucléaire à la fin du projet. C'est vraiment pour industrialiser une nouvelle technologie dans un secteur d'activité de pointe ». Et d'avenir.

Un acteur économique chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Marseille s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

La chronique est animée par Sophie Hebrard pour BFM Marseille et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

BFM Marseille Provence : canal 30 de TNT Régionale, les box canal 284/516 (SFR), 375 (Orange), 362 (Bouygues), 916 (Free) , sur bfmmarseille.com, en replay sur la plateforme gratuite VOD "RMC BFM PLAY" et l'application dédiée à télécharger.

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