Bol d’Or : quelles retombées économiques pour le Sud ?

Intimement liée au circuit Paul Ricard, basé au Castellet, dans le Var, la compétition motocycliste d’endurance attire pendant trois jours plusieurs dizaines de milliers de spectateurs auxquels s’ajoutent, pendant une semaine, les équipes sportives et les bénévoles. Tout un petit monde qui offre aux commerçants et entreprises locales prestataires un regain d’activité et renforce l’attractivité du territoire.
(Crédits : DR)

Crissement des pneus, vrombissement, montée d'adrénaline... du 17 au 19 septembre, le circuit Paul Ricard fera place à la 84eme édition du Bol d'Or, cette compétition motocycliste de 24 heures qui constitue une manche du championnat du monde EWC d'endurance. Un événement intimement lié à ce circuit emblématique de la région.

Le Bol d'Or naît en 1922 avant de s'interrompre puis de retrouver vie en 1969 lorsqu'il est repris par les Editions Larivière. Ce groupe édite des médias spécialisés dans les loisirs et organise des « événements en lien avec les thématiques de ses marques média », explique Sophie Casasnovas, directrice de Larivière Organisation, la branche événementielle du groupe.

A cette époque, on voit débarquer les motos japonaises qui redynamisent la course motocycliste. Et Larivière vient de relancer sa version de Moto Revue.

Le circuit Paul Ricard : dans l'ADN de la compétition

« Au début, on organisait le Bol d'Or sur plusieurs circuits, à Morlaix, au Mans... Et en 1978, sur le circuit Paul Ricard au Castellet ». Il y restera jusqu'en 1999, lorsque le circuit doit fermer. Puis il y fait son retour en 2015. « C'est le circuit qui a accueilli le plus de Bol d'Or ».

Car l'infrastructure présente plusieurs atouts. Sportivement, son tracé et sa célèbre ligne droite Mistral, longue de 1,8 km, permettant des pointes à 300 km/h, sont très intéressants pour ce type de courses.

Culturellement, « la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est une région motarde qui est très attachée à cet événement, comme au Grand Prix de Formule 1. Il y a une vraie attente des habitants ».

Et enfin, géographiquement, la région offre un climat relativement clément pour un événement se tenant la troisième semaine de septembre.

60 000 spectateurs en 2019

L'an dernier, contexte sanitaire oblige, la manifestation a dû être annulée. Une déception pour les commerçants et prestataires locaux, alors qu'on estime les retombées de l'événement à environ 3,5 millions d'euros dans les 30 km à la ronde.

« L'événement dure trois jours pour les spectateurs. Lors de la dernière édition, en 2019, on en avait accueilli 60 000 ». Autant de personnes qui peuvent avoir besoin d'un hébergement - 60 % campent sur place, 40 % dorment à l'extérieur du circuit - ou qui, tout du moins, réalisent des achats auprès des commerçants et restaurateurs du coin. Parmi eux, 36 % venaient de la Région, le reste de l'ensemble du pays, régions frontalières en particulier. La part d'étrangers est négligeable.

Et au-delà du public, le Bol d'Or mobilise plus de 500 pilotes accompagnés de leurs équipes, soit un total de 3.000 personnes présentes dès le lundi précédant l'événement pour préparer la course. Enfin, du jeudi au dimanche, un millier de bénévoles veillent à la bonne tenue de l'événement.

De nombreux prestataires locaux

Par ailleurs, l'événement mobilise un grand nombre de prestataires. « Autour des compétitions [Le Bol d'Or mais aussi le Bol d'Argent pour les amateurs et le Bol d'Or Classic pour les motos anciennes, ndlr], il y a tout un village avec une centaine d'exposants qui tiennent des stands de présentation ou de commerce ». Ce qui implique une logistique importante. « Compte tenu des spécificités du Bol d'Or, on installe énormément de choses pour une période courte ». Et ce, en s'appuyant sur un vaste réseau de prestataires, que ce soit « pour le nettoyage, l'installation de barrières, la sécurité, la restauration, les brasseurs, les sanitaires, les structures d'exposition ... etc », énumère Sophie Casasnovas.

« Des prestataires surtout locaux », précise-t-elle. Et quand ils ne le sont pas, l'événement peut faire naître des velléités d'installation sur place. « Pour la location de barrières, nous faisons appel à ENVLIM Groupe. Ils sont installés dans l'Yonne et le Bol d'Or leur a permis de mettre un pied à l'étrier dans le Sud. Ils se sont par la suite dôté d'une antenne à Marseille ».

Ainsi, au-delà de ses retombées au moment de son déroulement, un événement de ce type, de par sa couverture médiatique notamment, renforce nécessairement l'attractivité du territoire en le rendant davantage visible.

Incertitudes liées au pass sanitaire

La fréquentation et les retombées seront-elles au beau fixe cette année malgré l'exigence de pass sanitaire ? « C'est encore difficile d'en juger. La moyenne d'âge des spectateurs est de 45 ans. Comment vont-ils vivre ces restrictions ? On ne sait pas trop. Néanmoins, nous enregistrons plus de retard sur les préventes. Mais depuis la reprise, on sait que les réservations se font davantage à la dernière minute. Les gens sont plus craintifs. Ils ont peur des annulations. On sent néanmoins une activation plus forte sur cette dernière semaine ».

Un tour de rodage post reprise, avant l'édition 2022 qui fêtera les 100 ans de l'événement, toujours sur le circuit Paul Ricard. « Nous avons un partenariat qui s'étend de 2019 à 2024. Nous espérons qu'il sera prolongé ».

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