Stations de ski : la Région Sud en remet une couche

Renaud Muselier, le président de Provence Alpes Côte d’Azur n’est pas en reste. Il rejoint Laurent Wauquiez, son homologue d’Auvergne Rhône Alpes dans la démarche de saisine du Conseil d’Etat. Le président du Département des Alpes-Maritimes enjoint également le pas. Tout comme la Région Occitanie.
(Crédits : DR)

Rien ne va plus du côté des stations de ski de France et de Navarre qui, tels un seul homme, se dressent contre la décision du gouvernement de ne pas autoriser une reprise d'activité économique alors que partout en France, la vie apparaît plus déconfinée qu'elle ne devrait.

Absence de cohérence

Laurent Wauquiez, le président de la Région AURA expliquait hier à l'AFP ne pas comprendre que les stations d'Autriche et de Suisse soient ouvertes et les stations françaises interdites d'activité. Une situation tout aussi incompréhensible, confrontée, à la possibilité en France de « prendre le TGV, le métro, se rendre au cinéma ou dans une salle de spectacle à Noël mais pas sur un télésiège. On est prêt à faire des sacrifices mais là il n'y a pas de cohérence ».

Une ire partagée par Renaud Muselier. Le président de Provence Alpes Côte d'Azur ne cachait pas son incompréhension en fin de semaine dans le manifeste de l'Union de la montagne et des Vallées des Alpes du Sud.

« Après une fermeture prématurée en mars dernier à cause du premier confinement, cela faisait plusieurs mois que nous préparions cette nouvelle saison. Pourtant, après les déclarations du Président de la République et du Premier ministre, c'est la colère et un sentiment de mépris qui dominent. Le constat est clair. Les conditions sanitaires s'améliorent en France et particulièrement dans notre Région. Nous retrouverons la situation d'avant confinement le 12 décembre ».

Ne pas encourager la désertification des montagnes

Et le président de la Région Sud de dire, on rappellera que Renaud Muselier est médecin - que non les accidents possibles de ski ne sont pas en capacité de surcharger les hôpitaux.

« La traumatologie liée au ski est traitée à 94% en station. Elle n'engorgera pas les services hospitaliers. D'autres pays européens comme la Suisse, l'Autriche, l'Espagne ont ouverts ou vont ouvrir leurs domaines skiables. Ne cachons pas nos lâchetés derrière nos partenaires européens. Ce n'est pas la faute de l'Europe. On a fait préparer jusqu'à dix versions des protocoles sanitaires. Les professionnels sont maintenant prêts pour les appliquer.

Nous ne comprenons pas une telle défiance. Ouvrir les stations de ski mais fermer les remontées mécaniques, c'est faire preuve d'une méconnaissance profonde du fonctionnement de nos vallées. C'est aussi une étape mortifère vers la désertification de nos montagnes ».

Les Alpes du Sud c'est 65 % du territoire régional et 65 communes. C'est aussi 15 000 emplois directs participant à générer un chiffre d'affaires estimé à 1,2 milliard d'euros.

Eviter l'effet domino

De son côté, Charles-Ange Ginesy, le président du conseil départemental a annoncé s'associer également à la démarche de Laurent Wauquiez. En début de semaine, le président du Département estimait lui aussi que « ce choix est également incohérent tant sur le plan sanitaire que sur l'harmonisation des autres pays européens. Je m'interroge lorsque je vois les files d'attente bondées dans les centres commerciaux et les transports en commun surchargés à l'heure où les stations ne peuvent pas ouvrir. Enfin, je déplore surtout que l'Etat n'ait pas pris en compte la spécificité de nos vallées : il aurait dû y avoir une réflexion, massif par massif ».

Si la situation est ardue, d'un point de vue économique, pour l'ensemble du domaine skiable de l'Hexagone, il ne faut pas oublier que les Alpes-Maritimes et ses vallées ont été durement touchées par la tempête Alex, remettant déjà en cause la survie économique des Vallées et de leurs entreprises, majoritairement artisanales. Il ne faut pas oublier non plus que les recettes générées durant la période hivernale sont réinjectées dans des investissements sur l'outil industriel ni que les stations de ski font partie d'un écosystème qui fait dépendre les activités des entreprises entre elles.

Les Alpes-Maritimes ce sont 15 stations de ski représentant 460 km de pistes de ski alpin et 153 km de pistes de ski de fond. Et c'est aussi 2 000 emplois.

« Pression » efficace ?

Le président de la Métropole Nice Côte d'Azur, Christian Estrosi avait proposé il y a quelques jours que les stations puissent être accessibles aux habitants du département, rappelant que la fréquentation - contrairement à d'autres régions françaises - est à 90 % locale.

La démarche de Laurent Wauquiez convainc également du côté de l'Occitanie : les Départements de l'Ariège, des Pyrénées-Orientales et des Hautes-Pyrénées comme la Région a décidé d'emboîter le pas à l'initiative du président d'Auvergne Rhône Alpes. De quoi mettre suffisamment la pression sur le gouvernement ? Sachant que la date du 11 décembre, date de la « revoyure » marque la prochaine étape, du moins celle inscrite au calendrier...

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Commentaires 3
à écrit le 04/12/2020 à 15:56
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Il faut que les stations ouvrent. Économiquement c'est vital à court terme en plus d'oberer l'avenir. L'aeropage (la clique ?) de la Macronie devra rendre des comptes et être traduit devant la Haute Les motifs ne manquent pas Quant à Wauquiez et M...

à écrit le 04/12/2020 à 12:29
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Wauquiez ne comprend pas ? Lol Sa comparaison n est pas à la hauteur de fin intelligence et des données : population de la Suisse et de l Autriche ? A peine 10 millions... etat d esprit positif constructif et discipline civique générale dans ces p...

à écrit le 04/12/2020 à 12:29
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Vainquiez ne comprend pas ? Lol Sa comparaison n est pas à la hauteur de fin intelligence et des données : population de la Suisse et de l Autriche ? A peine 10 millions... etat d esprit positif constructif et discipline civique générale dans ces p...

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