Franck Goldnadel, la passion de l’aéronautique et les Aéroports de la Côte d’Azur

Nouveau président du directoire de la plateforme aéroportuaire basée à Nice, ce Normand passé par ADP, se dit foncièrement optimiste, dresse les grandes lignes de la stratégie qu’il entend piloter, redit que l’empreinte environnementale est un sujet depuis longtemps considéré et que l’irrigation de l’économie du territoire est plus que jamais essentielle.
(Crédits : DR)

Si son arrivée a été annoncée en septembre dernier, c'est véritablement depuis le 1er octobre que Franck Goldanel est aux manettes d'Aéroports de la Côte d'Azur. ACA pour les intimes et les habitués du territoire de la Côte d'Azur regroupe, outre l'Aéroport de Nice Côte d'Azur, également l'aéroport de Cannes-Mandelieu et celui du Golfe de Saint-Tropez, spécialisés en aviation d'affaires. Trois aéroports pour une entité diversifiée, privatisée depuis 2016.

Après Dominique Thillaud venu du ferroviaire, voici donc Franck Goldnadel venu... de l'aérien.

L'économie de l'aérien

Un « passionné », il le dit lui-même, du sujet aéronautique, tombé dans la marmite quand il était petit. A 7 ans précisément, lorsque son premier jouet fait de briques imbriquées est un... avion. Une passion jamais démentie depuis qui lui donne envie de savoir, non pas à quoi sert une sonde Pitot mais plutôt de quoi se nourrit l'économie du transport aérien. Après Airbus ce sera ADP, où il va tout connaître, depuis « le côté obscur de la force, mais indispensable de la logistique bagages » jusqu'à la direction d'Orly puis de Roissy-Charles-de-Gaulle. Un passage par le conseil aux chefs d'entreprises le fait côtoyer le patron du groupe Atalian (actionnaire de La Tribune NDLR), désireux d'ouvrir son capital.

Mais « quand on est amoureux de l'aérien »... on y revient. « Le kérosène me manquait un peu » avoue-t-il. Chez Edeis il revient à ses premiers amours et redécouvre la gestion d'aéroports de plus petite taille, avec une facette qui lui plaît bien, celle du lien avec le territoire. C'est-à-dire comprendre « l'importance de l'outil, de son rôle dans l'emploi et dans le maintien de l'emploi ». Un sujet qu'il retrouve sur la Côte d'Azur. D'ailleurs, « un quart de seconde de réflexion » seulement lui sera nécessaire pour dire oui à la proposition qui lui est faite de devenir le nouveau pilote dans l'avion ACA.

Un T2 agrandi, « nécessaire »

Aéroports de la Côte d'Azur qui, comme toute autre plateforme aéroportuaire, affronte les déstabilisantes conséquences de la Covid-19. En 2019, 14,8 millions de passagers sont enregistrés, montrant le dynamisme de l'Aéroport Nice Côte d'Azur. Et augurant d'une croissance qui va bien à l'attractivité du territoire. Mais le virus venu de Chine a stoppé ou ralenti fortement activités, progression chiffrée, échanges aériens et frêt aussi. Mais pas forcément les projets. L'agrandissement prévu du Terminal 2 - qui comprend un nouveau hall d'enregistrement et des zones de tri bagages - pour un total de 25 000 m2 n'est pas pour autant remis en question. Loin de là. Car Franck Goldnadel le répète, sa nature profonde est foncièrement optimiste. Et il existe des éléments qui l'encouragent. Certes le trafic actuel est « comme partout, difficile ». Et enregistre une baisse de 60 % par rapport à 2019. Mais « dans toute situation problématique, il faut aussi voir ce qui est positif. La plateforme irrigue le territoire. Nous avons un trafic domestique sous-jacent plus dynamique, plus résistant que dans d'autres régions ». L'avion est en effet le moyen le plus rapide de lier Nice et la Capitale par exemple. De quoi envisager une plateforme aéroportuaire « dans le peloton de tête des aéroports qui seront en pôle position » lors de la reprise. Une reprise à horizon 2023 pour Franck Goldnadel. Qui sur la question précise de l'agrandissement du T2 est clair. « Si on veut traiter correctement le trafic à l'image du deuxième aéroport de France, cet agrandissement est nécessaire. Il l'aurait été déjà en 2019 ».

Réinvestir pour l'avenir

Homme foncièrement positif mais aussi « homme de dialogue », le nouveau président du directoire rappelle surtout la notion de travail d'équipe. Un travail « collectif » avec les acteurs du territoire dans leur grand ensemble doit être mené pour redonner le goût des festivals et des congrès « en vrai » sur la Côte d'Azur. « Demain, l'enjeu c'est de retrouver ces rendez-vous chez nous. Nous devons retrouver l'intérêt de les faire se tenir sur le territoire. Les grands congrès vont faire revenir les grands acteurs, peut-être un peu différemment, mais ils vont les faire revenir ».

Et c'est dans cet environnement si agité, si perturbé que le modèle économique d'Aéroports de la Côte d'Azur prend du sens parce que, dit Franck Goldnadel, « nous investissons sur le temps long, pour l'avenir, avec une vision à plusieurs décenniesOui les aéroports gagnent de l'argent, mais c'est pour réinvestir ».

Avec les compagnies, lien intime évident

Des aéroports qui ne sont pas davantage « une galaxie éloignée du transport aérien ». Comprendre que les sujets de l'un sont aussi les sujets de l'autre. Sans compagnies, pas d'aéroport et sans aéroport, pas de compagnies. « Il faut être le partenaire des compagnies aériennes au quotidien ».

Et « le transport aérien n'a pas attendu les préoccupations environnementales pour s'emparer du sujet » affirme Franck Goldnadel, précisant que c'est même le cas depuis plus de vingt ans, reconnaissant aussi que le contexte actuel permet une « saine pression pour accélérer le processus avec des accélérations majeures ». L'objectif net zéro émission à horizon 2030, objectif annoncé par Aéroports de la Côte d'Azur en janvier demeure évidemment d'actualité. « Je l'assume et je m'engage à ce que ce plan soit livré en temps et en heure ». Certes, il y aura un après Covid « qui nous changera un peu tous » mais « soyons fiers de ce territoire. Le sous-jacent (de l'activité aéroportuaire NDLR) c'est le besoin de connexions au monde, c'est l'attractivité ».

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