Extension du MIN des Arnavaux à Marseille : un projet soutenu par Macron ?

Stratégique dans la distribution alimentaire de produits frais, ne serait-ce que par son positionnement géographique, le Marché d’intérêt national installé dans les quartiers nord de la Cité phocéenne porte un projet de plateforme logistique urbaine qui prévoit la construction d’une dalle de 10 hectares au-dessus de sa partie centrale. Ce qui permettrait la construction de 50.000 m2 de bâtiments tous neufs et la création de 1.000 emplois directs. Un projet qui suscite déjà l’intérêt de financeurs privés mais qui surtout coche les cases développement durable et logistique du dernier kilomètre. De quoi susciter le soutien explicite du Président de la République, lors de sa visite très attendue cette semaine ?
(Crédits : DR)

C'est un projet qui pourrait contribuer à changer la face de la Marseille. Ou plutôt à placer le territoire parmi les métropoles en avance. Ce qui, on le reconnaît, serait bienvenu, tant Aix-Marseille Provence, prometteuse, a encore du mal à remplir pleinement son rôle de première métropole de France. A quelques heures de la visite du Président de la République, Emmanuel Macron, à Marseille, les espérances d'annonces - en monnaie sonnante et trébuchante - sont plurielles. Le sujet de la relance est là mais celui du passage à l'échelle aussi. C'est dans cette catégorie que se situe davantage le projet d'extension du Marché d'intérêt national des Arnavaux. Installé dans les quartiers Nord, le MIN que dirige Marc Dufour pourrait être un levier d'accélération pour le territoire. C'est le sens de son projet de plateforme logistique. Un projet extrêmement pragmatique et stratégique à la fois. Pragmatique car il est question d'optimiser l'espace, stratégique car cette optimisation est une réponse aux problématiques de dernier kilomètre et de développement durable. Pas inintéressant quand on veut un « Marseille en grand ».

Une verticalité « durable »

Concrètement, le projet de plateforme logistique prévoit de construire une dalle de 10 hectares, au-dessus de la place centrale du MIN. Une dalle qui bénéficie du positionnement géographique du marché, posé à la croisée de deux autoroutes, sachant qu'il est également situé à quelques minutes de la gare SNCF Saint-Charles et du Grand Port de Marseille. Une dalle qui pourrait accueillir 50.000 m2 de bâtiments logistiques tous neufs avec une centaine de quais de déchargement pour les poids lourds ainsi que 200 postes pour véhicules électriques.

Une extension qui présente l'avantage de ne pas requérir de nouveaux m2, qui se fait sur l'existant en optimisant celui-ci, et qui évite artificialisation des sols comme bétonnage supplémentaire. Un bon point qui coche la case développement durable.

« Nous avons la possibilité de verticaliser notre agrandissement », souligne Marc Dufour, le patron du Marché d'intérêt national. Un agrandissement qui répond aux besoins premiers du MIN : gagner de la place intelligemment, faisant fi des contraintes du terrain, empêché au sud par l'autoroute, à l'est par le camp militaire de Sainte-Marthe, à l'ouest par la zone industrielle et économique des Arnavants et au nord par la cité de la Paternelle et son terrain pentu.

Un agrandissement qui fait aussi progresser l'offre du MIN. « Nous allons pouvoir reconstruire deux grandes halles qui répondent aux besoins et aux exigences nouvelles, contemporaines ». Un projet qui accompagne la problématique du dernier kilomètre et qui promeut une logistique ciselée.

Et qui surtout présente une réponse environnementale loin d'être négligeable. On connaît la saturation autoroutière et routière du territoire - Marseille est la deuxième ville de France pour les difficultés de circulation, comptabilisées en 151 heures perdues chaque année. Mais il faut aussi tenir compte des ZFE, ces zones à faible émission, qui bientôt concerneront l'hyper-centre et un périmètre de 20 km2.

400 millions d'euros d'investissement

« Je ne vends pas de produits frais, j'organise la rencontre entre acheteurs », ajoute encore Marc Dufour comme pour souligner davantage l'ambition logistique. Le projet - et c'est rare à Marseille - fait consensus. De la part des institutionnels mais aussi des acteurs économiques dont ceux du e-commerce ou de la livraison. Les acteurs du financement aussi ne manquent pas de manifester leur intérêt. Estimé à 400 millions d'euros sans recours à des subsides de l'Etat, le projet retient donc l'attention de certains fonds d'investissement, alors que la CDC devrait être de la partie autant sur le volet juridique, technique que de l'ingénierie financière. Un appel à manifestation d'intérêt pourrait être lancé en octobre prochain lors d'un conseil métropolitain. Les travaux, s'ils sont actés, pourraient durer entre 3 et 4 ans en fonction de la mobilisation des parties concernées. Le MIN des Arnavaux c'est 2.000 emplois directs, 325 producteurs abonnés à l'année dont 25 patrons pêcheurs, 580 tonnes de produits frais distribués pour une zone de chalandise de 3 millions de consommateurs et un chiffre d'affaires de 700 millions d'euros. Une plateforme logistique qui serait à même de distinguer le 2ème MIN de France et de lui donner un rôle d'exemple à suivre.

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Commentaire 1
à écrit le 31/08/2021 à 21:10
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Vois pas ce que Macron vient faire la dedans ?? Les élections peut-être ? En tout cas, j'espère qu'il portera son masque, respectera les distances sociales et évitera de tripoter ses interlocuteurs.

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