« Pour avoir une France neutre en carbone en 2050, il faudra être plus urbains » (Alexis Rouque, Banque des Territoires)

L'INVITÉ ECO - Active en ingénierie et en financement, la marque de la Caisse des Dépôts, accompagne les villes dans tous les problématiques, que cela concerne les projets de développement, de rénovation urbaine, de mobilité ou de transition énergétique. Sans oublier les acteurs de l’innovation, quelle qu’elle soit celle-ci. Avec 480 millions d’euros injectés en 2021 dans les Bouches-du-Rhône, le territoire s’active à prendre part à la relance, explique le directeur régional de la CDC.
(Crédits : DR)

La marque est née en 2018, précisément pour mieux marquer encore la stratégie de proximité de la Caisse des Dépôts. Et en quasiment quatre années, la Banque des Territoires a pris sa place en région, venant compléter le groupe dont font également d'autres acteurs tels Egis, La Poste, CDC Habitat ou encore Transdev.

« Notre fonction au sein de la Banque des territoires, c'est de faire du financement de projets, au bénéfice des territoires. Ce sont des prêts sur fonds d'épargne, de l'investissement en fonds propres. Le public est assez large. Beaucoup les organismes de logement social, les collectivités locales. Et puis, pour ce qui est de l'investissement en fonds propres, les entreprises », explique Alexis Rouque, le directeur régional en Provence Alpes Côte d'Azur.

480 millions d'euros injectés dans les Bouches-du-Rhône

Et le Sud recouvre de nombreuses problématiques, dues aux disparités de ses départements et des enjeux qui sont les leurs. En Bouches-du-Rhône, 480 millions d'euros ont ainsi été investis au cours de l'année 2021, avec plus précisément 430 millions d'euros de prêts, dévolus pour majorité au logement social, aux collectivités locales, à des établissements publics hospitaliers, des universités, quand 50 millions d'euros ont servis le développement des entreprises, notamment sur des sujets de transition énergétique mais pas seulement. « Pour remettre ce chiffre en perspective dans la région, la Banque c'est à peu près un milliard de prêts l'an passé, c'est un peu plus de 100 millions d'investissements. Donc quand je dis 50 millions dans le département, on mesure la part très importante des Bouches-du-Rhône. Et puis, la Caisse des dépôts gère aussi les dépôts des notaires, c'est une clientèle importante. C'est cinq milliards d'euros de dépôts qui sont gérés par la Caisse à l'échelle de la région ».

Si la crise en a grandement renforcé la tendance, les villes moyennes retrouvent un intérêt aux yeux des actifs qui se sont, à la faveur des divers confinements, éloignés des métropoles. Une tendance que la Banque des Territoires semblait avoir pressenti en lançant un programme destiné précisément à la rénovation des centres-villes délaissés dans des villes alors considérées comme moins attractives. Baptisé Cœur de Ville, il concerne treize communes en Provence-Alpes-Côte d'Azur, dont Arles et Tarascon dans les Bouches-du-Rhône. « Le Plan Action cœur de ville a été lancé par l'Etat, la Banque des territoires en est partenaire. Ça marque une bascule dans l'aménagement du territoire en France. On a beaucoup parlé métropolisation. On a beaucoup concentré les services urbains, les services publics, l'investissement public dans les métropoles. Probablement au détriment d'un réseau, de tout un tissu de villes moyennes qui ont souffert de la perte d'attractivité, de la perte de commerces, parfois de la paupérisation de leur population de centre-ville. Ce programme Action cœur de ville a pour objet de relancer une dynamique dans ces villes-là, de les rendre de nouveau attractives, à coups d'investissement dans l'habitat, dans l'aménagement urbain, dans l'espaceurbain, dans les services ».

Des foncières pour porter le commerce de proximité

Et le sujet est bien plus large puisqu'il rejoint aussi les objectifs de ville de demain, celle qui est durable, verte et équilibrée. « Pour avoir une France neutre en carbone en 2050, il faudra être plus urbains. Plus urbains, ça ne signifie pas tous vivre dans les grandes métropoles, ça veut aussi dire vivre dans les villes de plus petite taille, mais avec un mode de vie différent, des circuits courts, du télé travail. La crise sanitaire a montré la pertinence du choix de redynamiser ces villes-là. On y fait par exemple des foncières de commerces pour porter les commerces vacants, pour remettre de l'activité, de l'attractivité, et pour changer l'équilibre de ces villes ».

Des collectivités qui n'ignorent pas les mouvements qui les agitent et qui s'inscrivent clairement dans la relance, assure Alexis Rouque. « Il y a une vraie volonté de la part des collectivités de s'inscrire dans un mouvement de relance, c'est la même chose pour les organismes de logement social. Ce qui est très dynamique aujourd'hui du côté des collectivités locales, c'est vraiment la transition énergétique et écologique au sens large. Les collectivités font des travaux pour faire de la performance énergétique sur leur bâti, sur les écoles, les piscines, l'éclairage public, des investissements pour déployer des bornes de recharge électrique ».

Dessiner la montagne de demain

Mais il n'y a pas que la ville, il y a aussi la montagne, un sujet « presque naturel » pour la CDC. Une montagne et des stations de ski qui sont poussées - encore une fois la crise ayant joué un effet d'accélérateur - à se réinventer et à réfléchir à ce que sera la montagne de demain.

« L'un des axes est d'investir dans l'immobilier, le résidentiel, l'hôtellerie, les auberges de jeunesse, les résidences de tourisme. Il s'agit d'avoir des lits chauds. Un des grands problèmes de nos stations, c'est la multiplication des lits froids. C'est-à-dire des lits qui existent mais qui ne sont plus mis sur le marché parce que les propriétaires ne veulent plus s'embêter ou ils ne sont plus aux standards de qualité », détaille Alexis Rouque. « L'enjeu c'est d'avoir une évolution simultanée des remontées mécaniques et des lits chauds pour avoir une clientèle qui fait vivre la structure. Et surtout on les accompagne en ingénierie pour réfléchir à ce que seront les stations de montagne du futur, la Région le fait aussi avec un plan de 200 millions d'euros d'investissement. On met de l'argent pour réfléchir à ce que sera une station quatre saisons et pas seulement une saison mono saison ».

Un acteur économique chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Marseille s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

La chronique est animée par Sophie Hebrard pour BFM Marseille et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

BFM Marseille Provence : canal 30 de TNT Régionale, les box canal 284/516 (SFR), 375 (Orange), 362 (Bouygues), 916 (Free) , sur bfmmarseille.com, en replay sur la plateforme gratuite VOD "RMC BFM PLAY" et l'application dédiée à télécharger.

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