Avec son robot laveur de vitres d’immeubles, Erylon veut s’imposer à l’international

Installée à Aix-en-Provence, cette entreprise conçoit des robots laveurs de vitres d’immeubles. Une solution plus respectueuse de l’environnement qui permet de mettre en sécurité les ouvriers qui n’ont alors plus qu’à assurer la relation avec les clients et la gestion de la machine. Les premiers contrats viennent d’être conclus, à Paris et Singapour notamment.
(Crédits : DR)

Erylon naît d'un paradoxe. D'un côté, des immeubles toujours plus modernes. De l'autre, un métier de lavage de vitres manuel, dangereux, pénible, source de nombreux troubles musculo-squelettiques. Des conditions si rudes que le lavage de certaines surfaces n'est parfois plus réalisé, entraînant des dégâts irréversibles qui nécessitent de changer de vitres tous les dix ans.

L'entreprise est fondée en 2015 par Emmanuel Robert. Il est rejoint un an plus tard par son ancien collègue de promotion, Eric Puydebois. Ensemble, et au bout de plusieurs années de recherche et développement, ils mettent au point un robot suspendu à la toiture par le truchement d'un treuil, qui se déplace sur les surfaces des immeubles par aller-retours verticaux. Une machine voulue respectueuse de l'humain autant que de l'environnement.

Préserver l'humain et l'environnement

« Le robot prend la pénibilité et le risque mais il ne supprime pas l'emploi », assure ainsi Eric Puydebois. C'est un cobot. C'est-à-dire qu'il ne peut se passer de l'humain, l'ouvrier, qui voit alors son métier évoluer. « Il écoute et serre la main du client, il gère la machine et organise le chantier ».

En matière environnementale, l'intérêt du robot est une moindre consommation d'eau. « 3 litres pour 100 mètres carrés contre plusieurs mètres cubes habituellement. On utilise de la microfibre et de l'eau pure. Puis on récupère l'eau sale que l'on injecte dans le réseau de traitement ».

Le robot à la fois comme un service et comme un équipement

Pour mettre sa solution sur le marché, l'entreprise aixoise a conçu deux modèles parallèles en fonction des besoins.

Le premier, c'est de proposer le robot comme un service. « Cela concerne les immeubles de hauteur moyenne et d'architecture simple. Le robot et le treuil sont démontables ». L'objectif est ici de construire un réseau de partenaires afin de concevoir des centres de nettoyage robotisé. Deux partenariats ont été signés à ce jour. « A Paris, on travaille avec Apic qui fait partie des cinq premiers nettoyeurs de la ville ». L'entreprise, grâce au « hasard des rencontres », est également présente à Singapour où elle a constitué une join-venture avec un partenaire. « Là-bas, il y a une très forte demande pour protéger les travailleurs et maintenir les immeubles en bon état ». Erylon espère réaliser deux autres implantations de ce type d'ici la fin d'année, plutôt en Europe, « puis pourquoi pas envisager la construction d'une franchise ».

Pour les bâtiments plus hauts et plus complexes, l'entreprise propose un second modèle ou le robot n'est plus proposé comme un service, de manière ponctuelle, mais comme un équipement intégré à l'immeuble, sur-mesure. L'entreprise faisant le pari que l'intégration aux immeubles d'un système de lavage à la demande deviendra à terme la norme, à l'image de l'installation d'ascenseurs qui n'est désormais plus une option. Une première machine de ce type est en cours de fabrication.

Fabrication provençale, ambitions internationales

La fabrication se fait avec l'appui d'une série de partenaires, essentiellement dans les Bouches du Rhône ou dans la Région. Erylon se charge de l'assemblage final. « Pour des raisons de qualité, on tient à mettre le dernier coup de tournevis ».

En parallèle, elle poursuit sa recherche et développement. Pour améliorer l'existant, mais aussi pour proposer à terme de nouveaux produits. « Toujours pour le nettoyage de vitres, mais avec d'autres machines et une approche différente ».

Visant pour l'heure un objectif de chiffre d'affaire de 1 million d'euros en 2022, l'entreprise espère réaliser un bel amorçage cette année pour éventuellement « redéfinir ses ambitions de croissance et se tourner vers de nouveaux partenaires financiers ». L'idée étant alors de financer un plan de croissance international plus agressif. Pour rêver plus loin, et plus haut.

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